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Politique - Liban

Le come-back du leader du Courant du Futur : « Saad Hariri représente tout le pays, pas seulement les sunnites »

L'ancien Premier ministre annonce son retour en politique devant des milliers de personnes rassemblées place des Martyrs pour commémorer l'assassinat de son père.

Une femme brandit le drapeau libanais et celui du Courant du Futur sur la place des Martyrs le 14 février 2024. Photo Mohammad Yassine/L'OLJ

Environ 70 000 personnes se sont rassemblées vendredi sur la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, pour commémorer le vingtième anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Cet événement annuel a été marqué par l’apparition de son fils, Saad Hariri, installé aux Émirats arabes unis, qui a alimenté régulièrement les spéculations sur son retour en politique.

Cette année, ces spéculations se sont confirmées : l’ancien Premier ministre et leader du Courant du Futur a annoncé son « retour en politique » et assuré qu’il serait « présent pour les toutes les prochaines élections », à commencer par celles de 2026.


Saad Hariri arrivant sur la place des Martyrs le 14 février 2025. Photo Mohammad Yassine/L'OLJ

La place était submergée de drapeaux libanais et des bannières bleues du Courant du Futur, tandis que les hymnes national et partisan retentissaient à plein volume. En 2022, à la demande de Saad Hariri, le Courant du Futur avait choisi de boycotter les élections législatives, quelques mois après son retrait de la vie politique et son départ du Liban. Considéré comme le principal leader sunnite du pays, son absence a laissé un vide à la tête de la communauté, toujours perceptible aujourd’hui.

L'annonce de son retour, à l’approche des législatives de 2026, a enthousiasmé une grande partie de la foule. « Nous sommes fiers de son discours, il a apporté beaucoup de clarifications », confie Alaa Chamseddine, originaire de Jeb Jennine, dans la Békaa. « Nous aspirons à la paix et à la prospérité pour tout le pays afin qu’il se relève, comme l’a affirmé cheikh Saad ».

S’adressant aux milliers de personnes rassemblées, M. Hariri a déclaré : « Il est temps pour moi de vous dire que tout comme vous êtes restés à mes côtés pendant 20 ans sans jamais m’abandonner, je resterai à vos côtés, je serai avec vous et je ne vous quitterai pas. »

« Nous voulons qu’il demeure sur la scène politique », insiste Alaa Chamseddine, soulignant que M. Hariri « ne représente pas seulement les sunnites, mais l’ensemble du pays. La preuve en est que des gens de tout le Liban sont venus aujourd’hui. »


Des partisans du Courant du Futur sur la place des Martyrs le 14 février 2025. Photo Mohammed Yassine/L'OLJ

Des partisans venus de tout le Liban

Des convois de plusieurs dizaines de voitures, ornées de l'effigie de Saad Hariri sur les pare-brises, ont pris la direction de la place des Martyrs. Amal Hojeiri, originaire de Ersal dans la Békaa, confie être venue parce qu’elle vit encore « dans les traces » de Rafic Hariri. « Tout le village a fait le déplacement, et de nombreuses personnes du Nord sont également venues, preuve de l’attachement que les gens lui portent et de notre désir de le voir revenir et nous représenter », ajoute-t-elle.

Rafic Hariri a été assassiné le 14 février 2005 lorsqu’un camion piégé a explosé au passage de son convoi près de l’emblématique hôtel Saint-Georges, sur le front de mer de Beyrouth, laissant un cratère de neuf mètres de large. L’attentat a coûté la vie à 21 autres personnes et fait plus de 200 blessés. Son assassinat a marqué un tournant dans l’histoire du Liban, déclenchant la Révolution du Cèdre, qui a conduit, deux mois plus tard, au retrait de l'armée du régime syrien de Bachar el-Assad, largement tenu pour responsable du crime, après 15 ans d’occupation du pays.

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Un tribunal international spécial, mis en place plusieurs années plus tard pour juger cette affaire, a reconnu coupable un haut responsable du Hezbollah, allié de la Syrie au Liban. « Vingt ans plus tard, le projet de Rafic Hariri se poursuit », a déclaré son fils vendredi, cité par l’AFP. « Et ceux qui ont tenté de l’anéantir, regardez où ils en sont aujourd’hui », a-t-il ajouté en allusion au Hezbollah largement affaibli après sa guerre contre Israël et au président syrien Bachar el-Assad renversé par une offensive rebelle.

Dans la Békaa, les partisans de Saad Hariri se sont rassemblés devant les bureaux de coordination de l’ouest et du centre de la région, ainsi qu’à Baalbeck et Ersal, brandissant des drapeaux du Courant du Futur et des portraits de Rafic et Saad Hariri, avant de prendre la route vers la place des Martyrs à Beyrouth. 


De jeunes partisans du Courant du Futur rassemblés à Saïda avant de se rendre sur la place des Martyrs à Beyrouth le 14 février 2025. Photo Mountasser Abdallah/L'OLJ

Au Liban-Nord, en réponse à l’appel du comité de coordination du Akkar au sein du Courant du Futur, des milliers de personnes venues de divers villages et villes ont convergé en convois de voitures et de bus vers Beyrouth. De même, dans le sud du pays, des dizaines de bus ont transporté des milliers de partisans de tous âges vers la capitale.

Mercredi, Saad Hariri avait rencontré le président de la République Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry. À sa sortie du palais présidentiel de Baabda, il s’était abstenu de tout commentaire, se contentant d’inviter les journalistes à suivre son discours de vendredi.

Environ 70 000 personnes se sont rassemblées vendredi sur la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, pour commémorer le vingtième anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Cet événement annuel a été marqué par l’apparition de son fils, Saad Hariri, installé aux Émirats arabes unis, qui a alimenté régulièrement les spéculations sur son...
commentaires (14)

Le père comme le fils ont été à la base de la catastrophe économique du pays et ont facilement abdiqué au régime Syrien ou au Hezbollah. On ne gère pas un pays a travers la corruption pour faire avancer les projets. En bref, ils n'ont pas eu le courage de dire non avant qu'il ne soit trop tard. Quand a "etre avec vous", il ne l'était pas et est partit à la première embûche. Désolé mais il serait très risqué de faire confiance à quelqu'un qui a fui ses responsabilités au moment où le pays avait besoin de lui. Son père a assumé et payé de sa vie, c'est le rôle du politique de risquer sa vie.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

11 h 48, le 17 février 2025

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Commentaires (14)

  • Le père comme le fils ont été à la base de la catastrophe économique du pays et ont facilement abdiqué au régime Syrien ou au Hezbollah. On ne gère pas un pays a travers la corruption pour faire avancer les projets. En bref, ils n'ont pas eu le courage de dire non avant qu'il ne soit trop tard. Quand a "etre avec vous", il ne l'était pas et est partit à la première embûche. Désolé mais il serait très risqué de faire confiance à quelqu'un qui a fui ses responsabilités au moment où le pays avait besoin de lui. Son père a assumé et payé de sa vie, c'est le rôle du politique de risquer sa vie.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    11 h 48, le 17 février 2025

  • Il represente zero interret pour le liban

    Robert Moumdjian

    02 h 48, le 17 février 2025

  • La seule bonne chose que représente son retour, c’est le pied de nez qu’il fait à Berry et aux aounistes qui n’ont pas loupé une occasion pour se débarrasser de lui afin de pouvoir persévérer dans le pillage et la destruction sans en être inquiétés. Ils voulaient l’argent que les Hariri arrivaient à obtenir des saoudiens, mais personne pour contrôler son utilisation ni vérifier dans quelles poches il finissait.

    Sissi zayyat

    13 h 10, le 15 février 2025

  • Les politiques economiques de Saad Hariri sont beaucoup plus benefiques pour le pays que les polotiques socialistes de Nawaf Salam qui voudrait nous infeoder au FMI et augmenter les depenses gouvernementales. Hariri a compris au moins que c'est le secteur privé qui tire le Liban en avant, et que le moins il y a de secteur public, le moins de depenses, le mieux c'est.

    ..... No comment

    09 h 46, le 15 février 2025

  • Partage dans la paix et la stabilité vaut mieux que carnage dans la ruine le désordre et la desolation.Et comme si les Saoudiens avaient besoin de nous ! Les Syriens et les Iraniens c’est sur pillage du Liban systématiquement!

    PROFIL BAS

    09 h 31, le 15 février 2025

  • Le populisme haririen est l’EXACT reflet inverse de ce que fut en son temps le populisme aouniste. Des deux côtés on se fait passer pour souverainiste tout en conconctant un « mariage de raison » avec le grand Israël safavide et son Hezb local. Des deux côtés on a avant tout l’exact opposé de ce que devrait être un vrai HOMME DU PEUPLE MAKE LEBANON GREAT AGAIN. Au lieu de GUERRIERS du peuple qui subissent les persécutions et frôlent la mort (comme TRUMP aux US et GEAGEA au Liban) pour défendre le BIEN COMMUN, on a deux types d’ARRIVISTES qui vendent le bien commun pour leur bien personnel.

    MAKE LEBANON GREAT AGAIN

    08 h 02, le 15 février 2025

  • pas juste. il n'y avait que des sunnites et les drapeaux du futur étaient évidents.

    Ma Realite

    07 h 54, le 15 février 2025

  • Ce "Fils à Papa", qui n'a jamais rien démontré, ni qualification, ni compétence, ni courage, ni probité, qui, à la premiere déconvenue, s'enfuit à l'étranger et y vit, ne représente rien et n'est rien pour le Pays. Ce n'est pas de ce genre de personnage dont le Liban a besoin pour son renouveau et sa survie.

    Marie-Anne Toulouse-noujaim 2531

    07 h 54, le 15 février 2025

  • Ne nous vendez pas du BS. Seulement Lorsque vous pouvez tenir tete au Hezb (et ece n'est pas le cas) vous êtes le bienvenu

    Ma Realite

    07 h 17, le 15 février 2025

  • Même s’il nest pas – il s’en faut de beaucoup – le leader idéal, son retour va tout de même permettre à la communauté sunnite de se rassembler.

    Yves Prevost

    07 h 08, le 15 février 2025

  • Ce qui choque le plus, c'est l'incapacité des médias à demander des comptes. Où sont les analyses critiques du bilan de Hariri ? Où est l'indignation face aux milliards perdus sous sa gestion, à la paralysie des institutions et à l'effondrement économique qui a plongé les familles libanaises dans la misère ? À la place, on nous inflige des reportages serviles, des interviews complaisantes et un flot ininterrompu de révisions historiques.

    A. Y.

    07 h 03, le 15 février 2025

  • Attendons voir s’il est associé à des dossiers de…. On sait que son père fut l’architecte du fameux système du ´partage en trois du gâteau.. Et puis , l’Arabie Saoudite , en veut-elle encore ?

    LeRougeEtLeNoir

    23 h 20, le 14 février 2025

  • Monsieur Saad Hariri, restez aux émirats. Incapable de faire quelques choses pour les libanais et le Liban. SVP, laissez tomber la politique

    Elias

    23 h 19, le 14 février 2025

  • Ici il n y a que des drapeaux de Liban, pas des drapeaux couleur pipi plantés sur des ruines

    Aboumatta

    22 h 07, le 14 février 2025

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