Le ministère des Travaux publics et des Transports, dirigé par Ali Hamiyé, a annoncé cette année, plus particulièrement ces dernières semaines, le lancement de plusieurs projets visant à réhabiliter des axes routiers, principaux ou secondaires, à travers le Liban, dont ceux situés près de la frontière avec la Syrie.
L’Orient-Le Jour a contacté le président du syndicat des entrepreneurs de travaux publics, Maroun Hélou, pour faire le point sur ces annonces. Selon lui, le ministère a lancé un total de 125 appels d’offres publics depuis le début de l’année dans tous les cazas, tous visant à la réhabilitation et l’entretien des routes et autoroutes côtières et de montagne. Ces projets sont financés par le budget 2024 alloué au ministère, qui s’élève à environ 70 millions de dollars, sans plus de précision sur leur répartition. Quatre-vingt-cinq de ces appels d’offres ont été accordés à des entreprises, tandis que 40 sont encore en attente, selon la source syndicale. Contacté, le ministère n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Lors de ses récentes annonces relayées par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), M. Hamiyé a indiqué que plusieurs autoroutes étaient également concernées par ces projets de réhabilitation : celle qui, dans la Békaa, relie Chtaura au village de Qaa, plus au nord à la frontière libano-syrienne, en passant par Zahlé, Rayak et Baalbeck ; celle entre Abdé et Abboudiyé dans le Akkar (Liban-Nord) ; l’autoroute allant de Jbeil (caza du même nom) à Madfoun (Liban-Nord) ; entre Hazmiyé (banlieue de Beyrouth) et la Békaa en passant par Dahr el-Baïdar ; et enfin le tronçon incluant le tunnel de Chekka au Liban-Nord, dont une des voies est hors service depuis un premier effondrement du mur de soutènement sur l’autoroute le 15 janvier 2019. Un second effondrement partiel du mur de soutènement à la sortie de ce même tunnel avait causé un embouteillage monstre sur cet axe routier fin août.
En plus des autoroutes, le ministère prévoit de faire réhabiliter des axes plus secondaires, avec des chantiers attribués à des entrepreneurs en ce mois de septembre dans plusieurs cazas. Il s’agit de 125 routes à Baalbeck, au moins 15 à Baabda, 14 dans le Hermel, 11 dans le Chouf, 8 à Minyé-Denniyé, 6 dans le Akkar, 6 dans la Békaa occidentale, 2 dans le Metn, 2 à Rachaya, 2 à Zahlé et 1 à Jbeil.
Commentaires des entrepreneurs
Contacté par notre journal vendredi dernier, un ingénieur travaillant avec ARS, une société chargée de la réhabilitation de la route Abdé-Abboudiyé dans le Akkar, a déclaré que le projet avait effectivement progressé, saluant au passage « les efforts continus » du ministre des Transports pour lancer ces travaux. Interrogé sur la question de savoir si le chantier allait entraîner des problèmes de circulation à l’aube du début de l’année scolaire, il a répondu que les travaux avaient « commencé il y a une dizaine de jours et devraient être terminés dans une vingtaine de jours ». Sauf retard, cela signifierait que les travaux routiers se termineraient deux jours seulement après la rentrée des écoles publiques.
D’autre part, une source à la direction d’Araco Lebanese for Asphalt, une entreprise qui a reçu deux appels d’offres pour réparer des autoroutes et des routes à Baabda et dans le Metn, a affirmé que l’entreprise attendait toujours que les appels d’offres soient validés par la Cour des comptes, ce qui peut prendre deux à trois semaines. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle pourra avancer dans la construction.
Commentant le projet du ministère de réparer les routes dans tout le Liban, la même source a déclaré : « Ali Hamiyé a réussi à obtenir des fonds pour le ministère et lancé des appels d’offres. Il n’y a pas eu d’appels d’offres au cours des quatre dernières années précédentes, ce qui est facile à deviner si l’on regarde l’état des routes. » La source a ajouté que, pour éviter les embouteillages dus aux travaux routiers, il y aura « une coordination avec les Forces de sécurité intérieure (FSI) et le ministère des Travaux publics sur le calendrier des travaux ». En ce qui concerne les délais, « cela dépend de chaque cas (...) certains peuvent prendre plus de temps que d’autres, ce qui relève de plusieurs facteurs, y compris, par exemple, si les poteaux de signalisation sont inclus dans le projet ou non ».
Dans le contexte de la crise économique qui sévit au Liban depuis 2019, l’état des routes continue de se détériorer, caractérisé par une diminution de l’éclairage des rues et des feux de signalisation, ainsi qu’une baisse de l’entretien des routes et des véhicules, le gouvernement et les conducteurs n’ayant pas les moyens d’effectuer les réparations.
Il est permis de distribuer des rêves au peuple. Ça ne coûte rien et le peuple a besoin de rêver.
17 h 04, le 10 septembre 2024