Le Centre de congrès Pierre Baudis à Toulouse (France) a accueilli du 14 au 18 octobre la Semaine mondiale de la francophonie scientifique (SMFS), un événement d’envergure destiné à renforcer les liens au sein de la communauté francophone et à promouvoir la coopération internationale. Ce
rendez-vous a rassemblé de jeunes leaders venus de 50 pays, en grande majorité affiliés au réseau des Clubs leaders étudiants francophones (CLÉF), parmi lesquels Maroun Abi Zeid, qui suit un double cursus en philosophie à la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université libanaise (UL) et en droit comparé franco-libanais à la filière francophone de droit, et Lynn Zahr, en master 1 de droit des affaires à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. En représentant chacun leur club universitaire, ces étudiants ont pu porter la voix de la jeunesse libanaise et aborder des questions cruciales telles que la promotion du multilinguisme, le respect des identités plurielles et la transformation de l’éducation à l’échelle mondiale.
Une expérience formatrice
En tant que présidente du club de débat de l’USJ, affilié à l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Lynn Zahr a été invitée à prendre part au 3e Congrès de la jeunesse estudiantine francophone qui portait en particulier sur le rôle de la jeunesse dans la transformation des systèmes éducatifs francophones. « Cette opportunité, je l’ai saisie avec grand enthousiasme avec un objectif en tête : représenter de la meilleure façon possible le Liban et témoigner de la richesse de sa jeunesse, de sa culture et de son engagement éducatif », souligne-t-elle. En tant que président fondateur du Club des ambassadeurs de la culture de la faculté des lettres et des sciences humaines–section II (Fanar) de l’UL, Maroun Abi Zeid a pu lui aussi prendre part à cette expérience inédite qui lui a permis de tisser des liens avec de jeunes leaders partageant son ambition de créer un changement positif durable dans le monde. « Chacun d’entre nous vient d’un pays, d’une communauté, d’une université, d’un club où il observe les problèmes auxquels la jeunesse se heurte quotidiennement. Au-delà de ces divergences, nous avons pu produire un document mettant en lumière des lignes directrices qui nous unissent pour l’école de demain », résume-t-il. Le jeune homme, qui a maintenu le contact avec certaines personnes rencontrées à Toulouse, estime que, grâce à cette expérience, il a appris l’importance de la prise d’initiative. « Travailler sur la rédaction d’une déclaration commune n’est pas un travail de 3 jours mais bien de 3 mois au cours desquels il y a eu des réunions en visioconférence, une prise de contact régulière avec les participants, des lectures à faire, des recherches à effectuer, des échanges à mettre en place », raconte Maroun.
L’« Appel de Toulouse » : une vision renouvelée pour l’éducation
L’un des objectifs principaux de ce congrès consistait à rédiger l’« Appel de Toulouse pour l’école de demain », une déclaration commune visant à proposer des mesures concrètes pour améliorer les systèmes éducatifs francophones dans le monde entier. « En tant que présidente du club de débat, je pouvais apporter une contribution significative à cette initiative, forte de mon expérience en dialogue constructif et en réflexion critique », souligne Lynn Zahr, qui a participé activement à la rédaction de cette déclaration, portée par l’esprit de coopération internationale et le désir de bâtir un avenir meilleur pour l’éducation. « Formuler des propositions concrètes pour l’école de demain m’a semblé être d’un grand intérêt. Accompagnés par des experts en la matière, comme Christophe Gigaudaut (délégué aux affaires francophones au Quai d’Orsay) et des conseillers au cabinet du recteur de l’AUF, nous avons cherché à mettre en commun les attentes et les aspirations de la jeunesse francophone », ajoute l’étudiante. « Contribuer à l’Appel de Toulouse en tant que coordinateur était une expérience très instructive, avec tous les efforts que nous avons dû déployer pour mettre en commun nos idées. Collaborer avec une soixantaine d’étudiants de cultures différentes et aux perceptions diverses ne pouvait qu’être enrichissant », estime pour sa part Maroun Abi Zeid. Ce document, fruit des réflexions des jeunes leaders, propose une vision novatrice de l’éducation reposant sur des valeurs de coopération internationale et d’égalité des chances. Présenté lors de la cérémonie de clôture devant des recteurs, des présidents d’université et d’éminentes personnalités de la francophonie, cet appel a été salué pour son ambition et son impact, illustrant la volonté de la jeunesse francophone de jouer un rôle moteur dans la transformation de l’éducation à l’échelle mondiale. « J’ai écouté avec grand intérêt les témoignages d’étudiants venus de pays en développement qui ont partagé leurs aspirations pour une éducation accessible et de qualité. Les discussions enrichissantes qu’on a pu avoir ont renforcé ma compréhension des défis globaux et ont nourri ma volonté de plaider pour un changement positif dans notre système éducatif libanais », précise
quant à elle Lynn Zahr.
Un atelier de coopération pour une synergie des actions francophones
Parmi les activités phares du Congrès, un atelier thématique intitulé « Vers une convergence des stratégies et une synergie des actions » a permis de rassembler des représentants du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (France), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la francophonie (Confejes), de l’Université Senghor, de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la francophonie (Confemen) et de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales (Coing). Lors de cet atelier, les autorités ont exposé leurs initiatives en faveur de la jeunesse francophone et ont abordé des questions cruciales telles que la promotion du multilinguisme et le respect des identités plurielles, en affirmant leur engagement pour une francophonie inclusive. Lynn Zahr et Maroun Abi Zeid précisent qu’ils sont reconnaissants d’avoir pu, grâce à l’AUF et au réseau des Clubs leaders étudiants francophones, saisir cette opportunité unique en son genre qui leur a permis de représenter le Liban à un niveau international et d’identifier que la nouvelle génération peut jouer un rôle majeur dans la transformation des systèmes éducatifs francophones. Ce Congrès constitue sans aucun doute une pierre angulaire pour l’avenir de la francophonie scientifique et met en lumière l’engagement des jeunes francophones résolus à promouvoir des valeurs de diversité, de coopération et de solidarité à travers le monde.