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Politique - Justice

Affaire Salamé : troisième série d’auditions

Le juge Bilal Halaoui a entendu mardi des cadres de la BDL et l’avocat Marwan Issa el-Khoury.

Affaire Salamé : troisième série d’auditions

Le Palais de justice de Beyrouth. Photo Philippe Hage Boutros

Le Premier juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halaoui, a interrogé mardi, en tant que témoins, des cadres de la banque centrale (BDL) et l’avocat Marwan Issa el-Khoury, neveu de Riad Salamé. Selon nos informations, le directeur des affaires juridiques au sein de la BDL Pierre Kanaan, celui du département des opérations de change et des opérations extérieures Naaman Naddour et la directrice du secrétariat général Majida Machnouk figurent parmi les responsables de la BDL entendus.

Marwan Issa el-Khoury aurait été ensuite auditionné par la représentante du conseil de l’ordre auprès du gouvernement, Maya Zeghrini, suite à une demande d’autorisation de poursuites adressée le 5 septembre par le parquet financier au conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth. Selon des informations fournies à L’Orient-Le Jour, le conseil, qui devrait se réunir mercredi, s’apprêterait à lever l’immunité de Me Issa el-Khoury, ainsi que celle de Micky Tuéni, un autre avocat qui avait été interrogé le 12 septembre en tant que témoin par le juge Halaoui.

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Me Tuéni, qui devait, par ailleurs, se présenter mardi devant la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun, ne l’a pas fait, cette dernière n’ayant pas « tenu d’audience », affirme à L’OLJ une source informée. La magistrate avait pourtant entendu l’avocat le 12 septembre, vraisemblablement sur la même question des transferts financiers examinée par le juge Halaoui. Il lui avait affirmé qu’il comptait lui présenter des documents de nature à écarter de lui tout soupçon.

Vers une nouvelle plainte de Salamé

Par ailleurs, l’avocat de Riad Salamé, Marc Habka, entend prochainement porter plainte contre la juge Ghada Aoun, au motif que deux magistrats ne peuvent se saisir d’un même litige et interroger les mêmes personnes dans une même affaire. En juin dernier, le chef du parquet de cassation, Jamal Hajjar, avait mis Mme Aoun à l’écart des dossiers financiers en lui demandant de les lui remettre et en interdisant à la police judiciaire d’exécuter ses instructions, ce qui implique notamment de ne plus pouvoir livrer des mandats de recherche et d’arrêt.

Une autre magistrate, la cheffe du contentieux de l’État, Hélène Iskandar, ne peut, elle aussi, jusqu’à nouvel ordre, s’immiscer dans le dossier instruit par M. Halaoui. Saisie en appel, la chambre d’accusation de Beyrouth présidée par Maher Cheaïto a en effet décidé de ne pas se pencher sur le recours de la magistrate contre la décision de son confrère le juge Halaoui de l'empêcher d'assister à l’interrogatoire de Riad Salamé, tenu le 9 septembre.

Motif invoqué : la juridiction est ciblée par une action en responsabilité de l’État qu’avait présentée M. Salamé, en août 2023,  ce qui l’empêche d’étudier les affaires le concernant. « Nous décidons de déférer le dossier au premier président de la cour d’appel de Beyrouth, pour désigner l’instance qu’il jugera adéquate, en vue d’examiner le recours », indique la chambre d’accusation dans sa décision.

Quelle instance ?

Elle n’a pas cependant mentionné le nom du titulaire du poste de premier président de la cour d’appel, Habib Rizkallah. Ce dernier, qui fait lui-même l’objet d’un recours similaire de M. Salamé, avait désigné de manière ponctuelle le président de la 11e chambre de la cour d’appel de Beyrouth, Ayman Oueidate, pour remplir cette mission. Or ce dernier avait, lui aussi, été ciblé par la même action. Avant d’en être notifié, il avait nommé Samir Akiki, dans le même objectif.

En tant que défenseur des intérêts de l’État, Mme Iskandar avait demandé, le 5 septembre, à se joindre aux poursuites ouvertes la veille par le parquet financier, en se portant partie civile. Mais Bilal Halaoui avait refusé, arguant notamment d’une absence d’autorisation du ministre des Finances, Youssef Khalil. Or, si ce dernier n’a pas cette fois répondu à la demande de la juge, une source judiciaire affirme qu’il l’avait fait l’an dernier pour un courrier similaire de Mme Iskandar dans l’affaire dite « Forry Associates » :  M. Khalil lui avait alors demandé d’agir de la manière qu’elle jugeait opportune, lui affirmant qu’il n’était pas de son ressort de lui donner l’autorisation.


Le Premier juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halaoui, a interrogé mardi, en tant que témoins, des cadres de la banque centrale (BDL) et l’avocat Marwan Issa el-Khoury, neveu de Riad Salamé. Selon nos informations, le directeur des affaires juridiques au sein de la BDL Pierre Kanaan, celui du département des opérations de change et des opérations extérieures Naaman Naddour et la...
commentaires (1)

Difficile d'y comprendre grand-chose: est-ce Me Tuéni qui a refusé de se présenter à l'audience ou Mme Aoun qui n'a pas "tenu d'audience"? et pourquoi donc la Cour d'appel de Beyrouth a-t-elle décidé de ne pas se pencher sur le recours de la magistrate contre la décision de son confrère le juge Halaoui de la laisser assister à l’interrogatoire de Riad Salamé? La Cour s'est-elle déclarée incompétente ou a-t-elle rejeté ce recours et pourquoi diable Mme Iskandar refuse-t-elle d'assister à l'interrogatoire de RS?

Marionet

10 h 54, le 18 septembre 2024

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Commentaires (1)

  • Difficile d'y comprendre grand-chose: est-ce Me Tuéni qui a refusé de se présenter à l'audience ou Mme Aoun qui n'a pas "tenu d'audience"? et pourquoi donc la Cour d'appel de Beyrouth a-t-elle décidé de ne pas se pencher sur le recours de la magistrate contre la décision de son confrère le juge Halaoui de la laisser assister à l’interrogatoire de Riad Salamé? La Cour s'est-elle déclarée incompétente ou a-t-elle rejeté ce recours et pourquoi diable Mme Iskandar refuse-t-elle d'assister à l'interrogatoire de RS?

    Marionet

    10 h 54, le 18 septembre 2024

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