Au lendemain de la mort de trois secouristes de la Défense civile à Froun, tués par une frappe de drone israélien, le front du Liban-Sud a retrouvé dimanche un rythme habituel d’échanges de bombardements entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
Après une matinée relativement calme, le Hezbollah a annoncé avoir détruit à 9h30 du matériel d’espionnage sur la position israélienne de Malikiya, face à la localité libanaise de Aïtaroun (Bint Jbeil). Le parti a également déclaré avoir attaqué à midi et demi la position israélienne de Roueissat el-Alam dans la zone contestée des collines de Kfarchouba.
Plus tard dans la journée, la formation chiite a annoncé avoir mené de nouvelles représailles à la frappe meurtrière de Froun et attaqué avec des drones chargés d'explosifs un groupe de soldats israéliens sur la position marine de « Ras Naqoura » située près de la localité de Naqoura (Tyr). A son tour, l’armée israélienne a bombardé la zone de Kassarat el-Oroush dans les montagnes de Jabal el-Rihane (Jezzine), une région plutôt éloignée de la frontière-sud.
Dans l’après-midi, le Hezbollah a revendiqué une attaque à l’artillerie à 14h25 d'un rassemblement de soldats israéliens sur les « collines d'Abou Dajaj », situées face au village libanais de Ramiyé (caza Bint Jbeil). Et peu avant 17 heures, un drone israélien a frappé le village de Kfar Kila dans le caza de Marjeyoun, et le village de Maroun el-Ras a été touché par quatre obus d'artillerie. En soirée, l'armée israélienne a frappé une habitation du village de Kherbet Selm (caza de Bint Jbeil). Celle-ci était apparemment vide, mais deux enfants situés à proximité ont été légèrement blessés et transférés à l'hôpital gouvernemental de Tebnine, proche du lieu de la frappe. Deir Mimas, Kfar Kila et Kfarchouba ont également été bombardés par Israël. Le ministère de la Santé a par la suite indiqué que « trois blessés très légers » ont été signalés dans l'attaque israélienne sur Majdel Selm (même zone que Kherbet Selm), « dans les habitations situées près de l'endroit visé ». Ces trois blessés ont été soignés aux urgence de l'hôpital gouvernemental de Tebnine.
La nuit de samedi à dimanche avait déjà été agitée, marquée par des tirs israéliens à la mitrailleuse lourde en direction de Houla (caza de Marjeyoun), suivis de raids en direction de Aïta el-Chaab, Maroun el-Ras et Yaroun (Bint Jbeil), de tirs au phosphore sur Khiam et Dar Mimas (Marjeyoun) et de bombardements à 2h sur les localités de Talloussé et Wadi Slouki (Marjeyoun). De son côté, le Hezbollah a revendiqué trois attaques en direction d’Israël, deux à Kiryat Shmona et une sur la position militaire de Shamir (en Haute-Galilée), en représailles aux bombardements israéliens sur la localité de Froun.
« Trois martyrs qui accomplissaient leur devoir »
Les trois secouristes de la Défense civile libanaise tués samedi par un drone israélien au Liban-Sud seront enterrés lundi, selon un communiqué publié dimanche qui souligne que « la Direction générale de la Défense Civile pleure les trois martyrs tombés le 7 septembre 2024 alors qu'ils accomplissaient leur devoir national et humanitaire ».
Les trois hommes -Kassem Bazzi, Mohammad Hachem et Abbas Hammoud- ont perdu la vie dans la région de Froun, dans le caza de Bint Jbeil, une zone que l'armée israélienne a commencé à pilonner massivement dès vendredi soir. Ils se trouvaient avec deux de leurs collègues, qui ont été blessés sur les lieux d'incendies provoqués par les frappes dans des zones boisées et accidentées de cette localité qui n'est pas située le long de la frontière avec Israël.
Selon le communiqué, relayé par notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah, chacun des trois membres de la Défense civile tués sera enterré dans sa localité d'origine. La dépouille de Kassem Bazzi sera transportée à Froun, celle d’Abbas Hammoud à Ghandouriyé, dans le même caza non loin de là, et celui de Mohammad Hachem à Bourj Qallaway. Une cérémonie funéraire commune commencera à 15h « au poste Al-Mizan, sur la colline entre Ghandouriyé et Bourj Qallaway».
Courtes biographies
De courtes biographies des trois secouristes ont été diffusées par la Défense civile. Tous étaient basés à Froun et étaient devenus secouristes permanents en août 2024.
Né le 8 août 1980, Mohammad Hachem était marié et père de trois enfants. Il s'était inscrit comme volontaire depuis 2004. Abbas Hammoud, né le 20 janvier 1978, est également devenu volontaire en 2004. Il était marié et père de quatre enfants. Enfin, Kassem Bazzi, né le 20 mars 1972, laisse derrière lui quatre enfants. Il avait commencé à travailler en tant que volontaire en 2002 et avait été intégré en même temps que ses deux collègues. La mort de ces trois membres de la Défense civile a provoqué plusieurs réactions d'officiels libanais.
Samedi, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a condamné « une violation flagrante des lois internationales et une agression manifeste contre les valeurs humaines ». Il a convoqué lundi une « réunion d'urgence » avec les ambassadeurs au Liban et des représentants d'instances internationales pour leur demander de « faire pression sur Israël ».
Dans un autre communiqué publié samedi, la Défense civile souligne que ce n'est « pas la première fois » que l'armée israélienne « prend pour cible » ses ambulanciers et ses équipes « opérant dans les villages libanais, pensant ainsi décourager ces équipes de jouer leur rôle humanitaire et national en secourant les blessés et en éteignant les incendies ». L'institution a condamné cette attaque et présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Le mouvement chiite Amal a, pour sa part, précisé dans son message de condoléances que deux des volontaires, Mohammad Hachem et Kassem Bazzi, étaient membres de cette formation du président du Parlement Nabih Berry, allié du Hezbollah. Le président de la commission parlementaire des droits de l'homme, le député Michel Moussa, appartenant au groupe de M. Berry, a, quant à lui, déclaré dans un communiqué que « l'agression israélienne continue d'échapper à toutes les lois, normes et morales, la dernière en date étant l'assassinat délibéré des martyrs de la Défense civile dans l'exercice de leurs fonctions ».
Israël et le Hezbollah échangent quotidiennement des tirs depuis le 8 octobre 2023, le lendemain du déclenchement de la guerre de Gaza entre l'État hébreu et le Hamas.
Et ce sont les mêmes au Liban à le détruire en l'affaiblissant en ne permettant pas l'élection du président!!Que les vrais Libanais se réveillent et décident de l'élection du président , sans tenir compte de ceux qui l'entravent, étant donné qu'ils sont hors la loi par leur action.
01 h 50, le 09 septembre 2024