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Campus - SOLIDARITÉ

Care Through Curry : un concours culinaire au service du lien social

Pour soutenir l’engagement communautaire étudiant, la faculté des sciences infirmières et des sciences de la santé (FNHS) à l’Université Notre-Dame de Louaïzé (NDU) lance son programme de bourse « Care Through Curry Scholarship » (CTC). Une initiative inédite inspirée de ce geste d’amour qu’est l’acte de nourrir.

Care Through Curry : un concours culinaire au service du lien social

La Dr Sara Moukarzel avec sa tante. Photo DR

Tout le monde est d’accord sur ce point : cuisiner est un acte d’amour. Car, si l’on se met rarement aux fourneaux pour soi-même, on n’hésite jamais à donner de sa personne et de son temps pour concocter des plats savoureux pour l’autre, en pensant à cet autre, à ce qu’il aime, à ce qui lui ferait plaisir… Et c’est précisément sur ce mot-clé qu’est ce « lien à l’autre », ce « partage », cette « générosité » et ce « vivre-ensemble » qu’a misé la faculté des sciences infirmières et de la santé (FNHS) à l’Université Notre-Dame de Louaïzé (NDU) pour lancer son initiative « Care Through Curry Scholarship » (CTC), un programme de bourse inédit dont la mission singulière est de « célébrer et soutenir les personnes qui utilisent la cuisine, plus particulièrement le curry, comme moyen pour prendre soin des autres », comme le souligne la Dr Jessy el-Hayek, doyenne de la FNHS, sachant que le lauréat recevra une bourse de 1 000 dollars pour couvrir ses frais de scolarité. Mais au-delà de la simple performance culinaire, « le concours, ajoute-t-elle, a pour objectif de nous rappeler que même dans les moments les plus difficiles, nous pouvons faire preuve d’amour et d’attention les uns envers les autres ».Ouvert à tous les étudiants de la NDU, y compris les étudiants inscrits dans un programme de licence ou de master, sur les trois campus, le programme de bourse a été initié par la Dr Sara Moukarzel, une ancienne étudiante à la FNHS (promotion 2006) et actuellement enseignante et chercheuse à l’Université de San Diego, en Californie, aux États-Unis. Convaincue de la nécessité « d’œuvrer pour la communauté et d’aider le Liban » tout comme « de renforcer le sentiment d’appartenance et les liens des étudiants avec leur alma mater », cette dernière, une ex-

volontaire de la Croix-Rouge, a conçu cette initiative avec, en arrière-pensée, l’idée de récompenser la « bienveillance », de célébrer la « solidarité » et d’encourager l’engagement des étudiants « prêts à venir en aide à leur communauté et à la servir ». Destiné à honorer la mémoire d’un membre très spécial de sa famille, sa « dadima » Zarima Somji, décédée cette année, et qui avait l’habitude d’exprimer son amour pour sa famille en préparant du curry et du riz, un repas qui symbolise l’attention et la connexion, le programme cible particulièrement « les étudiants de tous horizons qui font preuve d’empathie et de bienveillance envers les autres, qui apportent leur aide par tous les moyens ayant trait avec la nourriture », explique cette dernière. « J’imagine le programme s’élargir pour être également accessible au personnel de la NDU et, pourquoi pas, à la communauté ? » ajoute Sara Moukarzel.

La Dr Jessy el-Hayek. Photo Nathalie Nasr

Apporter de l’espoir

Lors de cette dernière guerre, le programme a démontré toute sa pertinence. En effet, l’initiative qui devait être lancée en septembre dernier a été mise en veilleuse avec le déclenchement des hostilités. « Cependant, au fur et à mesure que la situation évoluait, nous nous sommes rendu compte que le message du programme, à savoir s’entraider dans les moments difficiles, était plus pertinent que jamais. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller de l’avant, pour apporter de l’espoir et inspirer des actions au sein de notre communauté », précise la Dr Jessy el-Hayek. « Nous ne voulions pas d’un énième programme de bourses d’études », souligne-t-elle. « Notre but est de créer quelque chose qui ait un impact positif sur la communauté, un modèle qui puisse se développer et s’étendre », poursuit-elle, soulignant au passage que le programme de bourses n’est que la première étape d’une vision plus large de l’initiative CTC, qui servira de plateforme à de multiples projets axés sur la communauté. Voué à devenir un événement annuel, à gagner en prestige et à être élargi dans les années à venir pour englober un public plus large et créer des opportunités pour un impact plus important, le programme se démarque par le fait de mettre l’accent non seulement sur les réalisations individuelles, mais aussi sur l’impact des individus sur leur communauté. Contrairement aux bourses traditionnelles qui privilégient les résultats scolaires ou les besoins financiers, cette initiative récompense ceux qui font preuve de civisme et contribuent activement au bien-être de leur entourage. D’ailleurs, les critères de sélection des lauréats sont rigoureux et précis. Lors de cette première édition, le jury a évalué avant tout la pertinence par rapport au thème, à savoir la manière dont l’activité intègre le concept « Cuisiner avec du curry », l’expression de l’attention, autrement dit la mesure dans laquelle l’activité témoigne de l’attention portée aux autres, y compris sa portée, son public cible et son potentiel d’extensibilité future ainsi que la créativité de la documentation et l’efficacité avec laquelle elle engage la communauté. « Au Liban, plus particulièrement lors des périodes difficiles, nous avons un besoin urgent de programmes qui encouragent l’empathie, la responsabilité et le sens de la communauté. Le programme Care Through Curry (CTC) illustre cette philosophie en montrant comment de petits actes réfléchis peuvent inspirer des changements significatifs », a-t-elle encore tenu à préciser. Lancée par la faculté des sciences infirmières et des sciences de la santé (FNHS), cette initiative s’aligne étroitement sur les objectifs plus larges de la faculté et de l’université. « Au-delà d’un enseignement de haute qualité, nous nous engageons à former des diplômés qui incarnent la compassion et promeuvent la solidarité humaine au sein de leurs communautés, indique Jessy el-Hayek. Elle reflète surtout notre volonté de favoriser non seulement l’excellence académique, mais aussi le sens de la responsabilité sociale, en encourageant les individus à contribuer de manière significative au bien-être de la société. »

M.A.K.



Tout le monde est d’accord sur ce point : cuisiner est un acte d’amour. Car, si l’on se met rarement aux fourneaux pour soi-même, on n’hésite jamais à donner de sa personne et de son temps pour concocter des plats savoureux pour l’autre, en pensant à cet autre, à ce qu’il aime, à ce qui lui ferait plaisir… Et c’est précisément sur ce mot-clé qu’est ce « lien...
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