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Nos Lecteurs ont la Parole

Le pouvoir des mots, tout commence dans la tête et par la tête

Une des fonctions principales de l’écriture, c’est de pouvoir exprimer, à travers les mots, ce que l’on ressent, de se faire comprendre et, pourquoi pas, d’essayer de faire évoluer les mentalités par la réflexion, la logique, le cohérent, le bon sens, le raisonnable, le possible et le réalisable.

Lorsqu’un auteur écrit et publie un texte, que ce soit sur les réseaux sociaux ou bien dans la presse, et que le texte en question génère des controverses, des réactions, des commentaires (qu’ils soient positifs ou même négatifs, mais surtout pas impolis), la personne qui l’a écrit et signé peut ressentir une grande satisfaction.

Une création littéraire, artistique, philosophique ou autre... qui fait des vagues peut apporter à l’auteur un sentiment de contentement. Un sentiment de contentement qui résulte de l’accomplissement de ce qu’il juge souhaitable.

Le fait de pouvoir inviter et inciter à la réflexion peut, en quelque sorte, faire grand plaisir à l’auteur.

À bien y réfléchir, cela est le but final du fait de prendre, à un certain moment, la plume et de rédiger.

De plus, ça demande du courage, de pouvoir mettre sur papier idées, pensées et analyses. Tout en sachant, avec la propagation des médias et en particulier des « social media », qu’elles vont être sujettes aux critiques sévères, fondées ou malveillantes. Il suffit de publier et, par conséquent, de mettre à la portée de la masse, ainsi qu’à la disposition des foules et de l’homme du commun, pour ne plus être à l’abri des jugements et des polémiques.

Il va sans dire qu’en écrivant, et malgré la présence de cette Toile, connue sous le label de « web », on peut de nos jours être une voix qui crie dans le désert, ne pas avoir une grande influence sur le cours des évènements. Parce que, ces derniers temps, il est relativement assez compliqué de pouvoir transformer la réalité sur le terrain en faveur du rédacteur, comme il le désire. Mais d’un autre côté, il faut admettre que, même si actuellement les oreilles sont bouchées à l’extrême (pour les raisons que nous connaissons tous et qui ne sont pas dues à une otite congénitale, mais à une volonté délibérée de faire la sourde oreille), cette invitation à la réflexion représente nécessairement les premiers pas, l’entrée en matière, l’amorce vers un début de changement. Si ce n’est pas directement et au contact immédiat avec la réalité, au moins, dans les esprits, les consciences ou même peut-être encore dans les « inconsciences ». Les « inconsciences » non pas dans le sens d’insouciance et d’irréfléchi, mais dans celui de l’inconscient, qui est l’antonyme de la pleine connaissance des états et des actes. Parce que, si on y pense profondément, tout commence dans la tête et par la tête, dans les esprits et au niveau des idées. Même les crimes, les complots et les pires atrocités commencent par cette même tête. Et c’est pour cela qu’on parle de préméditation et d’intentionnel.

Cette tête, tout à fait paradoxale, peut engendrer des génocides et de la barbarie et en même temps les grandes inventions, les théories philosophiques, la recherche et les expériences pour trouver les grands remèdes contre les maladies dangereuses, les courants de pensée... Et tout ce qui fait évoluer l’humanité entière et qui fait progresser notre planète.

Très souvent, le changement n’est rien d’autre qu’une pensée, une décision, un choix, une intention et une résolution.

Après tout, les idées de droits, d’égalité et de liberté (en particulier les libertés d’expression, de culte et de réunion, abstraction faite de leur application dans le monde notamment en Occident), des penseurs et des philosophes du siècle des Lumières, comme Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Diderot... n’ont-elles pas été les prémices et les ferments de la Révolution française de 1789 ?

C’est pour dire que le stylo et les idées peuvent, à long terme, être une arme dangereuse, redoutable et efficace, en vue d’un changement, en profondeur, des mentalités.

En écrivant, contrairement à la parole, on peut prendre son temps, choisir et peser chaque propos, chaque tournure de phrase, chaque expression, chaque jeu de mots. Afin de faire ressortir les nuances, de faire correctement parvenir l’idée au lecteur et que la pensée soit suffisamment claire, compréhensible, et faire en sorte que ces mêmes idées s’enchaînent et se succèdent d’une façon rationnelle, cohérente et coulante. Et là, soit dit en passant, il faut reconnaître qu’il y a un grand plaisir à réaliser cette œuvre. Surtout lorsqu’on trouve le mot approprié et qu’on tombe sur la tournure de phrase convenable.

N’a-t-il pas été dit que l’écriture est comme une seconde bouche puisqu’elle nous donne de l’assurance, de la confiance et de l’aplomb ?

Sans parler du fait qu’elle donne, avant tout, des ailes, parce qu’on arrive, à travers elle, à exprimer nos sentiments, nos émotions, nos convictions... et même aussi notre douleur, librement, sans crainte et sans contraintes.

Elle est un des moyens avérés, des plus nobles et des plus décents, qui permettent de libérer les pensées les plus profondes.

Plusieurs auteurs et poètes en sont la preuve et de la manière la plus exemplaire.

Personnellement, j’ai le plus commencé à écrire après le décès de mon père et de ma mère. Et à vous dire vrai, chaque fois que j’écris, et ces derniers temps, c’est assez fréquent, la seule chose qui m’attriste hélas, c’est le fait de penser qu’ils ne sont plus de ce monde. Je ne vous cache pas que j’aurais aimé qu’ils me lisent afin qu’ils connaissent mon système de pensée et mon mode de réflexion et de pouvoir en discuter avec eux.

Comme consolation et sans nulle autre solution, je me contente en fin de compte d’avoir pour eux une petite pensée pieuse, et rien que ça.

Voilà, je viens de vous faire part en mettant par écrit, noir sur blanc et à l’aide de mots, un de mes ressentis intérieurs qui me tourmente et qui m’attriste.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Une des fonctions principales de l’écriture, c’est de pouvoir exprimer, à travers les mots, ce que l’on ressent, de se faire comprendre et, pourquoi pas, d’essayer de faire évoluer les mentalités par la réflexion, la logique, le cohérent, le bon sens, le raisonnable, le possible et le réalisable. Lorsqu’un auteur écrit et publie un texte, que ce soit sur les réseaux sociaux ou...
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