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Économie - Classement

Perception de la corruption : le Liban perd deux points, selon Transparency International

L'ONG salue toutefois un « changement de climat politique » marqué par une recomposition du paysage national après des années d’instabilité.

Perception de la corruption : le Liban perd deux points, selon Transparency International

Vue sur la colline d'Achrafieh, à Beyrouth. Illustration Philippe Hage Boutros/L'Orient-Le Jour

Le Liban s’enfonce davantage dans la corruption, selon la dernière édition de l’Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde publiée mardi par l’ONG Transparency International. Les résultats révèlent une détérioration de la position et du score du Liban, qui obtient une note de 22 sur 100 pour l'année 2024, en recul de deux points par rapport à l’année précédente. Le pays perd également cinq places, se classant 154e sur 180, contre 149e en 2023. En 2012, le Pays du Cèdre obtenait un score de 30 points, en chute quasi-constante depuis 12 ans (à l'exception de 2015), selon un graphique de l'ONG. Le Liban, avec son score actuel, a ainsi perdu six points depuis 2019, année depuis laquelle il souffre d'une grave crise économique.

L’IPC, qui évalue la perception de la corruption dans le secteur public, s’appuie sur l’analyse d’au moins trois sources de données issues de treize enquêtes et évaluations menées par des institutions de renom, telles que la Banque mondiale et le Forum économique mondial. L’échelle va de zéro (corruption élevée) à 100 (absence de corruption).

« Changement de climat politique » 

Le thème central de cette édition explore les liens entre corruption et changement climatique, ce dernier étant décrit comme « l’un des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui ». Cependant, dans un Liban en crise, confronté à une multitude de défis – économiques, sociaux et institutionnels –, la question du changement climatique, bien que cruciale, ne figure pas parmi les priorités immédiates, regrette Julien Courson,directeur exécutif de Lebanese Transparency Association, branche libanaise de l'ONG, dans un bref commentaire à L'Orient-Le-Jour.

Pour mémoire

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Dans un communiqué de presse, Lebanon Transparency International salue néanmoins un « changement de climat politique », marqué par une recomposition du paysage national après des années d’instabilité. L’élection du président Joseph Aoun, la nomination du Premier ministre Nawaf Salam et la formation récente d’un nouveau gouvernement « ouvrent la voie à une vision nationale renouvelée », estime l’institution.

Les deux responsables ont promis de mettre en place des réformes, dans des discours axés sur la transparence et la bonne gouvernance. Un tournant qui,

selon la branche libanaise de l'ONG, pourrait permettre de rétablir la confiance et moderniser la gouvernance, à condition d’engager des réformes profondes après des années d’échecs administratifs et de corruption systémique.

Discours politiques insuffisants

Toutefois, la baisse de deux points du score du Liban illustre « le prix de l’inaction », rappelle Transparency International Lebanon. Les discours politiques, « aussi inspirants soient-ils », ne suffisent pas à effacer des décennies de corruption. Ce fléau, profondément ancré dans les institutions, « entrave la relance économique, sape la confiance des citoyens et compromet l’avenir du pays », met en garde l’ONG.

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Sur le plan régional, la note moyenne des pays arabes a chuté cette année à un niveau record de 34 points. Parmi les pays arabes les mieux classés figurent les Émirats arabes unis (68), le Qatar (59) et l’Arabie Saoudite (59). En revanche, les pays qui souffrent de conflits armés ou d'instabilité sécuritaire comme la Libye (13), le Yémen (13) et la Syrie (12) enregistrent les pires scores. Des améliorations notables sont à signaler, comme celles de Bahreïn (53) et du Koweït, qui ont respectivement progressé de 17 et sept points depuis 2017.

À l’échelle mondiale, le Danemark reste en tête du classement avec 90 points, tandis que le Soudan du Sud en fin de classement, avec huit points.

Le Liban s’enfonce davantage dans la corruption, selon la dernière édition de l’Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde publiée mardi par l’ONG Transparency International. Les résultats révèlent une détérioration de la position et du score du Liban, qui obtient une note de 22 sur 100 pour l'année 2024, en recul de deux points par rapport à l’année...
commentaires (5)

La corruption au Liban est un sport national que tous les gouvernants jusque là ont rivalisé avec les autres pays corrompus pour leur rafler la mise. Ils ont gagné deux points en un temps record. Ils n’étaient pas contents d’être remplacés de peur de perdre leur médaille en la matière. Le pire c’est qu’ils ne s’en sont jamais cachés et ont persévérer malgré l’état de délabrement dans lequel ils ont mis notre pays. Qui peut prétendre les avoir combattu durant toutes ces années sombres. Donc ils ne sont pas les seuls fautifs dans l’histoire. Notre silence les avait encouragé à exceller dans leur

Sissi zayyat

11 h 50, le 12 février 2025

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Commentaires (5)

  • La corruption au Liban est un sport national que tous les gouvernants jusque là ont rivalisé avec les autres pays corrompus pour leur rafler la mise. Ils ont gagné deux points en un temps record. Ils n’étaient pas contents d’être remplacés de peur de perdre leur médaille en la matière. Le pire c’est qu’ils ne s’en sont jamais cachés et ont persévérer malgré l’état de délabrement dans lequel ils ont mis notre pays. Qui peut prétendre les avoir combattu durant toutes ces années sombres. Donc ils ne sont pas les seuls fautifs dans l’histoire. Notre silence les avait encouragé à exceller dans leur

    Sissi zayyat

    11 h 50, le 12 février 2025

  • Merci au gouvernement Mikati pour cette belle place au palmares

    Moi

    09 h 50, le 12 février 2025

  • C'est une pente aigue a remonter. La presence d'un etat fort et un changement de mentalite de la population va prendre du temps.....Commencons sur la bonne voie.....

    Cadmos

    05 h 14, le 12 février 2025

  • Aucun pays ne peut rivaliser avec nous pour la corruption !

    Charles Cosma

    18 h 50, le 11 février 2025

  • Pourra-t-on de nouveau remonter la pente à l’échelle mondiale maintenant qu 'on a un nouveau gouvernement ?Espérons.

    Antoine Sabbagha

    17 h 54, le 11 février 2025

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