Le quotidien libanais arabophone al-Joumhouria a annoncé mercredi qu'il relancera son édition papier, dont il avait annoncé la suspension le 2 août, en raison d'une « diffusion limitée ».
« Al-Joumhouria ne s'est pas arrêté et ne s'arrêtera pas », a affirmé dans un communiqué l'ancien ministre de la Défense Élias Murr, qui avait relancé le quotidien en 2011. Il a ainsi précisé que « le journal reprendra son édition papier dans quelques jours, avec une version plus développée et récente sur le fond et la forme ». M. Murr a également indiqué que le quotidien a « conclu un accord de coopération avec The New York Times (NYT) afin d'enrichir le contenu proposé aux lecteurs libanais et arabes conformément à un niveau médiatique international ».
Contactée par L'Orient-Le Jour, la journaliste d'al-Joumhouria Marlène Wehbé affirme que le quotidien sera à nouveau diffusé en version papier « dès lundi, avec un nouveau format et un contenu plus moderne et développé, en phase avec le progrès technologique mondial ».
Partenariats avec des médias internationaux et du Golfe
Selon Mme Wehbé, cette relance fait partie d'une « stratégie plus large qui comprend des partenariats avec les principaux médias internationaux et du Golfe visant à fournir un contenu médiatique riche, objectif et indépendant aux lecteurs libanais et arabes ». Grâce à l'accord conclu avec le NYT, le quotidien tiendra ses lecteurs au Liban et dans le monde arabe informés des « événements mondiaux les plus importants par l'intermédiaire de reporters éminents et d'analystes politiques et économiques de renom », explique la journaliste. Elle assure que le quotidien n'a renvoyé aucun de ses journalistes et rappelle qu'il a continué de publier une version numérique du journal papier, en plus d'un contenu diffusé sur le web et les réseaux sociaux.
Début août, lorsqu'il annonce la suspension de son journal papier, le quotidien fondé en 1924 par le journaliste Saji Asmar avait évoqué le lancement d'une « plateforme médiatique numérique libano-arabe de premier plan ». La publication a connu des interruptions dues à la guerre civile libanaise à partir de 1975 et a fait l'objet de deux tentatives infructueuses de relance en 1985 et 2005.
Le paysage de la presse écrite au Liban s'est considérablement contracté en raison de l'essor des réseaux sociaux, de la crise économique qui s'est déclenchée en 2019 et de la baisse des recettes publicitaires. Sur 110 organes de presse écrite autorisés, le Liban ne compte plus que huit quotidiens imprimés –également disponibles en ligne – dont un seul journal francophone, L'Orient-Le Jour. Les autres sont des quotidiens en langue arabe.