Tout en n’étant pas un fin adepte de la dynastie Assad de triste mémoire ni du concept désuet de la
moumanaa et de tous ceux qui gravitent autour, je tiens à dire que les dictateurs ne sont pas uniquement ceux qui massacrent leur peuple et le traitent d’une façon despotique.
Sont également dictateurs, et d’une manière plus hypocrite, plus sournoise, plus perfide, ceux qui restent au pouvoir malgré le ras-le-bol populaire général, ceux qui appauvrissent le peuple et le rapprochent de la misère et de la mendicité, ceux qui ont perpétré intentionnellement le vol du siècle, à savoir celui des dépôts bancaires, de l’épargne, de la retraite, de la pension, aux classes moyennes et pauvres, aux personnes âgées ou à charge et aux démunis avec en background ceux qui les ont laissés faire, ceux qui font, par tous les moyens, obstacle à la justice en répandant la culture de l’impunité, ceux qui impertinemment et sans vergogne laissent le pays, des années et des années, sans chef d’État, ceux qui trempent jusqu’aux oreilles, tout en prétendant le contraire, dans la corruption, les abus de pouvoir, les assassinats, les attentats et en particulier dans l’explosion au port de Beyrouth, ceux qui ont affirmé en toute confiance qu’il n’y avait plus de détenus libanais dans les prisons syriennes, ceux... ceux...
Sauf si, dans ces cas énumérés à titre d’échantillon, et à Dieu ne plaise, vous les considérez, comble de l’aberrance, comme des serviteurs fidèles et dévoués de la République, ou bien des modèles à suivre du régime politique parlementaire.
Ne nous a-t-il pas été dit, depuis presque 2 000 ans, de nous garder des faux prophètes, qui nous viennent en habit de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravisseurs ?
Pas depuis très longtemps, à la Sainte-Barbe, j’ai écrit, pour l’occasion, un texte sur les masques, dans le sens figuré du terme : « Ce masque cherche, à bien y penser, à fournir une nouvelle identité à la personne qui le porte, à reluire une façade, à induire en erreur, à donner une impression différente, une fausse perception, une illusion d’optique, une « vérité » qui est loin de la vérité... À bien y réfléchir, le malheur du monde relève en grande partie des masques et de tout ce qui se cache derrière comme hypocrisies, égoïsmes, faussetés, tromperies, duplicités, massacres, crimes... »
Attendez-vous maintenant, avec le départ du « souverain » déchu Assad, aux retournements de veste, aux girouettes qui tournent et aux caméléons qui changent de posture et de parure, avec une faculté d’adaptation incontestable, une souplesse et une flexibilité à toute épreuve.
De grâce, ne nous laissons plus avoir par ces agneaux apocryphes, comme à chaque fois.
Avocat à la Cour
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Quelle tristesse
00 h 26, le 17 décembre 2024