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Culture - Évènement

À Paris, une journée littéraire et gastronomique pour les 10 ans du prix Zyriab

La journée célébrant les 10 ans du prix Zyriab, fondé par Noha Baz, se tiendra dans les salons de la mairie du 7e arrondissement le 22 novembre. Au programme, des tables rondes, des livres, des dégustations multiples, dans la joie et la bonne humeur.

Jacky Durand, la personnalité des dix ans du prix Ziryab, entouré du jury. Photo DR

La date du 22 novembre n’a pas été choisie par hasard pour fêter les 10 ans du prix de littérature gastronomique fondé par Noha Baz, qu’elle a choisi d’appeler Zyriab, en hommage au musicien arabo-andalou du IXe siècle. « Pour la fête de l’indépendance du Liban, j’ai souhaité proposer un événement festif. Malgré la situation dramatique du pays, c’est important de montrer que la culture et sa transmission tiennent tête à toutes les guerres », précise la pédiatre franco-libanaise avec conviction. « Malgré les hauts et les bas qu’a connus le pays, nous avons maintenu le cap du prix Zyriab ces dix dernières années. C’est dans le cadre du Salon du livre de Beyrouth qu’il se tenait d’ordinaire, et cela nous a permis d’offrir à la littérature gastronomique une place de choix. L’idée est de montrer que la cuisine est un art et que sa transmission est vitale. Quand un pays est mis à mal, ce qui lui reste, ce sont ses goûts, sa langue et sa musique », poursuit-elle. Déjà en 2023, le prix Zyriab avait été remis dans les salons de la mairie du 7e arrondissement, honorant Bill François avec Le plus grand menu du monde (Fayard, 2023). Cette fois, c’est une journée complète qui se tiendra au sein de la mairie. « Rachida Dati a d’emblée soutenu notre projet, je suis très attachée à ce quartier où j’ai passé mon adolescence et où règne un esprit de village », précise Noha Baz.

Rachida Dati et Noha Baz lors de la remise du prix Zyriab en 2023. Photos DR

Dans le jury du prix Zyriab, certains membres sont permanents. « C’est le cas de Farouk Mardam-Bey, Arzu Elgouner, Sophie Deslandes ou Arwad Esber. Il y a ensuite des invités pour un ou deux ans, certains sont tellement passionnés qu’ils rejoignent ensuite le jury de manière pérenne. Cette année, le jury compte quinze personnes, dont Nour Halwani de chez Goodies, la pâtissière Eulalie Serhal, Zayan Kabalan, grand amateur d’art, mais aussi le boulanger Jean-Paul Veziano… C’est le livre de Dorothée Perkins et Perrine Bulgheroni La foi, la fourche et la fourchette (Hachette) qui a remporté le prix », explique Noha Baz. Dans cet ouvrage, il est question d’une congrégation de sœurs orthodoxes alépines qui se sont installées à Kaftoun, au Liban, ainsi que dans le sud de la France, à Solan. « Le livre fait part de leur philosophie de vie, fondée sur la frugalité, et l’idée de trouver son bonheur dans ce que la terre nous donne. Les sœurs ne consomment et ne servent à leurs visiteurs que ce qu’elles produisent dans leur jardin, c’est un éloge de la sobriété heureuse. L’ouvrage pose aussi la question de l’avenir et d’une répartition équitable des produits de la terre », explique l’auteure de La Nuit de la pistache (Noir blanc et caetera, 2018).

Le prix Zyriab récompense chaque année un livre francophone ou traduit en français qui met en lumière une belle histoire de transmission ou une démarche gastronomique innovante.

« Savoir lire la littérature gastronomique »

Noha Baz et son jury ont également décidé de désigner la révélation découverte des 10 ans du prix Zyriab en honorant Emmanuelle Jarry, journaliste gastronomique qui a lancé le programme C’est meilleur quand c’est bon. « J’ai souhaité mettre en lumière la presse gastronomique, j’apprécie ses émissions qui montrent un travail de fond, cette anthropologue de l’alimentation mène une démarche très positive. Lors du dîner Zyriab en juin dernier, nous avons choisi la personnalité des 10 ans de Zyriab : Jacky Durand, qui a été nommé par notre jury dans trois sélections différentes », explique l’autrice gastronomique.

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Le 22 novembre, le salon d’accueil de la mairie du 7e recevra ses hôtes avec un petit déjeuner qui met en valeur différents mets libanais : kneffé, labné, man’ouché… Différentes tables rondes seront ensuite proposées, dont une conférence sur le thé dans le bassin méditerranéen, par Lydia Gautier et Arzu Erguner. Tania Brasseur, Marie-Josèphe Moncorgé, Farouk Mardam-Bey, Noha Baz et Jacky Durand échangeront ensuite autour de la notion de patrimoine culinaire. Puis c’est l’ouvrage de Stéphanie Schwartzbrod La cuisine de la consolation (Actes Sud, 2024) qui sera mis à l’honneur avec son autrice, Alain Vircondet et Arwad Esber. « Stéphanie a écrit ce livre au moment du décès de sa mère : la cuisine l’a aidée à trouver une forme de consolation. Dans le chapitre qui m’est consacré, j’explique qu’en souvenir du décès de mon père, de ma mère ou de ma sœur, je cuisine leurs plats préférés et je les honore en me souvenant d’eux dans le bonheur», précise la docteur Baz.

Après une séance de dédicaces, les travaux pratiques se poursuivront avec un déjeuner libanais à la salle des fêtes. Sarah Kanj et Jacky Durand s’entretiendront ensuite autour du zaatar et des herbes aromatiques. Dans un autre style, Luana et Alessandro Belmondo parleront de leur vision de la transmission heureuse. Enfin, les deux lauréates du jour, Emmanuelle Jarry et Dorothée Perkins, seront à l’honneur avec la remise des prix.

Le pont culturel que constitue le prix Zyriab sera donc dignement fêté le 22 novembre. « Ce qui le caractérise, c’est la joie que nous partageons. Manger nous ancre dans le réel, mais il y a d’autres enjeux, savoir manger et savoir lire la littérature gastronomique », conclut Noha Baz.

La date du 22 novembre n’a pas été choisie par hasard pour fêter les 10 ans du prix de littérature gastronomique fondé par Noha Baz, qu’elle a choisi d’appeler Zyriab, en hommage au musicien arabo-andalou du IXe siècle. « Pour la fête de l’indépendance du Liban, j’ai souhaité proposer un événement festif. Malgré la situation dramatique du pays, c’est important de montrer que la culture et sa transmission tiennent tête à toutes les guerres », précise la pédiatre franco-libanaise avec conviction. « Malgré les hauts et les bas qu’a connus le pays, nous avons maintenu le cap du prix Zyriab ces dix dernières années. C’est dans le cadre du Salon du livre de Beyrouth qu’il se tenait d’ordinaire, et cela nous a permis d’offrir à la littérature gastronomique une place de choix. L’idée est de...
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