De nombreux Libanais ont reçu ces derniers jours des SMS d'un numéro masqué intitulés « Time Bomb » (bombe à retardement) les prévenant de la présence d'une « bombe à retardement à Bourj Hammoud », avec un lien renvoyant vers une vidéo publiée sur Facebook qui dénonce la construction en cours, à Dora, au l'entrée nord de Beyrouth, d'un énorme réservoir à gaz contesté depuis 2020.
Dans cette vidéo que L'Orient-Le Jour a visionnée, on retrouve les détails d'une manifestation organisée la semaine dernière dans ce même quartier populaire situé à l'entrée nord de Beyrouth, par une dizaine d'activistes qui dénoncent l'installation d'un réservoir de la société Unigaz.
« Nous sommes un groupe de militants de la société civile opposés à la construction de ce réservoir par la société Unigaz qui pourrait contenir 150.000 litres de gaz », explique à L'OLJ Bilal Alamé, un manifestant qui a pris part au sit-in à Bourj Hammoud. « Les travaux ont repris en juin en douce, malgré une décision du Conseil d'Etat, qui avait ordonné en 2021 l'arrêt de la construction de la cuve », ajoute-t-il.
Lancé en 2020, le projet avait été dénoncé en raison du risque sécuritaire posé par la présence d'un réservoir de gaz d'une telle taille à quelques pas de l'autoroute reliant Beyrouth au Liban-Nord.
Unigaz, fondée en 1957, est spécialisée dans le commerce du gaz et des énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique. Contactée, la compagnie n'était pas disponible pour un commentaire.
« Il n'y a jamais eu d'étude d'impact environnemental, et le ministère de l'Industrie était contre le projet à l'époque. Ils ont quand même réussi à reprendre les travaux cette année, sous prétexte qu'ils ont lieu sur un terrain privé », explique M. Alamé, qui dénonce le danger de la présence d'une telle cuve. « S'il arrive un accident quelconque, cette cuve aura l'effet d'une bombe. Elle décimera la région et une partie de Beyrouth », poursuit-il.
Quant aux SMS envoyés de manière aléatoire pour prévenir de la présence de cette « bombe à retardement », Bilal Alamé assure que ce ne sont pas les manifestants de la société civile qui sont à l'origine de cette initiative. De fait, si une première salve de SMS a été distribuée aux environs du 13 août, selon les dates des messages reçus par certains téléphones mobiles, l'autre a été envoyée ce jeudi. L'OLJ n'a pas réussi à identifier la partie responsable de l'envoi de ces messages qui ont contribué à semer la panique parmi certaines personnes.
L'affaire du réservoir à gaz avait été évoquée pour la première fois quelques mois après les explosions du port de Beyrouth en août 2020, et avait relancé le débat sur le stockage au Liban de matières hautement inflammables à proximité des commerces et des habitations, les nombreux réservoirs de gaz et de pétrole de Dora étant entourés de bâtiments et situés non loin de l’autoroute.
La population libanaise reste traumatisée par la double explosion du port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts et dévasté de nombreux quartiers de la capitale. La déflagration a été provoquée par un incendie dans un hangar du port où étaient stockées sans précautions adéquates 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium.
Quel pays !, aucune etude d'impact ? Analyse de risques, installation soumise a déclaration ou à liscence.... on fait ce qu'on veut du moment ou un sous-chef a dit OK ? Moi j'ai du remplir une tonne de formulaire, payer un bras aux administrations et ensuite aux inspecteurs, juste pour sur-élever mon toit de 1 mètre.
20 h 08, le 29 août 2024