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Société - Transports

Les bus offerts par la France de nouveau en circulation au Liban

Après l'échec de l'État libanais à faire fonctionner les véhicules français, un concessionnaire privé a pris en charge leur réactivation.

Les bus offerts par la France de nouveau en circulation au Liban

Un bus français fraîchement repeint et prêt à démarrer à partir du siège de l’Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC). Photo Claude Assaf

On verra désormais de longs bus bleu indigo sillonner les rues de Beyrouth. Mis en circulation mardi, au terme d’une conférence de presse tenue pour leur lancement par le ministre des Transports et des Travaux publics, Ali Hamiyé,  au siège de l’Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC), ces bus font partie de la flotte de 49 véhicules offerts en mai 2022 par la France au Liban. L’État libanais les avait fait fonctionner vers la mi-décembre de la même année avant de les arrêter un mois plus tard, faute de crédits propres à assurer leur équipement et leur entretien, ainsi que l’achat de carburants et les salaires des conducteurs.

Face à cette défaillance, l'OCFTC avait lancé, en août 2023, un appel d’offres auprès du secteur privé, considéré plus apte à exploiter ce service. L’adjudication a été remportée en mars dernier par la société Ahdab Commuting & Trading Company (ACTC), avec laquelle le contrat de concession a été conclu il y a un mois, « dans le respect des lois en vigueur » selon les propos du président de l’Autorité de régulation des marchés publics, Jean Ellieh.

Pour mémoire

Bus français au Liban : sur la ligne droite du lancement

En vertu de ce contrat, la gestion, la maintenance des bus, ainsi que les traitements de la main-d’œuvre et les coûts des accidents de la route, sont à la charge de la société Ahdab, qui devra en outre céder 10% de ses revenus bruts à l’État. Prévu pour une durée de quatre ans renouvelables, ce même contrat concerne 93 bus, dont les 49 français, ainsi que 44 autres déjà possédés par l’État libanais.

Interrogé par L’Orient-Le Jour en marge de la conférence de presse, le président de l’ACTC, Aouni Ahdab, fils de l’ancien député Misbah Ahdab, dont la famille était propriétaire d’une entreprise de transport éponyme pendant des décennies, a assuré que « les 93 véhicules devraient être mis progressivement en état et en circulation dans un délai maximal de trois à quatre mois ».

Technologie moderne

Entouré de M. Ahdab, ainsi que du mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, du président de la commission parlementaire des Transports et des Travaux publics, Sajih Attiyé, et du directeur de l'OCFTC, Ziad Nasr, le ministre Hamiyé s’est félicité de la réalisation de « ce modèle de partenariat public-privé », dans lequel « l’État supervise et contrôle tandis que son contractant opère ». « Le système des transports est désormais doté d’une technologie moderne », s’est réjoui M. Hamiyé, mentionnant notamment « des caméras, un règlement par carte électronique, et une application numérique ». Suivra plus tard le lancement d’un site web qui inclura toutes les informations liées au système.

La conférence de presse a été suivie par la visite d’un bus, au cours de laquelle Peter Chalhoub, un responsable de la société Malia Tec spécialisée dans les services technologiques, a expliqué, scannage de carte à l’appui, comment s’effectue un règlement par code QR (quick response). En ville, le prix d’un trajet est de 70 000 livres libanaises (78 cents américains, au taux actuel du marché), a affirmé, pour sa part, M. Ahdab, soulignant à L’OLJ que les cartes rechargeables sont vendues dans différents points de vente dont la localisation peut être communiquée à tout usager qui contacterait le call center, le centre d'appels au 26 54 38 69. Ce numéro, qui peut également renseigner sur les différents arrêts figurant sur une même ligne, est d’ailleurs inscrit à l’arrière de chaque bus.

À la question de savoir si un passager pourrait payer en espèces le prix d’un seul trajet sans avoir à utiliser une carte rechargeable, le ministre Hamiyé répond par l’affirmative, sachant que les bus seront notamment empruntés par des personnes à faibles revenus.

Concernant les caméras mentionnées par M. Hamiyé, elles sont placées à l’intérieur des bus et surveillées à travers un écran par une chambre d’opérations dont le siège est à Enfé (Liban-Nord). Elles permettent de contrôler les montées et descentes des passagers, ainsi que le comportement des conducteurs. Si ces derniers « usent de téléphones portables ou fument, ils seraient immédiatement repérés », relève M. Chalhoub, soulignant que de tels comportements pourraient aussitôt justifier des avertissements. Ces mêmes caméras permettent de suivre les trajets des bus (munis de GPS), en coordination avec la chambre du trafic routier. Tous climatisés, les bus qui fonctionneront tous les jours de la semaine de 6h à 19h, circuleront selon des horaires de passage bien définis, affichés en temps réel à chaque station d’arrêt.

Si vous êtes tentés de tester ces véhicules au plan de leur efficacité et de leur confort, embarquez à leur bord. Sur la ligne Dora-Bain militaire, vous serez conduits à titre gratuit pendant la journée de jeudi. Selon plusieurs médias locaux, des propriétaires de vans privés ont manifesté leur mécontentement face au lancement des bus publics. Certains ont entravé le passage de ces bus vers Aïn el-Mreissé.

On verra désormais de longs bus bleu indigo sillonner les rues de Beyrouth. Mis en circulation mardi, au terme d’une conférence de presse tenue pour leur lancement par le ministre des Transports et des Travaux publics, Ali Hamiyé,  au siège de l’Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC), ces bus font partie de la flotte de 49 véhicules offerts en mai 2022 par la France au Liban. L’État libanais les avait fait fonctionner vers la mi-décembre de la même année avant de les arrêter un mois plus tard, faute de crédits propres à assurer leur équipement et leur entretien, ainsi que l’achat de carburants et les salaires des conducteurs. Face à cette défaillance, l'OCFTC avait lancé, en août 2023, un appel d’offres auprès du secteur privé, considéré plus apte à exploiter ce service....
commentaires (8)

Euhhh … c’est ça les fenêtres ?? Y a presque pas de fenêtres … vraiment pas normal comme allure ces bus!

T Myriam

00 h 25, le 15 août 2024

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Commentaires (8)

  • Euhhh … c’est ça les fenêtres ?? Y a presque pas de fenêtres … vraiment pas normal comme allure ces bus!

    T Myriam

    00 h 25, le 15 août 2024

  • Arriver au stade où l'on doit spécifier: Que le contrat de concession a été conclu il y a un mois, « dans le respect des lois en vigueur » !!! Tous ces responsables obligés de dissiper la défiance qui s'est installée vis à vis d'eux....

    C…

    17 h 53, le 12 juillet 2024

  • Ces autobus ont l'air conditionné ? En France c'est souvent absent ?

    Dorfler lazare

    14 h 50, le 11 juillet 2024

  • Du moment qu’ils fonctionnent proprement, why not ?

    Wow

    14 h 42, le 11 juillet 2024

  • Il n’y a pas de faux profits. Tout est bon pour cette mafia au pouvoir pour faire fructifier ses fortunes sur le dos du peuple. La France devrait avoir des conditions infranchissables à chaque fois qu’elle tente d’aider le peuple libanais pour s’assurer qu’aucun de ces malotrus ne profite de sa générosité gaspillée et profitable toujours pour les mêmes vendus sans conscience.

    Sissi zayyat

    13 h 24, le 11 juillet 2024

  • “Private sector” company awarded the contract owned by the son of an ex MP. This country is hopeless.

    Murad Mazen

    09 h 59, le 11 juillet 2024

  • Bonne nouvelle , pourvu que ca dure. Pourvu que les lignes seraient aussi bien claires avec leurs stations d'arrêt bien respectées. Et non, s'arrêter n'importe où pour embarquer ou débarquer un passager qui le demandera. Ceci dit, un salarié ayant un revenu moyen voire faible mais en costume cravatte pour les besoins de son job, pourra t il avoir accès sans avoir à se salir son pantalon ou sa veste?

    LE FRANCOPHONE

    20 h 52, le 10 juillet 2024

  • tiens, il ne sera pas boycotté comme les crétins qui ont voulu boycotter PEPSI ??? Héhéhé ( à cause du Bleu et blanc)

    LE FRANCOPHONE

    20 h 44, le 10 juillet 2024

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