Des proches et des ONG ont réitéré dimanche leur appel pour que justice soit rendue au journaliste vidéo de l'agence Reuters, Issam Abdallah, tué il y a un an au Liban par une frappe israélienne qui a également blessé deux journalistes de l'AFP.
Le 13 octobre 2023, sept reporters couvraient dans le sud du Liban les premiers affrontements transfrontaliers commencés le 8 octobre entre l'armée israélienne et le mouvement pro-iranien Hezbollah. Issam Abdallah a été tué lors d'une frappe qui a également blessé les six autres reporters - deux de Reuters, deux de la chaîne qatarie Al Jazeera et deux de l'Agence France-Presse (AFP), en l'occurrence la photographe Christina Assi, qui a dû subir une amputation de la jambe droite, et Dylan Collins.
Des enquêtes indépendantes menées par l'AFP, HRW et Amnesty International ont conclu à l'utilisation d'un obus de char de 120 mm d'origine israélienne. En mars, une analyse menée pour Reuters par le laboratoire de l'Organisation néerlandaise de recherche scientifique appliquée avait conclu que le char israélien, dont deux tirs d'obus ont tué Issam Abdallah, avait probablement ouvert le feu dans un deuxième temps sur le groupe avec une mitrailleuse lourde.
« Exécutions massives en toute impunité »
« Un an après la mort du vidéojournaliste Issam Abdallah, l'impunité israélienne perdure », a déclaré dans un communiqué l'ONG juridique libanaise Legal Agenda.
« Nous réitérons notre insistance auprès de la communauté internationale pour qu'elle mette en œuvre les traités, résolutions et engagements qui protègent les journalistes et demandent des comptes à leurs agresseurs et assassins », a déclaré de son côté l'ONG libanaise Maharat.
« L'armée israélienne continue à ce jour de procéder à des exécutions massives en toute impunité », a dénoncé l'économiste Jad Chaaban sur X.
« Justice pour Issam Abdallah (...) et toutes les victimes des crimes israéliens », a écrit sur X le journaliste libanais Salmane Andari.
Jeudi, le Comité de protection des journalistes (CPJ) avait accusé Israël de « crime de guerre » pour la mort d'Issam Abdallah.
« En dépit de preuves solides et complètes d'un crime de guerre, un an après l'attaque, Israël n'a rendu aucun compte pour avoir ciblé des journalistes », avait accusé la directrice du CPJ, Jodie Ginsberg.
Les forces armées israéliennes, qui disent enquêter depuis un an, n'avaient pas répondu jeudi à une nouvelle demande de commentaire de l'AFP.