
Des véhicules devant une station-service de Hamra, à Beyrouth, le 20 août 2021. Photo d’illustration Anwar Amro/AFP
Le ministre sortant de l’Intérieur et des Municipalités, Bassam Maoulaoui, a signé une circulaire le 16 août qui devrait permettre de modifier la procédure d’émission des permis de conduire et, à terme, de relancer leur délivrance par les centres d’immatriculation des véhicules. Cette procédure est très attendue, après presque deux ans sans nouveaux permis délivrés, depuis la fermeture des centres d’immatriculation des véhicules en 2022, suite à l’arrestation de dizaines de fonctionnaires accusés de corruption.
La nouvelle procédure est alignée avec la loi de 2012 sur le nouveau code de la route, mais cette disposition en particulier n’a jamais été pleinement mise en œuvre pour des raisons administratives, a indiqué à L’OLJ une source haut placée au sein du bureau d’immatriculation des véhicules (la Nafaa). La loi de 2012 sur la circulation prévoit que les propriétaires des auto-écoles doivent suivre une formation à l’institut des Forces de sécurité intérieure (FSI) afin de connaître les mécanismes du nouveau dispositif. Suite à ces séances de formation, les comités d’examen, les lieux de passage et leur calendrier seront établis. La décision signée dernièrement par Bassam Maoulaoui établit dans ce cadre un nouveau comité chargé de concevoir une nouvelle version de l’examen du permis de conduire.
Nouveaux permis dès le mois prochain
Ce nouveau processus implique de rendre les leçons de conduite obligatoires avant le passage du permis, dit encore la source précitée. Ces leçons seront données par les auto-école certifiées, ce qui est déjà le cas de 200 sur 248 au total. Auparavant, les candidats devaient seulement soumettre leur dossier et réussir l’examen. Les cours de conduite étaient, eux, facultatifs. Dans le cadre de ces nouvelles avancées dans le dossier, la délivrance de nouveaux permis de conduire pourrait commencer dès le mois prochain, selon la source au bureau d’immatriculation.
Bien qu’ils aient partiellement rouvert depuis septembre 2023, les centres d’immatriculation des véhicules n’ont pas encore repris la délivrance de nouveaux permis. Il est toutefois désormais possible de renouveler les anciens ou d’obtenir un permis pour les conducteurs qui avaient réussi l’examen en 2022. Depuis la réouverture, les centres sont ouverts uniquement les mardis, mercredis et jeudis, de 8h à 15h.
Quelque 240 000 permis en attente
Hussein Haïdar, le chef du syndicat des auto-écoles, a précisé à notre publication que les centres d’immatriculation renouvellent actuellement les permis de conduire existants et immatriculent les véhicules en fonction de rendez-vous pris via une plateforme en ligne, mais que les nouvelles demandes sont toujours en attente. Ce retard de deux ans dans les procédures affecterait 240 000 personnes, selon la Nafaa, soit le nombre de personnes ayant atteint 18 ans, l’âge légal de la conduite, pendant les périodes de fermeture.
Selon M. Haïdar, le bureau d’immatriculation est désormais « presque pleinement opérationnel », grâce notamment à un remplacement des fonctionnaires suspendus par d’autres fonctionnaires, notamment des agents des FSI formés aux procédures administratives nécessaires (une parade trouvée pour remplacer ces fonctionnaires, malgré l’interdiction de recruter dans la fonction publique en vigueur depuis 2017). Selon lui, le retard dans les procédures de délivrance des permis est dû non pas à un manque de personnel, mais à la procédure de certification des auto-écoles. Une interprétation confirmée par la source au bureau d’immatriculation.
« La loi sera-t-elle correctement appliquée ? Les auto-écoles la respecteront-elles ? Seront-elles supervisées ? » s’interroge Ziad Akl, fondateur de la Yasa, une ONG spécialisée dans la sécurité routière, alors que le manque de formation à la conduite est parfois pointé du doigt, en plus de l’état des infrastructures, pour expliquer le grand nombre d’accidents sur les routes du Liban.
La question des permis de conduire avait notamment été évoquée en mai, lorsque les FSI avaient lancé un plan de sécurité avec des points de contrôle à travers Beyrouth afin de verbaliser les véhicules circulant sans être officiellement enregistrés et les conducteurs sans permis. Ce plan avait été critiqué parce qu’il avait été mis en place alors même que les permis n’étaient pas délivrés.
Pour améliorer la sécurité routière au Liban, il est crucial de renforcer l'éducation et la sensibilisation au Code de la route. Les autorités devraient intensifier les contrôles routiers pour assurer le respect des règles, notamment l'éclairage et la signalisation. La maintenance des infrastructures, comme les feux de circulation et les routes, doit être priorisée pour réduire les risques d'accidents. Enfin, encourager l'utilisation de moyens de transport alternatifs et sécurisés peut également contribuer à réduire la congestion et améliorer la sécurité.
09 h 27, le 25 août 2024