Pour la première fois depuis février 2022 et seulement la seconde fois depuis le déclenchement de la crise économique au Liban fin 2019, l’indice des prix à la consommation (IPC), qui calcule l’évolution des prix en livres libanaises, a affiché en septembre une baisse en rythme mensuel.
Publié par l’Administration centrale de la statistique (ACS), cet indice a ainsi enregistré une légère diminution de 0,18 % en septembre par rapport au mois d’août 2024, alors qu’il avait progressé de 0,64 % en rythme mensuel lors de ce mois. En rythme annuel, les prix ont augmenté de 32,92 % entre août et septembre, contre 35 % lors du mois précédent, continuant dans cette même tendance de ralentissement relatif de l’augmentation des prix à la consommation, enclenchée il y a déjà quelques mois, dans la foulée de la stabilisation du taux de change de la livre libanaise.
Cette dynamique est en partie due au fait que la parité livre/dollar atteignait en septembre 2023 son même niveau actuel (89 500 livres pour un dollar), après plusieurs années de fluctuations qui lui ont fait perdre plus de 90 % de sa valeur. Malgré la baisse de l’IPC en rythme mensuel, indiquant une très légère diminution des prix en un mois, il reste toutefois que le coût réel de la vie en septembre 2024 reste 32,92 % plus cher que celui en septembre 2023.
Les dépenses d'éducation
Dans le détail, ce sont les dépenses d’éducation qui contribuent le plus à cette augmentation (+587,24 % en glissement annuel), alors que les écoles et les universités continuent d’ajuster leurs prix, très fortement impactés par la crise économique. Elles devancent les prix des divers biens et services (+41,66 %) et ceux des loisirs (+31,11 %). En parallèle, de nombreuses catégories affichent des taux d’évolution supérieurs à 20 % en rythme annuel, qu’il s’agisse des télécommunications (+28,4 %), des vêtements et chaussures (+24,47 %), des restaurants et des hôtels (22,28 %) ou des frais liés au logement (+20,27 %).
En rythme mensuel, la majorité des pourcentages d’évolution sont inférieurs à 1 % en valeur absolue, à l’exception des aliments et des boissons non alcoolisées (+2,96 %), des prix des restaurants et des hôtels (+1,56 %) et de ceux de l’ameublement (+1,38 %). D’un autre côté, les prix sont en baisse en rythme mensuel dans quatre catégories : transport (-3,3 %), vêtements et chaussures (-1,37 %), télécommunications (-0,23 %) et frais liés au logement (-0,01 %). Toujours en rythme mensuel, la baisse de l’IPC a été la plus importante à Nabatiyé (-0,77 %) et au Liban-Sud (-0,34 %). Suivent la Békaa (-0,28 %), le Mont-Liban (-0,22 %) et Beyrouth (-0,01 %). Seul le Liban-Nord (-0,17 %) a connu une augmentation des prix en rythme mensuel (+0,17 %).