La journée de samedi a été marquée par une nouvelle frappe israélienne, cette fois-ci dans l'Anti-Liban, à la frontière entre le pays du cèdre et la Syrie. Selon un bilan préliminaire, au moins six personnes ont été tuées par cette frappe qui a touché la zone dite de « Chaara », selon notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah. Des ambulances et des secouristes ont été mobilisés sur les lieux pour déblayer les décombres. 

Les tués ont été identifiés en soirée comme étant Mohammad Hussein Yazbeck, Kassem Hamza el-Moukahhal, Ali Bassam el-Tarhini, Mahmoud Abdallah el-Haq, Mohammad Younes Iskandar et Moustapha Alawiyé, selon notre correspondante.

Dans un message sur la plateforme X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee a affirmé que l'aviation avait pris pour cible « des agents du Hezbollah dans la Békaa après qu'ils ont été repérés à l'intérieur d'un site de production et de stockage » appartenant au parti. « Les activités menées à l'intérieur de ce site constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban », a ajouté le militaire.

Maisons incendiées à Adaïssé

Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne a mis le feu à des maisons de plusieurs quartiers de Adaïssé, village du caza de Marjeyoun qu'elle occupe toujours, selon des témoins oculaires cités par notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah. Un drone a par ailleurs lancé une grenade assourdissante sur plusieurs habitants de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), sans faire de blessés.

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L'armée israélienne continue d'occuper plusieurs villages du Liban-Sud, dont elle doit se retirer avant la fin de la période (prolongée fin janvier) d'application des modalités du cessez-le-feu, le 18 février. Elle continue dans ce cadre de faire exploser des maisons et des infrastructures dans les localités où elle reste déployée et de frapper ponctuellement des cibles au moyen notamment de drones, tandis que l'armée libanaise poursuit sont déploiement dans le Sud, conformément aux modalités du cessez-le-feu. 

Vendredi, l'armée israélienne a ainsi mis le feu à des maisons à Kfar Kila, les rares encore debout dans cette localité frontalière du caza de Marjeyoun. Elle en a aussi dynamité trois autres. Les périphéries de la localité de Kfarchouba, dans le caza de Hasbaya, ont en outre été prises pour cible par des tirs de mitrailleuses depuis Roueissat el-Alam, sur les hauteurs contestées de Kfarchouba. En soirée, l'armée israélienne a déclenché une puissante explosion à Meis al-Jabal, dans le caza de Marjeyoun.

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Appels à la prudence au Liban-Sud

Dans ce contexte tendu, plusieurs municipalités des secteurs ouest et central de la bande frontalière au Liban-Sud ont conseillé samedi aux habitants, journalistes et visiteurs, de rester vigilants en raison des mines terrestres laissées par l'armée israélienne dans les villages désormais libérés, selon un communiqué publié samedi par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Vendredi, quatre personnes, dont deux fillettes, avaient été tuées à Tayr Harfa, une localité du caza de Tyr, dans l'explosion d'un meuble piégé. Selon des informations de notre correspondant, l'engin avait été placé pendant l'occupation israélienne de cette localité au cours des derniers mois. L'armée israélienne a cependant démenti « tout lien avec l'explosion », précisant que selon elle, cette dernière a tué un commandant du Hezbollah et plusieurs membres de sa famille.

L'explosion à Tayr Harfa a été provoquée par une mine placée dans un fauteuil, selon un moukhtar (fonctionnaire local élu) du village contacté par notre correspondant. Une des victimes, Abbas Haïdar, était en train de déblayer les décombres de sa maison, partiellement détruite par une frappe israélienne avant le cessez-le-feu, et transportait le fauteuil piégé avec un de ses amis, lorsque l'explosion a eu lieu. Deux de ses filles présentes sur les lieux, âgées de sept et huit ans, ont été tuées, tout comme l'adulte qui l'aidait à transporter ses meubles. Sa troisième fille a été blessée. En soirée, l'armée israélienne a démenti tout lien avec une explosion survenue à Tayr Harfa et accusé le Hezbollah d'en être responsable.