Le département du Trésor américain a annoncé mercredi avoir sanctionné un réseau libanais accusé de faire de la contrebande de pétrole et de gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour aider à financer le Hezbollah. Ces sanctions visent trois personnes, cinq sociétés et deux navires qui, selon le Trésor US, étaient « supervisés par un haut responsable de l'équipe financière du Hezbollah et utilisaient les bénéfices des livraisons illicites de GPL vers la Syrie pour aider à générer des revenus » pour la formation dirigée par Hassan Nasrallah.
Réseau lié au régime Assad
L'une des personnes ciblées est Mohammad Ibrahim Habib el-Sayed, « un responsable du Hezbollah » qui aurait « coordonné les transactions pétrolières potentielles pour l'équipe financière » du parti chiite, précise le Trésor. Il aurait également servi d'interlocuteur entre Mohammad Kassem Bazzal, un membre du Hezbollah déjà sanctionné par Washington en 2018, et l'homme d'affaires libanais Ali Nayef Zgheib sur « un projet pétrolier sur un site de raffinerie à Zahrani », au Liban-Sud.
M. Zgheib, le deuxième sanctionné, aurait « sécurisé des réservoirs de stockage, probablement de pétrole, pour le compte du Hezbollah », poursuit le Trésor. Il aurait également « rencontré au moins un membre du Parlement libanais affilié au Hezbollah pour discuter du financement des projets pétroliers » du parti de Hassan Nasrallah. Enfin, un second « homme d'affaires libanais, Boutros Georges Obeid, est également impliqué dans les transactions énergétiques du Hezbollah et possède conjointement avec M. Zgheib plusieurs sociétés ».
Selon le Trésor US, ce réseau a « facilité des douzaines de livraisons de GPL au gouvernement syrien, en travaillant avec le responsable Yasser Ibrahim », sanctionné par Washington depuis 2020. M. Ibrahim est un conseiller économique du président syrien Bachar el-Assad, selon un article du site Syria Report, paru en 2022.
Dans le communiqué du Trésor US, Bradley Smith, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, a souligné que le Hezbollah « continue de lancer des roquettes sur Israël et d'alimenter l'instabilité régionale, en choisissant de donner la priorité au financement de la violence plutôt que de s'occuper des personnes dont il prétend se préoccuper, notamment les dizaines de milliers de personnes déplacées du sud du Liban ».
Le parti chiite et Israël s'affrontent depuis le 8 octobre 2023 au Liban-Sud et dans la Békaa, dans le sillage de la guerre en cours à Gaza entre l'État hébreu et le Hamas.
Les États-Unis prennent régulièrement des sanctions contre le Hezbollah et ses alliés dans la région. Fondé en 1982 par les gardiens de la révolution iranienne et classé par les États-Unis et d'autres pays occidentaux comme une « organisation terroriste », le parti chiite dispose d'une milice lourdement armée qui a mené plusieurs guerres contre Israël. Il s'est renforcé après avoir rejoint la guerre en Syrie en 2012 pour soutenir le président Bachar el-Assad.
C’est du donnant donnant, gagnant gagnant. Hier HN détournait le carburant libanais pour l’offrir à la Syrie, aujourd’hui il lui renvoie l’ascenseur. Notre pays appartient aux malfrats qui préfèrent servir tout le monde avant les citoyens libanais.
12 h 10, le 12 septembre 2024