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Campus - DISTINCTION

L’AiW remporte le prix du meilleur projet de recherche pour sa lutte pour la justice de genre

L’Institut arabe pour les femmes (AiW), rattaché à l’Université libano-américaine (LAU), a été primé aux Times Higher Education Awards Arab World 2024, à l’approche de son cinquantième anniversaire.

L’AiW remporte le prix du meilleur projet de recherche pour sa lutte pour la justice de genre

L’AiW a remporté le prix du meilleur projet de recherche de l’année aux Times Higher Education Awards Arab World 2024 pour son projet intitulé « Countering Backlash: Reclaiming Gender Justice » (Lutter contre la régression : reprendre la justice de genre). Photo Times Higher Education

L’Institut arabe pour les femmes (AiW) rattaché à l’Université libano-américaine (LAU) a de quoi se réjouir : non seulement il vient de décrocher le prix du meilleur projet de recherche de l’année aux Times Higher Education Awards Arab World 2024 pour son projet intitulé « Countering backlash: Reclaiming Gender Justice » (Lutter contre la régression : reprendre la justice de genre), mais cette reconnaissance bien méritée tombe à pic, étant donné qu’elle survient au moment où la LAU célèbre son centenaire et que l’AiW s’apprête à marquer 50 ans de travail acharné à l’intersection du monde académique et de l’activisme, pour faire progresser les questions de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles. « C’est très gratifiant de recevoir ce prix, surtout en ces temps critiques que traversent notre pays et notre région. Cela permet de nous assurer une plus grande visibilité, de nous ouvrir de plus en plus de portes et de mettre en lumière l’action menée jour après jour par l’institut pour développer la culture du changement », affirme sa directrice Myriam Sfeir.Inscrit dans le cadre d’un programme de travail de six ans mené par l’Institut d’études du développement (IDS) de l’Université de Sussex, financé par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA) et englobant six pays, à savoir l’Ouganda, l’Inde, le Bangladesh, le Kenya, le Brésil et le Liban, le projet pour lequel l’AiW a été primé avait pour objectifs de générer les connaissances nécessaires et d’identifier les possibilités offertes aux organisations de défense des droits des femmes et aux activistes, de contrer la tendance négative croissante qui consiste à inverser les progrès réalisés dans ce domaine et de lutter contre l’érosion des politiques de genre. « L’AiW a travaillé sur trois volets qui s’entrecroisent, à savoir la “voix” des femmes et tout ce qui a trait au féminisme, le “patriarcat” et la nécessité d’engager les hommes dans cette lutte, ainsi que la “politique et la pratique”, autrement dit les amendements en lien avec les thématiques travaillées »,

explique-t-elle. Son action s’est traduite concrètement par une définition de cette réaction brutale propre à la région du Moyen-Orient, un article sur le contexte de la région, un documentaire portant sur des féministes, des activistes et des défenseurs de l’égalité des sexes durant une période bien déterminée, allant des années des guerre jusqu’à la veille de l’explosion au port de Beyrouth, ainsi que trois notes de synthèse et un guide pratique des élections pour les femmes en politique. L’AiW a également organisé une conférence à cet égard il y a deux ans, sachant qu’il s’apprête actuellement à publier une édition spéciale de sa revue al-Raida sur le sujet. Sélectionné dans sa catégorie parmi huit universités finalistes, l’AiW œuvre à travers la recherche, l’éducation, la sensibilisation, les publications, la politique et les législations, pour introduire le changement.En effet, depuis sa création en 1973, l’institut s’est activé à impliquer des universitaires, des chercheurs, des décideurs politiques et des étudiants, et à les inciter à participer à des débats essentiels sur l’égalité des sexes et les droits des femmes. « Son modèle de collaboration génère des recherches et des travaux qui ont le pouvoir de briser les tabous sociaux et d’encourager la pensée créative, notamment chez les jeunes », remarque-t-elle, puisque les résultats des recherches menées sont transformés en éléments pratiques utilisés lors des campagnes de sensibilisation, les plaidoyers, ou encore des formations proposées aux étudiants dans différentes disciplines. « Nous cherchons surtout à impliquer les étudiants dans toutes nos activités et à les sensibiliser aux questions relatives au genre, car ce sont eux qui assureront la relève et la continuité, l’avenir leur appartient », avance-t-elle. « D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont travaillé et ont été impliqués dans le cadre du programme “Countering backlash: Reclaiming Gender Justice”. Récemment, nous avons lancé une compétition artistique en collaboration avec l’UNFPA (Le Fonds des Nations unies pour les activités en matière de population) dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, et six de nos étudiants ont remporté des prix. Par ailleurs, nous avons créé la série Food 4 Thought, qui leur permet d’assister à des webinaires ou participer à des formations sur les questions du genre et de l’autonomisation des femmes et des filles », a-t-elle encore remarqué. « L’an dernier, le Times Higher Education MENA Awards a décerné à la LAU le prix Leadership and Management Team de l’année. L’université faisait partie des 10 finalistes récompensées pour leur excellence dans cette même catégorie, et grâce au projet innovant de l’AiW intitulé “L’égalité pour tous : réforme du genre de la base au gouvernement”, visant à réformer le congé parental dans les secteurs privé et public, en mettant l’accent sur le changement de politique au niveau national. La LAU est devenue le premier établissement au pays à adopter et à implémenter cette politique, en prolongeant le congé maternel et en instituant le congé de paternité », indique-t-elle. À l’occasion de son jubilé d’or, et après avoir dû reporter les célébrations en raison de la guerre, l’AiW envisage d’organiser prochainement cinq événements. Tout d’abord, TDEX LAU Women, au cours duquel 17 femmes en provenance de différents pays arabes viendront à Beyrouth plancher sur des thématiques en rapport avec les dix-sept objectifs de développement durable (ODD) et discuter précisément de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles au sein de chaque objectif, qu’il s’agisse des villes et communautés durables, de l’eau propre et de l’assainissement ou de la consommation et production responsables, etc. L’AiW se prépare également à présenter, vers la fin du mois de janvier prochain, une pièce de théâtre initulée Leila, Latifa, Chimamanda. Mise en scène par Lina Abyad, elle englobe la dimension africaine, arabe et libanaise, puisqu’elle se décline à trois voix et s’articule autour des romans de trois femmes exceptionnelles : la romancière libanaise Leyla Baalbaki, l’écrivaine et activiste égyptienne Latifa al-Zayyat ainsi que l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Au menu des festivités aussi, une édition spéciale du magazine al-Raida, la publication d’un ouvrage par feue Mona Khalaf, ancienne directrice de l’AiW, et une seconde pièce de théâtre axée sur Wadad Halawani, leader et figure emblématique du combat pour le droit de connaître le sort des personnes disparues au Liban durant la guerre. Le script a été coécrit avec Wadad Halawani elle-même, sachant que le spectacle est programmé pour le mois d’avril 2025.

L’Institut arabe pour les femmes (AiW) rattaché à l’Université libano-américaine (LAU) a de quoi se réjouir : non seulement il vient de décrocher le prix du meilleur projet de recherche de l’année aux Times Higher Education Awards Arab World 2024 pour son projet intitulé « Countering backlash: Reclaiming Gender Justice » (Lutter contre la régression :...
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