La police et l'armée libanaises ont ouvert une enquête jeudi sur des affiches montrant les douze enfants et adolescents tués à Majdel Chams le 27 juillet, avec la mention : « Nous les vengerons, Hezbollah », sous leurs photos. Ces affiches ont été trouvées dans la zone à majorité druze de Choueifate, au sud de Beyrouth, ont indiqué des habitants à notre publication anglophone L'Orient Today.
Le 27 juillet, douze enfants et adolescents avaient été tués à Majdel Chams, ville du plateau du Golan syrien annexé par Israël. L’État hébreu avait accusé le Hezbollah d'être responsable de l'attaque, ce que le parti a démenti avec force et de manière répétée. La plupart des habitants druzes de Majdel Chams ont la nationalité israélienne, mais beaucoup s'identifient comme étant des Arabes syriens.
En représailles, l'armée israélienne a tué Fouad Chokor, commandant militaire haut gradé du Hezbollah, dans la banlieue-sud de Beyrouth, fief du parti chiite, ainsi que le chef du Hamas Ismaïl Haniyé à Téhéran. Le Hezbollah a juré de venger la mort de Fouad Chokor. Pendant ce temps, de nombreux habitants du Liban-Sud et de la banlieue-sud de Beyrouth fuient vers d'autres régions, anticipant une escalade potentielle vers une guerre à grande échelle.
Des affiches « suspectes », selon le PSP
Les affiches vues à Choueifate font aussi référence aux événements du 11 mai 2008, lorsque des affrontements entre le Hezbollah et des affiliés au Parti socialiste progressiste (PSP) avaient fait des victimes de part et d'autre. Le coup de force du Hezbollah, mené le 7 mai de cette année, est intervenu après que le gouvernement avait décidé de démanteler le réseau de télécommunications du parti pro-iranien et démis de ses fonctions un agent de sécurité de l'aéroport complice.
Le moukhtar de Choueifate, Jihad Jurdi, a affirmé à L'Orient Today que les Forces de sécurité intérieure (FSI) et l'armée libanaise s'étaient rendues dans son bureau pour enquêter sur les affiches. Il a exprimé « son soutien à l'unité des habitants de Choueifate » et affirme avoir accueilli les personnes ayant fui le Sud en raison de la crise actuelle avec Israël.
Le PSP, principal parti druze du Liban, a publié un communiqué qualifiant les affiches de « suspectes et manifestement motivées » et appelé les forces de sécurité à identifier et à poursuivre les responsables. Il a réaffirmé son engagement en faveur de la solidarité nationale face à « l'ennemi israélien et ses stratagèmes ». Bien qu'il critique souvent l'influence du Hezbollah au Liban et dans la région, l'ancien chef du PSP Walid Joumblatt a indiqué qu'il soutiendrait le parti en cas de guerre totale avec Israël.
Le Hezbollah et Israël échangent des attaques quotidiennes le long de la frontière israélo-libanaise, accompagnées de frappes occasionnelles plus profondes au Liban, dans le sud et dans la Békaa notamment. En outre, l’État hébreu a ciblé la banlieue-sud de Beyrouth à deux reprises jusqu'à présent : une fois lors de l'assassinat du numéro deux du Hamas, Saleh el-Arouri en janvier, et une autre fois au moment de l'assassinat de Fouad Chokor.
Si les enquêtes pouvaient etre aussi diligentes, surtout pour l'explosion du port. Toujours 4 poids, 4 mesures.
19 h 38, le 08 août 2024