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Société - Liban/Vatican

Explosions au port de Beyrouth : le pape demande "vérité et justice"

François dénonce également le fait que le Liban « paie le prix » de la guerre au Moyen-Orient, où chaque jour « tant d'innocents meurent ».

Le pape François recevant des proches des victimes de l'explosion du 4 août 2020, au Vatican, le 26 août 2024. Photo fournie par un proche des victimes

e pape François a demandé lundi « la vérité et la justice » concernant la double explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 220 morts et plus de 6 500 blessés il y a quatre ans, alors qu’il recevait une délégation des familles des victimes du drame.

Vingt proches de victimes ont été reçus par le pape, parmi lesquels Nazih el-Adem, William Noun, Paul et Tracy Najjar, Mariana Fodoulian, Cécile Roukoz, Tania Daou-Alam et Pierre Gemayel. « La rencontre s’est prolongée durant une heure, le pape tenant à s’entretenir avec chacun de ses visiteurs », affirme à L’Orient-Le Jour l’un des hôtes du Vatican, sous couvert d’anonymat.

« J’ai beaucoup prié pour vous et pour vos bien-aimés, et je continue à le faire, mêlant mes larmes aux vôtres (…) » a dit le pape François en recevant en audience les membres de la délégation. « La vérité et la justice doivent primer sur tout », a-t-il ajouté, admettant que « la question est complexe et épineuse, et grevée de forces et d’intérêts contradictoires ». « Le peuple libanais, et vous-mêmes en priorité, avez le droit de vous exprimer et d’agir par des paroles et actes qui font preuve de responsabilité et de transparence », a lancé le saint-père à l’adresse des familles des victimes. « Je ressens la douleur avec vous, d’autant que de nombreuses personnes innocentes meurent chaque jour à cause de la guerre dans votre région, en Palestine et en Israël, et le Liban en paie le prix. (….). Je prie le Ciel pour le Moyen-Orient et pour le Liban, un pays qui doit rester un projet de paix. N’oublions pas (…) que ce pays est un message », a ajouté François, en référence aux propos que le pape Jean-Paul II avait exprimés en septembre 1989 ». « Vous n’êtes pas seuls et nous ne vous laisserons pas seuls », a-t-il promis aux proches des victimes.

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Lettre au pape

Au cours de la rencontre, Nazih el-Adem, le père de Krystel, tuée dans la catastrophe, a remis au pape une lettre qu’il a écrite au nom des parents des victimes, dans laquelle il a rappelé « l’apocalypse » survenue le 4 août 2020. « Une explosion qui a balayé la vie des nôtres », a-t-il indiqué, comparant La Pietà (œuvre de Michel Ange représentant la Vierge Marie tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la croix avant sa mise au tombeau) aux « parents des victimes assis sur les trottoirs et dans les rues jonchées de débris, les yeux tournés vers le ciel, portant leurs enfants sur leurs genoux ». M. Adem a en outre déploré « le refus des gouvernants de reconnaître leur part de responsabilité dans ce crime en occultant toute la vérité ». « La mort des nôtres est une grande tragédie (…) mais attendre une justice qui ne vient pas est une tragédie tout aussi grande », a-t-il ajouté.

Après une messe célébrée à la chapelle Pauline par le secrétaire d’État du Vatican et numéro deux du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, ce dernier a reçu à son tour, et durant une heure trente, les parents des victimes en présence du nonce apostolique au Liban, Mgr Paolo Borgia.

Le suivi du Vatican

Le cardinal Parolin a pris acte d’une lettre établie par deux avocates et proches de victimes, Cécile Roukoz et Tania Alam, dans laquelle sont détaillées les entraves qui se dressent devant l’enquête depuis quatre ans, notamment les interférences politiques, ainsi que les menaces et multiples recours abusifs contre le juge chargé de l’instruction de l’affaire, Tarek Bitar. Selon un autre participant à la rencontre qui s’exprime lui aussi sous couvert d’anonymat, le numéro deux du Saint-Siège « semblait au fait de tous les détails de l’évolution du dossier ainsi que des facteurs contribuant à la stagnation des investigations ». « Mgr Parolin a déclaré que le Vatican fera un suivi de la question, qui sera assuré par Mgr Borgia », révèle ce participant à la rencontre, indiquant que les proches des victimes ont exprimé leurs attentes quant à une enquête internationale, d’autant que nombre de pays comptent des personnes tuées ou blessées parmi leurs ressortissants. Le numéro deux du Saint-Siège leur a alors révélé que le Vatican était intervenu en 2022 auprès du Conseil des droits de l’homme au sein des Nations unies, poussant à une enquête à caractère international, ajoute l’interlocuteur précité.

Un déjeuner a été ensuite offert a à la résidence Sainte-Marthe, située à proximité de la basilique Saint-Pierre au sein de la Cité du Vatican.

Le 4 août 2020, l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire dévastait des quartiers entiers de la capitale libanaise, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6 500. Un premier juge chargé de l’enquête en 2020 avait dû jeter l’éponge après avoir inculpé un ex-Premier ministre et trois anciens ministres. Son successeur, Tarek Bitar, s’est à son tour attaqué à des responsables politiques mais le Parlement a refusé de lever l’immunité de députés inculpés, le ministère de l’Intérieur s’est opposé à l’interrogatoire de hauts gradés et les forces de sécurité ont refusé d’exécuter des mandats d’arrêt.

e pape François a demandé lundi « la vérité et la justice » concernant la double explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 220 morts et plus de 6 500 blessés il y a quatre ans, alors qu’il recevait une délégation des familles des victimes du drame.Vingt proches de victimes ont été reçus par le pape, parmi lesquels Nazih el-Adem, William Noun, Paul et Tracy...
commentaires (8)

Qui se vantait

Sissi zayyat

14 h 20, le 28 août 2024

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Commentaires (8)

  • Qui se vantait

    Sissi zayyat

    14 h 20, le 28 août 2024

  • Sah El nome François, il vient de réaliser que les libanais n’ont eu aucune justice pour tous les morts qui ont été causé par ce cataclysme pour lesquels leurs dirigeants n’ont eu ni compassion ni empathie. Ils se sont terrés dans le silence en attendant les ordres des meurtriers, le premier en question leur ex président polichinelle qui se vanter de faire une enquête interne et résoudre le problème en cinq jours. Des années après, les assassins courent toujours et la justice est bloquée par les dirigeants de ce poulailler.

    Sissi zayyat

    12 h 07, le 27 août 2024

  • Hauts perchés ils ne servent et ne serviront jamais à rien

    Abdallah Barakat

    20 h 27, le 26 août 2024

  • Quant ai génocide de Gaza ...rien qu'un silence assourdissant !

    Chucri Abboud

    19 h 27, le 26 août 2024

  • Monseigneur, faudrait le demander à l’Occident et aux Américains qui savent qui est derrière l’explosion !

    Wow

    15 h 54, le 26 août 2024

  • Tout notre respect au Pape Francois qui demande l'arret de la guerre et la justice pour l'explosion du port. Malheureusement, il ignore la veritable nature criminelle, mafieuse et milicienne des dirigeants de ce pays dont certaines de ses ouailles. Il y a des excomunications qui se perdent....

    Michel Trad

    12 h 50, le 26 août 2024

  • Les israéliens et le Hezbollah ont tous les deux déstabilisés l’équilibre sociétal du Liban. Les premiers par leurs incursions constantes en violation de la frontière les autres en favorisant le jeu malsain de guerroiement du barbu. Les libanais veulent vivre en paix sans main mise des dites grandes puissances qui arment les belligérants pour tester leurs matériels .

    Marie Françoise Akl

    12 h 42, le 26 août 2024

  • Cette prise de position, tardive, n’aura aucun impact, ces paroles étant à peine audibles au delà du Palais apostolique . Les pouvoirs de sa parole s’étant étiolés au fil du temps et les autres confessions religieuses autrement plus nombreuses …

    C…

    12 h 41, le 26 août 2024

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