Pour célébrer la 6e édition de la Journée internationale des professeurs de/en français (JIPF), l’Association libanaise des enseignants de français (ALEF) a organisé, le 21 novembre, une cérémonie en ligne à laquelle ont assisté de nombreux enseignants de français et des responsables d’établissements scolaires et universitaires libanais. Cet événement a permis à des personnalités influentes du monde francophone de revenir sur le rôle important des enseignants de français dans notre pays et à travers le monde. En partenariat avec des institutions telles que le ministère libanais de l’Éducation, l’ambassade de France au Liban et l’Agence universitaire de la francophonie, cette initiative centrée autour du thème « Toutes championnes, tous champions, porteurs de la flamme francophone » a permis de mettre en lumière la noble vocation des piliers de la francophonie.
Des acteurs de paix et d’espoir
Alors que le Liban traverse une période de grande instabilité due à la guerre, le rôle des enseignants de français se révèle plus crucial que jamais. Leur mission va bien au-delà de l’enseignement linguistique : ils incarnent une résistance culturelle et une lueur d’espoir dans un pays qui traverse des moments difficiles. C’est ce qu’a rappelé Sophie Nicolaïdès-Salloum, présidente de l’ALEF, qui a salué le courage de ceux qui continuent d’assurer leur mission malgré les obstacles. Jean-Noël Baléo, directeur régional de l’AUF Moyen-Orient, a relevé pour sa part que les professeurs sont des champions et, parmi eux, ceux qui enseignent dans un contexte plus ou moins francophone le sont encore davantage. « En ce qui concerne les professeurs de français exerçant ici et maintenant dans un contexte de guerre, le mot qui vient à l’esprit est “héros”, ou plutôt “héroïnes” », souligne-t-il. Ces enseignants assument, en effet, une double responsabilité : ils préservent l’accès à une éducation de qualité tout en cultivant les valeurs de diversité, de tolérance et de dialogue interculturel portées par la francophonie. Cynthia Eid-Fadel, présidente de la Fédération internationale des professeurs de français, a tenu, à cette occasion, à exprimer sa gratitude pour ces passeurs de savoir, qui sont de « véritables artisans de la transmission linguistique et culturelle formant des citoyens capables d’enrichir la francophonie et de défendre les valeurs de diversité, de solidarité et de paix ». Levon Amirjanyan, directeur de la représentation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) au Moyen-Orient, a souligné que « dans ce moment dramatique que traverse le Liban, célébrer la Journée internationale des professeurs de français est bien plus qu’un acte symbolique, c’est une reconnaissance de votre courage et de votre résilience face à l’adversité ». Et d’ajouter à l’intention de l’auditoire : « Vous êtes bien plus que des enseignants, vous êtes des remparts contre l’obscurité, des gardiens de la culture et des passeurs de savoir. »
Un engagement collectif pour l’avenir
La maîtresse de cérémonie, la professeure Faten Kobrosli, a ensuite donné la parole à deux enseignantes qui ont partagé des témoignages inspirants sur la manière dont elles transforment les défis en opportunités. Carole Kanso
Elghoury a partagé des initiatives visant à utiliser l’art et le sport pour renforcer la francophonie, alors que Laurette Moukarzel a présenté son projet d’école verte au Lycée Adonis, combinant écologie et éducation francophone. Deux exemples parmi d’autres qui illustrent la créativité et la résilience des enseignants face aux difficultés. En ces temps troublés, ils deviennent des bâtisseurs de paix, instillant chez leurs élèves l’idée qu’un avenir meilleur est possible. « La Journée internationale des professeurs de français est conçue comme un acte de présence, de résilience et de résistance », conclut Ilham Slim-Hoteit, secrétaire générale de l’ALEF, cette association qui permet de rappeler que les enseignants ne sont pas seulement des éducateurs, mais les gardiens d’une culture, les porteurs d’un héritage et les artisans d’une résilience collective. Des initiatives comme celle-ci montrent que, même dans les moments les plus sombres, le savoir et la culture restent des refuges précieux et des sources d’espoir pour toute la population.
C.A.