Le Hezbollah n'a reçu « aucune proposition officielle » de cessez-le-feu

Mohammad Afif, le chef du bureau des médias du Hezbollah, a indiqué lors d'une conférence de presse donnée lundi à l'occasion de « la Journée du martyr », à Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, « qu’aucune proposition officielle n’avait été soumise au Hezbollah » concernant un éventuel cessez-le-feu alors que l’émissaire américain Amos Hochstein est attendu cette semaine à Beyrouth.

« Jusqu'à présent, aucune proposition officielle n'est parvenue au Liban, ou jusqu'à nous. [... ] Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait quoi que ce soit de spécifique bientôt », a-t-il déclaré tout en affirmant que le parti chiite n'avait nullement l'intention de baisser les armes malgré les pertes humaines et matérielles colossales subies en grande partie par la communauté chiite : « Nous savons que le coût (de cette guerre, ndlr) est élevé, et nous ne sommes pas dans le déni. Nous sommes conscients de la patience de notre peuple », a-t-il concédé. Et d'ajouter : « Notre résistance est née sur le territoire libanais occupé par l'ennemi, et nous ne recevons d'instructions de personne pour défendre notre terre ou soutenir le peuple palestinien ».

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« Israël est incapable d'occuper un seul village »

Mohammad Afif s'est également adressé directement à l'armée israélienne en assurant que celle-ci était dans l’incapacité d'« occuper un seul village libanais » dans le cadre de son offensive terrestre menée au Liban-sud depuis le 1ᵉʳ octobre dernier. Des propos à rebours des images partagées par l'armée israélienne qui filment régulièrement les destructions massives d'habitations à l'aide d'explosifs dans de nombreuses localités du Liban-sud.

« Tant que vous serez incapables de vous battre et d'avancer sur le terrain, vous n'atteindrez pas vos objectifs et les habitants du Nord ne reviendront pas », a-t-il lancé à propos des objectifs de guerre affichés par les autorités israéliennes au moment de lancer leur offensive massive sur le Liban le 23 septembre, baptisée « opération Flèches du nord ». « La réalité sur le terrain est sous contrôle des combattants. Israël ne gagnera pas avec des frappes aériennes ciblant des civils », a-t-il affirmé.

Relations entre le Hezbollah et l'armée

De plus, ce dernier a démenti les affirmations de l'armée israéliennes relatives à la diminution des stocks de missiles du Hezbollah, indiquant que le parti dispose encore de ressources suffisantes pour un « conflit prolongé ». Il a également tenu à souligner la « solidité des relations entre la résistance et l'armée », malgré les récentes tensions médiatiques et critiques internes causées par les pertes subies par les militaires libanais, dont une dizaine a été tuée dans des frappes israéliennes. Des personnalités proches du parti et le journal al-Akhbar avaient en outre questionné la capacité de l'armée libanaise, après la capture à Batroun, au Liban-Nord, d'un jeune capitaine par une unité d'élite israélienne, débarquée via la mer. 

« Certains répètent la même rhétorique contre la résistance et invoquent des slogans tels que 'la force du Liban est sa faiblesse'. Ceux-là propagent une culture de la défaite et mènent une guerre de terminologie, en utilisant des expressions comme « la guerre d'Israël contre le Hezbollah » pour caractériser l'agression israélienne », a-t-il dénoncé.

À propos des manifestations mondiales anti-israéliennes, Mohammad Afif s'est félicité de « l'isolement croissant d'Israël » sur la scène internationale. Il a enfin affirmé que l'élection de Naïm Kassem à la tête du Hezbollah le 29 octobre, un peu plus d'un mois après l'assassinat de Hassan Nasrallah dans des bombardements massifs de la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre, avait surpris les « ennemis », tout en maintenant que le Hezbollah agit indépendamment pour protéger le Liban et soutenir la cause palestinienne.