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Culture - Evénement

Un week-end tripolitain à ne pas rater à l'Institut du monde arabe à Paris

La grande institution parisienne propose samedi 23 et dimanche 24 novembre un « Focus Tripoli ». Une programmation d'une densité remarquable destinée à faire découvrir à ses visiteurs le riche patrimoine et les trésors culturels de cette ville libanaise millénaire.

Un week-end tripolitain à ne pas rater à l'Institut du monde arabe à Paris

L'affiche de l'événement. DR

Une grande exposition consacrée à « Byblos cité éternelle », et programmée jusqu’à mars 2025, devait initialement s'ouvrir dimanche à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris. « Reportée à une date non définie, en raison des circonstances que traverse le pays du Cèdre », elle cède la place, le temps d’un week-end seulement, à un « Focus sur Tripoli ». Une autre importante cité libanaise, à laquelle l’IMA dédie une programmation exceptionnelle sur deux jours pleins samedi 23 et dimanche 24 novembre*.

L’événement, élaboré en partenariat avec l'association Patrimoine Tripoli Liban et l'Agenda culturel, vise à faire découvrir aux Parisiens le riche patrimoine et les trésors culturels de cette ville millénaire, la deuxième plus grande du Liban. Une manière de marquer le coup de sa désignation en 2024 capitale culturelle du monde arabe. Et cela à travers un panel d’activités (conférences, tables rondes, projections de films, photos, concert, artisanat, gastronomie, etc. ) présentées par d’éminents spécialistes, dont bon nombre sont natifs de cette ville.

Présidente-fondatrice de l'association Patrimoine Tripoli Liban, et cheville ouvrière de cette initiative, Joumana Chahal Timery en dévoile les grandes lignes à L’Orient-Le Jour.

Joumana Chahal Timery, présidente-fondatrice de l'association Patrimoine Tripoli Liban. Photo Zeina Azhari ; 2021/Archives L'Orient-Le Jour

Alors que Tripoli n’a pas pu célébrer véritablement l’année de sa désignation comme capitale culturelle du monde arabe pour les raisons que l’on connaît, l’Institut du monde arabe à Paris organise ce week-end un hommage à la seconde ville du pays du Cèdre. Comment est née cette initiative ? Et comment se fait-il qu’elle ait été maintenue contrairement à la grande exposition consacrée à Byblos qui devait s’ouvrir dimanche ?

À l’initiative de l’association Patrimoine Tripoli Liban, une entente a été conclue en novembre 2023 avec l’Institut du monde arabe pour célébrer la ville de Tripoli comme capitale culturelle du monde arabe. Nous exprimons notre profonde gratitude à l’IMA et à son président Jack Lang ainsi qu’à toute l’équipe qui nous accompagne avec ferveur et gentillesse, pour avoir accepté de s’associer à cette célébration précieuse, et porter le Liban et Tripoli à l’international. Hélas, cette fête intervient dans un contexte où le pays du Cèdre traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire.

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Un moment d’hésitation a surgi quant au maintien de cet événement, à l’image de Byblos, dont l’exposition a été ajournée. Sur les conseils de l’IMA, nous avons choisi de poursuivre, en faisant de cette célébration un acte de résistance. Par cet engagement, nous voulons affirmer au monde que le Liban ne cédera pas face à l’adversité. La culture est notre souffle de vie, et le Liban, comme le Phénix, renaîtra toujours de ses cendres. Ce pays, pour reprendre les mots de Jean-Paul II, est et restera un « pays-message » porteur d’une voix unique.

Notre message s’élève aujourd’hui depuis Tripoli, ville souffrante mais résiliente, temple du vivre-ensemble et de la multiculturalité, où chaque coin résonne de culture. C’est ce message fort que notre association veut transmettre, à travers des activités ancrées dans la modernité et adaptées à une ville attachée à ses racines.

Quels sont les cinq moments de ce « week-end tripolitain » à ne pas rater selon vous ?

Chaque manifestation de cette célébration revêt une importance capitale, chacune ayant été choisie avec une minutie et une réflexion profondes pour offrir une image authentique et rayonnante de Tripoli, trop souvent déformée par des événements malheureux. Les tables rondes offrent un éclairage précieux sur des réalités méconnues, telles que le potentiel, la modernité, ainsi que les coutumes de la ville, permettant aux participants de comprendre pourquoi, malgré ses atouts stratégiques, Tripoli peine encore à s’épanouir pleinement.

La séance cinéma, elle, retrace les heures glorieuses des salles obscures de la ville, raconte leur déclin et rend hommage au premier réalisateur libanais, Georges Nasr, un fils de Tripoli. Les séances d’hommages célèbrent deux grandes figures tripolitaines, à travers des ouvrages écrits et publiés par l’association à l’occasion de la désignation de Tripoli comme capitale culturelle.

Le théâtre, qui a marqué les années fastes de Tripoli, est aussi à l’honneur. Nous saluons le talent de Fayek Homayssi, maître du mime, qui a porté cet art à son sommet, le transmettant avec passion à des disciples tels que Zaki Mahfoud et Aïda Sabra, malheureusement absente pour cet événement.

Et que serait un hommage à Tripoli sans une célébration de sa gastronomie ? La pâtisserie al-Hallab, reconnue internationalement, ainsi que la cuisine du chef étoilé libanais Alan Geaam inspirée de la tradition tripolitaine, témoignent de ce patrimoine culinaire exceptionnel.

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Enfin, le marché solidaire présentera les plus belles pièces de l’artisanat tripolitain – cuivre ciselé, bois incrusté, textiles brodés, et verre soufflé – un hommage aux savoir-faire ancestraux qui incarnent l’âme de cette ville résiliente et artistique.

Quelles retombées attendez-vous de cet événement ? Quel message, quel regard souhaitez-vous transmettre sur Tripoli à travers cet événement ?

Il s’agit de célébrer et raviver l’âme de Tripoli, une ville dont la beauté patrimoniale, l’histoire riche et la résilience méritent enfin d’être reconnues à leur juste valeur. Par leur présence, les visiteurs vont participer à un élan destiné à générer des retombées profondes, qu’elles soient culturelles, économiques ou touristiques et, surtout, à rendre à cette ville le prestige qui lui a été si longtemps refusé.

Cet événement est aussi une prise de conscience. Nous voulons attirer l’attention sur l’authenticité de Tripoli, une ville où la population endure en silence et aspire à vivre dans la dignité. Il s'agit de mettre en lumière des infrastructures-clés du pays, aujourd’hui laissées à l'abandon par une centralisation excessive des projets à Beyrouth.

Ensemble, rendons hommage à Tripoli et faisons résonner son message de courage, de richesse culturelle et de soif de renouveau. Soyez des nôtres pour insuffler à cette ville l’élan qu’elle mérite et pour écrire une nouvelle page de son histoire.

*À L’IMA, 1 rue des Fossés Saint-Bernard, place Mohammed V, 75005 Paris. Entrée libre. Le programme détaillé des deux journées est disponible dans l’Agenda culturel.

Une grande exposition consacrée à « Byblos cité éternelle », et programmée jusqu’à mars 2025, devait initialement s'ouvrir dimanche à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris. « Reportée à une date non définie, en raison des circonstances que traverse le pays du Cèdre », elle cède la place, le temps d’un week-end seulement, à un « Focus sur Tripoli ». Une autre importante cité libanaise, à laquelle l’IMA dédie une programmation exceptionnelle sur deux jours pleins samedi 23 et dimanche 24 novembre*. L’événement, élaboré en partenariat avec l'association Patrimoine Tripoli Liban et l'Agenda culturel, vise à faire découvrir aux Parisiens le riche patrimoine et les trésors culturels de cette ville millénaire, la deuxième plus grande du Liban. Une manière de marquer le coup de sa désignation en...
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