Deux demandes d'ouverture d'une information judiciaire contre l'ancien député du Hezbollah Nawaf Moussaoui, concernant une récente déclaration dans laquelle il a lancé des menaces contre tout futur président de la République qui ne serait pas adoubé par son parti, ont été déposées devant la justice mardi. « Il ne pourra jamais parvenir (à Baabda). Et à supposer qu’il réussisse à être élu, ce président ne vivra pas », avait tonné M. Moussaoui lors d’un entretien accordé vendredi à la chaîne du Hezbollah, al-Manar. Pour enfoncer le clou, cet ancien membre du bureau politique du parti chiite avait rappelé l’assassinat du président élu Bachir Gemayel en 1982, aux mains de Habib Chartouni, un ancien du Parti syrien national social (PSNS). Un acte que Moussaoui a même qualifié de « devoir national ».
La première demande contre l’ancien député a été présentée par le chef du parti du Changement, Elie Mahfoud, au palais de justice. M. Mahfoud a considéré que ces paroles « sont des menaces claires et directes contre tout candidat à la présidence non couvert par le Hezbollah ».
Une autre demande d'ouverture d'une information judiciaire a été présentée par l’avocat Majd Harb, ancien candidat aux élections législatives. M. Harb a basé sa plainte sur les accusations « d’incitation au meurtre et à la discorde, d’atteintes à l’unité nationale, ainsi que de diffamation contre un président élu de la République libanaise (Bachir Gemayel) ». M. Harb a estimé que l’ancien député Moussaoui « fait la promotion d’idées qui sont étrangères à la culture locale », rappelant qu’il a cherché à banaliser ses accusations contre une frange de la population hostile au Hezbollah en la traitant de « droite sioniste de l’intérieur ». L’avocat a rappelé que « de tels propos sont pénalisés par le code pénal », d’où la plainte.
Nawaf Moussaoui, qui était député de Tyr (Liban-Sud) et membre du bureau politique du Hezbollah, avait présenté sa démission en juillet 2019 « à la demande de son parti » pour « accumulation d'erreurs commises ». M. Moussaoui s'était retrouvé quelques jours plus tôt au centre d'une polémique après des échanges de tirs dans un commissariat au Liban-Sud.
Bonne initiative car tout dossier ouvert contre des voyous de la sorte permettra, une fois que les choses se tassent, de garder sur leur tête un épée de Damoclès qui risque de faire mal à long terme. Pourquoi croyez vous donc que le TSL est toujours fonctionnel? Il jouera son rôle le moment venu.
07 h 10, le 18 septembre 2024