Pour Gebran Bassil, il est temps de tirer les choses au clair. Quelques semaines après la tempête ayant secoué le Courant patriotique libre, à coups d’exclusions et de démissions de députés du parti, dont des militants de la première heure, le chef de la formation, fondée par Michel Aoun, a accordé lundi une interview à la chaîne OTV (affiliée au CPL) pour livrer sa propre version des faits.
M. Bassil a rappelé d’emblée qu’au sein de son parti, « les décisions sont prises à l’unanimité », dans une réponse aux accusations d'unilatéralisme lancées contre lui par les quatre députés qui viennent de quitter le CPL (par radiation ou démission), à savoir Élias Bou Saab, Alain Aoun, Simon Abi Ramia et Ibrahim Kanaan. Ces derniers reprochent en effet au chef du parti de vouloir tailler le CPL à sa mesure, après avoir accédé d’office à sa présidence avec le feu vert de Michel Aoun en 2015. « Personne ne s’est porté candidat à la présidence du CPL, ni en 2019 ni en 2023, sachant que tout le monde a le droit de se lancer dans la compétition », s’est défendu M. Bassil, appelant ceux qui s’opposent au règlement intérieur du parti à « œuvrer pour le modifier ».
Il reste que les parlementaires ex-CPL reprochent surtout au leader du parti de « prendre des décisions unilatérales » et de vouloir « imposer (sa) volonté » à tout le monde, notamment en matière de présidentielle. En pleines négociations entre le CPL et l’opposition autour du soutien à la candidature de Jihad Azour (ancien ministre des Finances et actuel haut cadre du Fonds monétaire international), Alain Aoun, député de Baabda et neveu de Michel Aoun (exclu du parti début août), a ouvertement exprimé son appui à l’option Ibrahim Kanaan. « Je leur ai dit que la décision (de soutenir M. Azour) a été le fruit d’un consensus », a indiqué Gebran Bassil à ce sujet, affirmant s’être réuni avec chacun des députés concernés avant d’officialiser ce choix. Sauf que lors de la dernière séance dédiée à l’élection (tenue le 14 juin 2023), les détracteurs ont dérogé à la consigne de vote. « Élias Bou Saab a confié ne pas avoir voté pour Azour. Quant à Alain Aoun, il a fait valoir qu’il a voté “librement’’. Je les ai donc déférés (devant le tribunal partisan) après leur avoir adressé des avertissements », a expliqué M. Bassil. « J’ai attendu neuf mois (après la séance électorale de juin 2023) avant de décider de radier Bou Saab » en mars dernier, a-t-il ajouté. Gebran Bassil a également tenu à faire valoir qu’il s’est entretenu avec Alain Aoun et lui a demandé de faire preuve de discipline partisane. « Mais il a présenté un document expliquant sa propre vision de cette notion et qui, selon lui, ne va pas à l’encontre des directives du parti », a déploré le chef du CPL.
« Nous avons autre chose à faire »
Le leader aouniste a, en outre, assuré qu’il n’a pas donné de directives à ses partisans pour accorder leurs votes préférentiels à Eddy Maalouf (ancien député compté parmi les proches du chef du CPL, et candidat malheureux au siège grec-catholique du Metn en 2022). Une réponse aux accusations proférées par les milieux proches de MM. Kanaan et Bou Saab (élus de cette circonscription) au CPL de favoriser M. Maalouf aux dépens de ces derniers lors des législatives de 2022.
Évoquant le départ (volontaire) d’Ibrahim Kanaan, Gebran Bassil a fait savoir qu’il s’est entretenu avec lui à deux reprises, quelques jours après avoir reçu une lettre du député du Metn pour tenter de rapprocher les points de vue entre la direction du parti et ses détracteurs. Et le leader du parti d’accuser, par ailleurs, Simon Abi Ramia d’effectuer un déplacement à Paris en compagnie de M. Bou Saab, à l’insu du CPL. « Je mène les batailles internes d’une manière juste. Et j’ai œuvré jusqu’à la dernière minute pour ne pas perdre (les députés hostiles). Car ce n’est pas le moment d'avoir un tel problème à l’heure où le CPL défend les droits des Libanais », a-t-il encore dit, avant de conclure : « Le CPL a été la cible d’un autre (17) Octobre (en référence à la contestation d’octobre 2019) concocté, cette fois-ci de l’intérieur du parti. Et c’est la dernière fois que j’évoque ce que je sais à ce sujet en public. Nous avons autre chose à faire. »
Tayyar has demonstrated a dismal performance at all levels of government. Since Tayyar entered politics, it has largely contributed to institutional paralysis and corruption. We cannot no longer easily elect a President, form a government, and hold Parliament and Municipal elections. Their real slogan is “Me or nobody”
18 h 29, le 11 septembre 2024