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Joseph Aoun critiqué pour des promesses faites à la famille de l'imam Moussa Sadr

« Vous plaisantez ou quoi ? Revoyez vos priorités s'il vous plaît. Le pays est en faillite et effondré », s'insurge un internaute sur X, entre autres réactions.

Joseph Aoun critiqué pour des promesses faites à la famille de l'imam Moussa Sadr

Le président de la République, Joseph Aoun, recevant des proches de l'imam Moussa Sadr, le 21 janvier 2025 à Baabda. Photo X/@LBpresidency

Des déclarations de Joseph Aoun, qui a promis mardi à des proches de l'imam Moussa Sadr, disparu en 1978 en Libye, de poursuivre le travail pour faire la lumière sur son sort ont été largement commentées par des internautes qui ont appelé le président à redéfinir ses priorités dans un pays en crise et où les dossiers en suspens s'accumulent depuis des années. 

« Le travail continuera pour faire la lumière sur la disparition » de l'imam Sadr, a promis le chef de l'État qui recevait, à Baabda, Rabab Sadr, la sœur du religieux chiite, accompagnée de ses quatre fils, ainsi que Maliha et Sadreddine Sadr, deux enfants de l'imam. Joseph Aoun a également fait part de son admiration pour la figure de Moussa Sadr, « notamment ses appels permanents (...) à écarter le Liban des conflits », indique un communiqué de Baabda.

L'imam Sadr, qui a fondé le mouvement Amal, avait disparu lors d'une visite officielle dans la capitale libyenne en 1978 avec ses deux compagnons, le cheikh Mohammad Yaacoub et le journaliste Abbas Badreddine. Depuis, le Liban n'a cessé de demander à la Libye de révéler leur sort.

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« Vous plaisantez ou quoi ? Revoyez vos priorités s'il vous plaît. Le pays est en faillite et effondré. Arrêtez de sortir des déclarations aussi stupides », a écrit mardi un internaute sur X, dans une critique adressée au chef de l'État. « Tu ferais mieux de travailler à rendre les dépôts volés », a réagi un autre, en référence aux dépôts bloqués dans les banques libanaises depuis 2019. « L'enquête sur le port est infiniment plus urgente », peut-on lire, en allusion à la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 et au gel de l'enquête sous la pression du Hezbollah. « Le président Aoun ferait mieux de travailler au développement du pays, au désarmement du Hezbollah et au monopole des armes aux mains de l'armée, comme il l'a promis lors de son investiture », indique encore un internaute sur X.

Ce n'est pas la première fois que Joseph Aoun affiche son admiration pour Moussa Sadr. Quelques jours après son élection, et alors qu'il recevait une délégation du Conseil supérieur chiite à Baabda le 14 janvier, il avait cité Moussa Sadr à plusieurs reprises, vantant les mérites du religieux « qui a essayé de tenir le Liban loin des conflits parce que le pays n'a pas les capacités d'y faire face ».

« Aussi iranien que Nasrallah »

Les réunions de mardi à Baabda ont également été marquées par une visite de l'ancien président Amine Gemayel, aux accents éminemment politiques, comme en témoigne un communiqué publié à l'issue de cette rencontre. « Le président aura pour rôle de nous sauver du marécage dans lequel nous sommes noyés (...) Le Hezbollah et le mouvement Amal ne peuvent pas continuer comme dans le passé, les circonstances dans le pays ayant changé (...) Il est dans l'intérêt du Hezbollah de revenir dans le giron de l'État », a déclaré M. Gemayel. Le président, lui, n'a pas publié de commentaires à l'issue de cette rencontre. 

Réagissant à cette visite, des internautes ont fait remarquer que Joseph Aoun n'a pas abordé l'assassinat de Pierre Gemayel, fils d'Amine Gemayel tué par balles en 2006, alors qu'il conduisait sa voiture à Jdeidé. La Syrie et ses alliés au Liban avaient été pointés du doigt à l'époque et accusés de se tenir derrière cet assassinat, alors que le pays était en proie à une vague d'attentats.

« Le président (...) chante les louanges d'un homme tué pour avoir pris le parti des mauvais islamistes iraniens. (Moussa Sadr) était aussi iranien que Nasrallah, mais la branche islamique qu'il soutenait a perdu. Il a rencontré la famille de Pierre Gemayel qui a été assassiné pour avoir défendu un Liban libre et souverain, mais il n'a rien mentionné concernant une enquête sur son assassinat. Comment analyser cela ?», se demande une internaute.

Des déclarations de Joseph Aoun, qui a promis mardi à des proches de l'imam Moussa Sadr, disparu en 1978 en Libye, de poursuivre le travail pour faire la lumière sur son sort ont été largement commentées par des internautes qui ont appelé le président à redéfinir ses priorités dans un pays en crise et où les dossiers en suspens s'accumulent depuis des années. « Le travail...