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Économie - Transports publics

Bus français au Liban : sur la ligne droite du lancement

Outre les 49 véhicules provenant de France, 44 autres seront mis en circulation dans le cadre d’un contrat qui serait bientôt conclu avec la société Ahdab, victorieuse de l’adjudication.

Bus français au Liban : sur la ligne droite du lancement

Des bus français stationnés dans un dépôt près de Paris. Ludovic Marin/AFP

Bientôt un remède à la défaillance des transports publics au Liban et aux difficultés qu’elle génère pour les Libanais à revenus faibles, qui n’ont pas d’autre option pour se déplacer ? La société Ahdab Commuting & Trading Company (ACTC) a remporté récemment un appel d’offres organisé par l’Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC), relevant du ministère des Travaux publics et des Transports, pour mettre en circulation 49 autobus offerts par la France en mars 2022. Cette adjudication à laquelle avaient participé deux autres entreprises, et qui concerne aussi la remise en fonction de 44 bus appartenant à l’État libanais, devrait être concrétisée dans un contrat à conclure prochainement entre l'OCFTC et l'ACTC, selon nos informations.

Transparence

« Organisé dans le respect des lois en vigueur, l’appel d’offres a été publié sur le site de l’Autorité de régulation des marchés publics », affirme à L’Orient-Le Jour Ziad Nasr, directeur de l'OCFTC, pour insister sur la transparence de la procédure adoptée. « Les résultats y ont été affichés durant la période légale de dix jours pour permettre à toute personne ayant des motifs de s’opposer de le faire », déclare-t-il, indiquant que « ce délai d’opposition s’est achevé la semaine dernière ».

Contacté, Jean Ellieh, président de l’Autorité de régulation des marchés publics, confirme « la régularité » du processus mis en œuvre. « La société gagnante a présenté la meilleure offre », assure-t-il, se félicitant que « les autobus vont enfin être exploités ». « L’essentiel à présent est de respecter les clauses du cahier des charges », nuance-t-il, en référence au document sur lequel se fondera le contrat en voie de finalisation.

Pour Ziad Nasr, le partenariat entre les secteurs public et privé constitue un moyen de pallier une partie des problèmes liés aux transports en commun. « L’absence de moyens humains et financiers de l’État a contribué à un état de négligence et une déficience des transports publics », relève-t-il, soulignant que le ministère des Travaux publics avait réclamé en vain des crédits au ministère des Finances et au gouvernement. « Le secteur privé a davantage de capacités matérielles de gestion et de souplesse dans le recrutement d’employés », indique-t-il.

En décembre 2022, neuf mois après l’arrivée des 49 bus en provenance de France, dix d’entre eux avaient été enfin mis en marche, mais s’étaient arrêtés quelques semaines plus tard, faute de carburant et de main-d’œuvre.

Pour mémoire

Les raisons derrière l'arrêt de la mise en service des bus français à Beyrouth

Le projet de contrat entre l’Office des chemins de fer et des transports en commun et la société Ahdab Commuting & Trading Company, victorieuse de l’adjudication, devrait être étudié jeudi, place de l’Étoile. « Dans le cadre de notre contrôle des actes du gouvernement, nous voulons être informés des détails de l’appel d’offres et du contrat en gestation », déclare Sajih Attié, président de la commission parlementaire des Travaux publics et des Transports. Il y a une quinzaine de jours, la commission avait tenu une séance à laquelle le directeur de l'OCFTC avait été convié pour fournir des clarifications aux députés présents . Ziad Nasr devrait être également présent jeudi à une réunion de la sous-commission des Transports, présidée par le député Ahmad Kheir, et mise sur pied pour un complément d’examen.

La prise en charge des autobus par la société Ahdab ne résoudra pas la totalité des problèmes des transports publics. « De nombreux autres facteurs entrent en jeu pour une amélioration du transport national », note M. Nasr, citant « le code de la route, les infrastructures routières, le ministère de l’Intérieur, les municipalités… ».

Cinq lignes

« L’adjudication ne porte pas sur tout le territoire libanais », prévient le haut fonctionnaire. Contacté à ce sujet, Aouni Ahdab, président de l'ACTC, affirme que sa société a remporté la prise en charge de cinq lignes routières. En l’occurrence, « une ligne Beyrouth-Tripoli, une autre Beyrouth-Tyr, une troisième menant à la Békaa, et deux lignes évoluant dans la capitale », précise le fils de l’ancien député Misbah Ahdab, dont la famille était propriétaire d’une entreprise de transport éponyme durant des décennies. « Nous avons beaucoup d’expérience dans le domaine », avance Aouni Ahdab, soulignant qu’outre ce critère, l’offre faite par sa société à l’État de lui fournir 10 % de ses rentrées a joué en faveur de celle-ci.

Si M. Ahdab attend la conclusion ferme du contrat avec l'OCFTC pour donner des précisions, il laisse savoir toutefois que son entreprise se chargera d’équiper les autobus de GPS et de caméras de surveillance. Précisant aussi que des stations d’arrêt seront installées et entretenues, dans lesquelles seront affichés les horaires de passage en temps réel, il exclut qu’un autobus puisse être hélé entre ces stations, contrairement aux pratiques actuelles .

Bientôt un remède à la défaillance des transports publics au Liban et aux difficultés qu’elle génère pour les Libanais à revenus faibles, qui n’ont pas d’autre option pour se déplacer ? La société Ahdab Commuting & Trading Company (ACTC) a remporté récemment un appel d’offres organisé par l’Office des chemins de fer et des transports en commun (OCFTC), relevant du...

commentaires (5)

Un appel d’offres "organisé dans le respect des lois en vigueur": une grande première, au Liban! Je vois que les lignes qui seront mises en service concernent la côte et le grand Beyrouth, circuits qui sont déjà plus ou moins desservis. Rien de semble prévu pour la montagne où le manque de transports en commun se fait cruellement ressentir.

Yves Prevost

06 h 56, le 04 avril 2024

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Commentaires (5)

  • Un appel d’offres "organisé dans le respect des lois en vigueur": une grande première, au Liban! Je vois que les lignes qui seront mises en service concernent la côte et le grand Beyrouth, circuits qui sont déjà plus ou moins desservis. Rien de semble prévu pour la montagne où le manque de transports en commun se fait cruellement ressentir.

    Yves Prevost

    06 h 56, le 04 avril 2024

  • Tous ce bus se transformeront en containers à détritus avant même d’avoir servi… le Liban était le premier pays dans le proche orient à avoir des transports en commun tels que trains, bus et il l’ont détruit pour le faire revenir au moyen âge où seuls les ânes serviront pour transporter le peuple puisque ses dirigeants eux se déplacent en jets privés et en limousines blindées et escortées.

    Sissi zayyat

    17 h 55, le 03 avril 2024

  • Bon, alors, cette fois, combien de temps disposeront-ils d'une maintenance adaptée (et financée) leur permettant de survivre plus de douze mois ? Au pire, les pièces détachées seront cédées au hezb pour ses tondeuses à gazon ! Rien ne se perd. Tout se recycle...

    Ca va mieux en le disant

    14 h 35, le 03 avril 2024

  • S'il est un conseil que l'on pourrait donner, ce serait en priorité d'embaucher "des techniciens de surface" H24 pour la maintenance et l'hygiène des véhicules, un Tripoli / Beyrouth, au bas mot équivaudra à 3 kgs de détritus et de mégots de cigarettes par trajet.

    C…

    14 h 30, le 03 avril 2024

  • "mais s’étaient arrêtés quelques semaines plus tard, faute de carburant et de main-d’œuvre." Ok, faute de carburant, on comprend, mais faute de main-d'oeuvre?? Chou le chômage etait en 2022 ou est toujours de Zéro??? Ou ca prend 2 ans pour apprendre une centaine de personnes à conduire des bus... chou swèrikhes taliinn aala zouhal? Ainsi soit il?

    Wlek Sanferlou

    13 h 00, le 03 avril 2024

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