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Société - RÉTROSPECTIVE

Ces 10 Libanais(es) qui nous ont redonné espoir en 2024

Ce n’est pas un classement. Ni une liste exhaustive. Plutôt un hommage purement subjectif. 

Ces 10 Libanais(es) qui nous ont redonné espoir en 2024

Montage l'OLJ

Comme à chaque fin d’année, les journalistes de L’Orient-Le Jour sont consultés pour cette sélection. Et comme à chaque fois, le début de la réflexion est marqué par un silence lourd. « Personne, absolument personne », lâche l’un d’eux, comme si la guerre qui a marqué notre année avait anéanti toute possibilité d’espoir. Mais à quoi sert l’espoir si ce n’est justement pour les pires moments ? Et finalement, des noms, nous en avons trouvé ! Et ce n’était pas si difficile. Des Libanais qui, par leur détermination, leur humanité et leur courage, ont su faire briller une lueur d’espoir dans un pays dévasté. Ces individus ou ces équipes ont su faire naître un éclat d’émotion, un sursaut de fierté, un bond au cœur. Comme nous l’écrivions déjà en 2023, c’est surtout lorsque tout va mal que nous devons rendre hommage à ces Libanais-là.

Laetitia Aoun

Laetitia Aoun assise devant un miroir dans la salle d’entraînement. Photo João Sousa

C’est celle qui, dans le domaine du sport, a montré que rien n’était impossible. Représentant le Liban aux Jeux olympiques de Paris dans la catégorie des moins de 57 kg, elle est devenue la deuxième taekwondoïste libanaise à participer à cette compétition, douze ans après Andrea Paoli aux Jeux de Londres. À deux doigts de décrocher la cinquième médaille olympique de l’histoire du Liban, Laetitia Aoun a failli marquer l’histoire en devenant la première athlète féminine libanaise à inscrire son nom dans ce palmarès. Bien qu’elle ait perdu face à la Canadienne Skylar Park, son parcours jusqu’à la demi-finale reste remarquable. Elle a d’abord battu la Taïwanaise Lo Chia-ling, médaillée de bronze à Tokyo, avant de s’imposer face à la Macédonienne Miljana Reljikj en quarts de finale, offrant ainsi au Liban une performance honorable.

Aujourd’hui, Laetitia, licenciée au club Mont La Salle (Aïn Saadé, Metn) et étudiante en médecine à la Lebanese American University, est classée 6ᵉ dans la catégorie des moins de 57 kg au niveau mondial, et 5ᵉ au niveau olympique, selon les classements de Taekwondo World.

« J’ai le cœur brisé d’avoir raté la médaille. J’aurais dû en faire plus. Mais c’est le sport, disait-elle après les JO. Il n’y a pas encore un an, je me suis fracturé le pouce à 6 endroits différents, je me suis disloqué l’épaule et déchiré le tendon sur 21 cm. Alors, laissez-moi vous dire : quand on veut, on peut ». Des mots qui portent leur poids.

Yasmina Hayek

Yasmina Hayek, chef exécutive et propriétaire du restaurant Em Sherif. Photo Jad Abou Jaoudé

En 2024, les étoiles se sont véritablement alignées pour Yasmina Hayek, et pour le plus grand plaisir des gourmets et du patrimoine culinaire libanais. À seulement 28 ans, elle est devenue la première femme du Moyen-Orient à remporter le prestigieux prix Michelin Jeune Chef, saluée par le Guide Michelin comme « une pionnière, une gardienne du patrimoine culinaire libanais », alliant avec brio « tradition et innovation ».

Chef exécutive au sein du groupe familial Em Sherif Holding, Yasmina Hayek orchestre la création des menus, la direction culinaire et créative, ainsi que l’expansion internationale du restaurant Em Sherif, qui compte aujourd’hui plus de vingt établissements à travers le monde. Cette année, elle figure également dans le prestigieux classement Forbes Middle East 30 Under 30. Et, cerise sur le gâteau, elle a été couronnée meilleure cheffe féminine du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord par The 50 Best.

Fille de Mireille, fondatrice de l’enseigne Em Sherif en 2011, Yasmina Hayek a grandi dans un univers où le savoir-faire culinaire et l’hospitalité sont une seconde nature. Elle est aussi diplômée de l’Institut Paul Bocuse à Lyon, où elle a obtenu un diplôme en arts culinaires et gestion, ainsi qu’un master en conception et innovation alimentaire de la Scuola Politecnica di Design à Milan.

Son dernier bébé, le Em Sherif Deli, a ouvert ses portes en mars 2024 à New Starco, au cœur de Beyrouth. Chaque détail est pensé et témoigne d’un équilibre entre respect de l’héritage et du savoir-faire et un esprit d’audace créative. Et si ses plats pouvaient parler, ils réclameraient une étoile Michelin.

Anjo Rihane

Anjo Rihane dans « Mjadra hamra ». Photo DR


Cette année, Anjo Rihane a tendu la main aux familles brisées par la guerre et continué de prêter sa voix aux femmes qu’on n’écoute pas assez. Originaire de Kfarsir, troisième village au sud de Nabatiyé, la comédienne a conjugué art et engagement.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, elle s’est profondément investie dans l’aide aux familles déplacées. « Je ne reconnais plus rien de la ville où j’ai grandi », confiait-elle à L’Orient-Le Jour, appréhendant son retour au Sud. Anjo Rihane a passé son enfance à Kfarsir, où elle a vécu jusqu’à ses 18 ans. C’est là qu’habitent toujours ses proches, touchés par la violence du conflit. C’est là aussi qu’elle a suivi sa scolarité chez les sœurs Antonines et ses premiers pas sur scène. Pas question de s’abandonner à la douleur : pour venir en aide à plus de 200 familles ayant fui son village, elle a activé son réseau, sollicité des associations caritatives et multiplié les initiatives.

L’urgence humanitaire ne l’a pas éloignée de son art. Anjo Rihane a continué à porter la voix des femmes du Sud sur les planches, à Beyrouth comme à l’étranger, notamment à Montréal et Toronto. Elle s’est distinguée dans Mjadra hamra, une pièce de Yehia Jaber, où elle incarne trois femmes chiites libanaises. Cette pièce à succès, jouée à guichets fermés depuis sa création en 2018, continue d’attirer un public nombreux. Elle interprète aussi Chou mnelbous ?, où elle dissèque les contradictions d’une société tiraillée entre apparences et vérités, tradition et modernité. Sur les planches comme dans la vie, elle a incarné l’espoir. 

Les disparus libanais en Syrie

Souheil Hamaoui se voit offrir un gâteau par ses petits-enfants à Chekka, dans le nord du Liban le 9 décembre 2024, après avoir passé 33 ans dans une prison syrienne. Ibrahim Chalhoub/AFP

La question des disparus libanais en Syrie demeure l’une des blessures les plus profondes et les plus douloureuses du Liban. Un drame humain, où l’incertitude et le silence ont souvent été les seules réponses à la douleur des familles en attente d’un mot, d’une vérité, d’une réponse.

Le 8 décembre, avec la chute du régime de Bachar el-Assad, le cœur des Libanais a bondi d’espoir pour leurs disparus. Souheil Hamaoui est le premier détenu libanais libéré des prisons syriennes à être rentré chez lui. Il avait 29 ans lorsqu’il a été enlevé en 1992. Père d’un fils de dix mois à l’époque, il a passé plus de 32 ans dans les geôles de la dictature syrienne : la prison de Lattaquié, celle de Damas et l’effroyable Saydnaya. Pendant les quinze premières années, il a été placé à l’isolement, avant de vivre dans des cellules insupportablement bondées. Quelques jours après la chute du régime syrien, il a enfin retrouvé ses proches à Chekka, au Liban-Nord. Il a 61 ans et il est désormais grand-père.

Ce moment de retrouvailles a ravivé l’espoir de nombreuses familles libanaises. Depuis la guerre civile et la tutelle syrienne (1976-2005), plus de 600 familles vivent dans l’attente de nouvelles qui ne viennent jamais. Jusqu’à présent, les autorités libanaises n’ont jamais véritablement cherché à faire la lumière sur ces disparitions. Mais récemment, elles ont annoncé l’envoi d’une délégation officielle à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités syriennes. Cette initiative, bien qu’attendue depuis longtemps, suscite l’espoir d’un début de résolution dans ce dossier trop longtemps négligé.

Selon le ministre libanais sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, neuf Libanais qui étaient détenus dans les prisons syriennes sont rentrés au pays. « La vie d’une personne en prison n’est faite que de noir, de souffrance », confiait Souheil Hamaoui aux journalistes après sa libération. Désormais, on ne peut que lui souhaiter une vie remplie de lumière et de liberté, loin des ombres du passé.

Les pilotes de la MEA

Un avion de la Middle East Airlines survolant la fumée d'une frappe israélienne sur la banlieue-sud de Beyrouth. Mohammad Yassine/« L'OLJ »

Longtemps décriée pour ses tarifs exorbitants, surtout en période de fêtes, la Middle East Airlines (MEA) a surpris en devenant, en pleine guerre entre le Hezbollah et Israël, un symbole de courage et d’engagement. La MEA, note le New York Times, « a été élevée au rang de héros national inattendu ».

Entre le 26 septembre et le 1er décembre, alors que la guerre entre Israël et le Hezbollah faisait rage et que les bombardements israéliens secouaient la banlieue sud de Beyrouth, seuls les avions de la MEA continuaient à décoller et atterrir à l’aéroport international de la capitale. Malgré les explosions à quelques centaines de mètres, la persévérance de la compagnie aérienne nationale a incarné un acte de défi et de solidarité envers la nation.

« Nous volons parce que, en ces heures les plus sombres, notre amour et notre loyauté envers notre patrie et son peuple passent avant tout. Et nous volons pour garder cette petite terre précieuse qu’est le Liban connectée au monde, même lorsque le ciel semble trop lourd à porter », déclarait Rola Hoteit, première femme capitaine à la MEA.

Si l’aéroport de Beyrouth n’a jamais été touché malgré la proximité des frappes, des images saisissantes montrant des avions de la MEA survolant des panaches de fumée ont circulé sur les réseaux sociaux, témoignant du courage des équipages.

Grâce à eux, le Liban a préservé son lien vital avec le reste du monde. Ils ont offert aux expatriés la certitude qu’ils pouvaient toujours rentrer chez eux, malgré les cieux assombris par la guerre. Dans ces moments de chaos, la MEA a rassuré, a porté l’espoir d’un peuple.

Christina Assi

La photographe libanaise Christina Assi (au centre) aidée par le journaliste vidéo de l'AFP Dylan Collins (à gauche), après avoir reçu la flamme olympique à Vincennes, près de Paris, le 21 juillet 2024. Dimitar Dilkoff/AFP

Le 21 juillet 2024, Christina Assi, photographe libanaise de l’Agence France Presse, a porté la flamme olympique à Vincennes, dans la banlieue parisienne. Accompagnée de son collègue américain Dylan Collins, elle a parcouru en fauteuil roulant les 200 mètres qui lui étaient assignés, sous les applaudissements de la foule. Ce moment fort s’inscrivait dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024, mais il portait une signification bien au-delà du sport.

Pour cette jeune femme de 29 ans, cet acte symbolique était à la fois une célébration et un message fort : « Un hommage à tous les journalistes, à nos collègues et amis qui ont été tués cette année. »

Quelques mois plus tôt, le 13 octobre 2023, Christina Assi avait été grièvement blessée lors d’une frappe israélienne au Liban-Sud. Elle couvrait alors les affrontements transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah. L’obus, tiré par un char israélien selon des enquêtes indépendantes, avait tué Issam Abdallah, journaliste vidéaste de l’agence Reuters, et blessé six autres reporters, dont Christina et Dylan. L’explosion a coûté à Christina sa jambe droite. Aujourd’hui, elle concentre ses efforts sur sa rééducation : « Me tenir debout à nouveau, c’est ainsi que j’obtiendrai justice », dit-elle.

Son courage et son engagement lui ont valu une reconnaissance internationale. En décembre 2024, la BBC l’a inscrite parmi les 100 femmes les plus influentes au monde, aux côtés de personnalités comme Gisèle Pélicot, militante française contre les violences sexuelles, et l’actrice américaine Sharon Stone. Christina Assi est devenue une voix essentielle pour la sécurité des journalistes, un symbole de la liberté de la presse et un rappel poignant des sacrifices consentis au nom de ce droit fondamental et du devoir d’informer.

Moustapha Adib

Moustapha Adib, ambassadeur du Liban à l’Unesco. Photo DR

Le 18 novembre 2024, l’Unesco a placé sous protection renforcée provisoire 34 sites culturels au Liban, menacés par les frappes israéliennes pendant le conflit avec le Hezbollah. Derrière cette avancée diplomatique majeure, l’engagement de Moustapha Adib, ambassadeur du Liban auprès de l’Unesco, et le travail technique de la Direction générale des antiquités dirigée par Sarkis Khoury. Dès octobre, après une frappe israélienne à 500 mètres de la citadelle de Baalbeck, Moustapha Adib a pris des mesures pour protéger le patrimoine culturel libanais.

Il a milité auprès de la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay et du directeur du Centre du patrimoine mondial Lazare Eloundou Assomo, pour obtenir une session extraordinaire du comité de protection des biens culturels en temps de guerre. Il œuvre ensuite pour obtenir l’appui nécessaire des membres du comité. Cette victoire diplomatique n’aurait pas été possible sans le dossier technique élaboré par la DGA et ses experts, archéologues et topographes.

La mobilisation a été renforcée par le soutien des députés libanais, traditionnellement divisés, qui ont écrit à Audrey Azoulay, ainsi que par des institutions, comme le comité du Festival de Baalbeck présidé par Nayla de Freige (par ailleurs PDG de L’Orient-Le Jour), et la Fondation nationale du patrimoine dirigée par Mona Hraoui. Avant cette décision, l’Unesco avait adopté une résolution le 21 octobre pour répondre aux besoins humanitaires du Liban.

La protection du patrimoine libanais a ainsi été portée par une mobilisation diplomatique efficace, incarnée par Moustapha Adib et soutenue par les acteurs institutionnels et culturels du pays. Une victoire cruciale.

Élie Saab

Élie Saab lors des 1 001 saisons de Riyad, entouré, de gauche à droite, de Camila Cabello, Céline Dion, Jennifer Lopez et Halle Berry. Photo tirée du compte Instagram @eliesaabjr

Il est une figure incontournable de la haute couture libanaise. À 18 ans, il ouvre son premier atelier à Beyrouth, posant les bases d’un empire aujourd’hui mondialement reconnu. Son ascension a pris une dimension mondiale en 2002, lorsque Halle Berry remporte l’oscar de la meilleure actrice vêtue d’une de ses créations, une robe devenue iconique.

En 2024, le créateur a fêté ses 45 ans de carrière, qu’il a commencée à l’âge de 15 ans. Et pour cela, aux côtés de son fils Élie Saab Jr., il a orchestré une soirée spectaculaire à Riyad, en Arabie saoudite, réunissant 1 200 invités émerveillés devant plus de 300 créations retraçant des décennies d’élégance et d’innovation. Turki al-Cheikh, président de l’Autorité générale du divertissement, lui disait un an plus tôt en lui proposant l’idée de l’événement : « Vous seuls pouvez nous emmener ces gens. » Ce sont d’abord l’actrice Halle Berry, habillée de la robe qui avait contribué au lancement de sa carrière internationale 22 ans plus tôt, puis Jennifer Lopez et surtout Céline Dion qui fera une performance dans une robe signée Saab à couper le souffle. Des stars internationales, mais aussi libanaises, comme la troupe Mayass, Nancy Ajram ou Amr Diab. Né à Damour, qu’il fuit avec sa famille à l’âge de 11 ans, et autodidacte dès ses 15 ans, Élie Saab a tenu à rappeler ses débuts modestes et à transmettre un message d’espoir, dans un contexte où le Liban est à nouveau marqué par la guerre.

Le personnel soignant et les secouristes

Bilal Raad. Photo X @BachirKhodr

Derrière les lignes du front entre Israël et le Hezbollah, un autre combat se jouait : celui des secouristes et des médecins, premiers témoins de l’horreur.

Secouristes, médecins, infirmiers et volontaires se sont distingués par leur engagement humanitaire, et ce malgré un système de santé déjà affaibli par la crise économique libanaise. À cette pression s’ajoutait un danger omniprésent. Human Rights Watch a dénoncé des « crimes de guerre apparents », affirmant que l’armée israélienne avait pris pour cible des professionnels de santé et des infrastructures médicales. Plus de 160 soignants et secouristes ont été tués en 2024, et plus de 150 ambulances ainsi que 50 hôpitaux ont été détruits.

Parmi ces héros de l’ombre figurent– pour n’en citer que quelques uns – les équipes de la Croix-Rouge libanaise, qui ont eu plusieurs blessés dans leurs rangs, ou les membres de la Défense civile, comme Anis Abla, 48 ans, responsable de l’antenne de Marjeyoun, blessé aux mains et au visage lors d’un incendie déclenché par une frappe israélienne. Il y a aussi les médecins comme Mohammad Khazaal. Venu de France pour un court séjour, il avait choisi de rester au Liban pour arpenter le nord de la Békaa, apportant des soins aux victimes des bombardements.

Il y a aussi ceux qui n’ont pas échappé à la mort. Comme Ali Alam, directeur de l’hôpital Deir el-Amal tué en novembre par une frappe israélienne sur Douris dans la région de Baalbeck avec six autres employés de son établissement. Ou encore Bilal Raad, 58 ans, responsable de la Défense civile pour le caza de Baalbeck-Hermel, tué dans la frappe israélienne contre centre de la Défense civile à Douris.

Leur travail a été bien plus qu’une simple réponse à la violence. Il a été un acte de résistance, un refus de la fatalité.

Ceux qui ont aidé

Aline Kamakian et son équipe à l’œuvre pour nourrir 3 000 personnes. Photo C.H.

Ces âmes généreuses, qu’elles soient à la tête d’entreprises, membres d’organisations humanitaires ou simples citoyens, ont fait preuve d’une solidarité inébranlable, offrant refuge, nourriture et réconfort à ceux qui ont été déplacés par la guerre. Bien qu’il soit impossible de les citer toutes, leurs actions ont fait une réelle différence dans la vie de nombreuses personnes.

Dea Hage Chahine, Léa Ghorayeb et Nasri Sayegh ont pris en charge à titre personnel un groupe d’une quarantaine de Sierraléonaises déplacées par la guerre et sans abri. Leur refuge a accueilli plus de cent femmes, certaines fuyant la guerre, d’autres des foyers abusifs. Aline Kamakian, propriétaire de Mayrig et Batchig, a assuré la distribution de 3 000 repas par jour et nourri des familles entières. Grâce à ses 22 cuisines, elle et son équipe ont livré des repas à Beyrouth, Aramoun, Bchémoun, le Chouf, Ersal, Ehden, le Mont-Liban, Jbeil, Saïda, Jounié et Lassa. Chafic Khazen, propriétaire du Skybar, a ouvert les portes de son établissement pour loger les déplacés et, avec ses employés, a distribué des repas, des médicaments, des vêtements et de la literie pour soutenir ceux qui avaient tout perdu. Le père Hani Tok, fondateur de la Cuisine de Mariam, un camion-cuisine mobile unique au Liban, a préparé avec son équipe plus de 4 000 repas par jour pendant 60 jours, après l’escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël en septembre.

D’autres se sont également occupés des animaux abandonnés, comme Hussein Hamzé qui, malgré la perte de sa propre maison, a abrité 200 chiens, 50 chats et plusieurs autres animaux dans son refuge à Kfour (Nabatiyé). À Chakra (Bint Jbeil), Kassem Haïdar s’est chargé de nourrir les animaux délaissés, estimés à des centaines de bêtes. L’ONG Animals Lebanon a également sauvé plus de 180 animaux dans des zones de conflit, prenant des risques considérables pour leur venir en aide. Des actes de bienveillance qui portent la promesse d’un avenir meilleur.

Comme à chaque fin d’année, les journalistes de L’Orient-Le Jour sont consultés pour cette sélection. Et comme à chaque fois, le début de la réflexion est marqué par un silence lourd. « Personne, absolument personne », lâche l’un d’eux, comme si la guerre qui a marqué notre année avait anéanti toute possibilité d’espoir. Mais à quoi sert l’espoir si ce n’est...
commentaires (6)

Le titre devrait etre "ces 10 libanaises (ers) qui nous ont redonné espoir en 2024, ou " cette majorité de femmes qui nous ont redonné espoir en 2024...." puisque la plupart des personnes sur la liste sont des femmes.....Pourquoi pas, la grammaire française ne se portera que mieux.....

Carla Jabre

02 h 15, le 02 janvier 2025

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Commentaires (6)

  • Le titre devrait etre "ces 10 libanaises (ers) qui nous ont redonné espoir en 2024, ou " cette majorité de femmes qui nous ont redonné espoir en 2024...." puisque la plupart des personnes sur la liste sont des femmes.....Pourquoi pas, la grammaire française ne se portera que mieux.....

    Carla Jabre

    02 h 15, le 02 janvier 2025

  • Bravo pour cette sélection. Il n'y a rien de plus noble que les âmes empathiques, capables de consacrer leur énergie à alléger les souffrances d'autrui tout en mettant de côté leurs propres épreuves. Comme le souligne si justement l'un des commentaires, un hommage particulier revient également à ceux qui prennent soin de nos amis les bêtes, aussi sensibles et vulnérables que leurs maîtres humains.

    Jules Lola

    02 h 21, le 01 janvier 2025

    • Bonjour, Merci pour votre commentaire. Faute de pouvoir tous les citer, nous avons mentionné Hussein Hamzé, Kassem Haïdar et Animals Lebanon dans la partie "Ceux qui ont aidé". Bien à vous,

      L'Orient-Le Jour

      04 h 37, le 02 janvier 2025

  • Nos lueurs d'espoir ?

    Houda Helou

    16 h 42, le 31 décembre 2024

  • Et ceux qui ont aidé des milliers d’animaux en détresse ????

    Wow

    12 h 05, le 31 décembre 2024

    • Bonjour, Merci pour votre commentaire. Faute de pouvoir tous les citer, nous avons mentionné Hussein Hamzé, Kassem Haïdar et Animals Lebanon dans la partie "Ceux qui ont aidé". Bien à vous,

      L'Orient-Le Jour

      04 h 37, le 02 janvier 2025

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