Le quotidien libanais arabophone al-Joumhouria a annoncé vendredi qu'il mettait fin à son édition papier, en raison d'une « diffusion limitée », et lançait « une plateforme médiatique numérique libano-arabe de premier plan », rapporte un communiqué du journal.
Cette annonce, qui vient s'ajouter à celles d'autres journaux libanais qui ont arrêté leurs versions imprimées, est « motivée par une vision claire de l'avenir et un fort désir de suivre le rythme des développements technologiques rapides, en particulier l'intelligence artificielle », indique le texte.
Le quotidien affirme avoir conclu « des partenariats avec de grandes institutions médiatiques internationales, y compris un groupe média de premier plan dans le Golfe et des journaux européens bien établis ». « Ces partenariats ouvrent de nouveaux horizons à la coopération et enrichissent le contenu fourni par al-Joumhouria, à travers ses pages et ses plateformes électroniques, à son public diversifié dans le monde arabe et les pays de la diaspora.
Selon les informations de L'Orient-Le Jour, les journalistes d'al-Joumhouria ont été notifiés vendredi de la décision prise par la direction du groupe de suspendre l'édition papier et d'opter pour une transition numérique totale, et ce pour des raisons économiques et financières.
Al-Joumhouria a été fondé en 1924 par le journaliste Saji Asmar. La publication a connu des interruptions dues à la guerre civile libanaise à partir de 1975 et a fait l'objet de deux tentatives infructueuses de relance en 1985 et 2005. Le journal a été relancé en 2011 par l'ancien ministre de la Défense Élias Murr et opère dans le bâtiment qui abritait le bureau du père d’Élias Murr, l'ex-vice-Premier ministre Michel el-Murr. Le fils d'Élias Murr, le député Michel Élias Murr, est le président du conseil d'administration du journal, tandis que Georges Soulage en est le rédacteur en chef.
Lors des élections législatives de 2022, Michel Élias Murr avait remporté le siège orthodoxe de la circonscription du Metn, occupé pendant des décennies par son grand-père. Le 12 juillet 2021, al-Joumhouriya avait annoncé son expansion avec le lancement d' « al-Joumhouria TV », qui se concentre sur les affaires intérieures libanaises.
Le paysage de la presse écrite au Liban s'est considérablement contracté en raison de l'essor des réseaux sociaux, de la crise économique qui s'est déclenchée en 2019 et de la baisse des recettes publicitaires. Sur 110 organes de presse écrite autorisés, le Liban ne compte plus que huit quotidiens imprimés - également disponibles en ligne - dont un seul journal francophone, L'Orient-Le Jour. Les autres sont des quotidiens en langue arabe.
Après avoir interrompu son édition papier fin mars, l'ancien quotidien Nidaa al-Watan a entièrement fermé ses portes en juin, à la suite de discussions internes sur « la mauvaise situation économique et financière qui prévaut dans le pays depuis cinq ans ». Ce journal s’apprête cependant à revenir sur la scène suite à son rachat par Michel Murr, PDG de la chaîne locale MTV.
C'est normal Partout dans le monde, les journaux version papier, éditent sans doute cette version mais juste pour rester sur le marché papier et pour une certaine catégorie de personnes encore fidèles à la version papier. Cependant, le monde entier lit la presse via ses écrans quelque soient les supports écrans. Les kiosques à journaux à paris , dépérissent et ils sont subvientionnés par les mairies étant donné que leur présence fait partie de l'image touristique de Paris. Mais ils ne vendent que bonbons et cartes postales. Les journaux, presque pas. Le liban suit la tendance mondiale.
18 h 29, le 02 août 2024