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Économie - Système financier/Liban

« Liste grise » du Gafi : Le gouverneur p.i. de la BDL à Washington pour un nouveau sursis

L'organisme international de surveillance de la criminalité financière envisage depuis plus d’un an de déclasser le Liban.

« Liste grise » du Gafi : Le gouverneur p.i. de la BDL à Washington pour un nouveau sursis

Le gouverneur par intérim de la BDL, Wassim Mansouri, lors de l'une de ses premières conférences de presse à son poste, le 25 août 2023. Photo Mohammad Yassine

Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Manssouri, a quitté Beyrouth en fin de semaine pour Washington, où il doit s’entretenir avec plusieurs responsables financiers, afin de tenter d’obtenir un nouveau sursis pour le Liban, qui risque de se retrouver à nouveau sur la liste des pays sous surveillance du Groupe d’action financière (Gafi)  l’automne prochain.

L’information a été communiquée à L’Orient-Le jour par une source haut placée à la BDL, selon laquelle « les réunions avec le Trésor américain seront cruciales ». D'ici son retour le 15 juillet le gouverneur p.i. doit également rencontrer des responsables du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

Le quotidien libanais al-Akhbar rappelle, à ce sujet, que ce n’est pas le premier déplacement de M. Manssouri aux États-Unis pour plaider la cause du système financier libanais. Il évoque aussi des rencontres avec des « acteurs concernés du Congrès américain » et « des réunions privées ». 

Le Gafi, organisme international de surveillance de la criminalité financière, envisage depuis plus d’un an de remettre le Liban sur la « liste grise », suite à une première évaluation effectuée en 2023, qui jugeait les efforts du pays insuffisants dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

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En juin 2023, le Liban avait fini par obtenir un sursis d’un an pour se mettre à jour. Mais selon un rapport intermédiaire de l’antenne régionale du Gafi pour la zone Mena daté de mars et que nous avons pu consulter, les failles identifiées n’ont pas été suffisamment comblées et un déclassement sur la liste grise est plus que probable d’ici la prochaine assemblée plénière du Gafi en octobre prochain.

Lors de son dernier passage en mai, la délégation du FMI chargée de suivre l’avancement des réformes préalables à la conclusion d’un programme d’assistance financière sur lesquelles les autorités libanaises se sont engagées en avril 2022 a souligné,  dans ses conclusions, que le développement de l’économie du cash en l’absence de système bancaire fonctionnel – deux conséquences de la crise qui a éclaté en 2019 - posaient de sérieux problèmes en matière de «réglementation et de surveillance».

Gages de bonne volonté

Or, si le Liban est remis sur la liste grise, cela veut dire que les procédures de conformité bancaire entre les banques libanaises et leurs correspondantes à l’étranger seront alourdies. La source à la BDL assure que, même dans le pire des cas, les changements seront minimes compte tenu du fait que les banques correspondantes ont déjà durci leurs procédures depuis juin 2023 en raison du risque de déclassement qui plane sur le Liban depuis un an. Mais à ce stade, rien n’est encore gravé dans le marbre, bien que le scénario catastrophe consistant à voir toutes les banques correspondantes couper les ponts avec les enseignes libanaises ne soit pas d’actualité a priori.

Le gouverneur par intérim, qui a remplacé Riad Salamé fin juillet 2023, tente de son côté de donner des gages de bonne volonté. « Malgré les lacunes, il y a aussi des échos positifs concernant le travail qui est fait par la BDL pour améliorer les choses », assure la source de la BDL. Un optimisme qui ne fait pas l’unanimité. En mai dernier, le chef du service économique de l’ambassade de France au Liban, François Sporrer, avait jugé très improbable la possibilité que le Liban échappe à nouveau à un déclassement.

Le Liban s'est doté d’une législation plutôt complète depuis 2001, ce qui lui a valu de sortir de la « liste grise » en 2016, après y avoir passé plusieurs années. 

Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Manssouri, a quitté Beyrouth en fin de semaine pour Washington, où il doit s’entretenir avec plusieurs responsables financiers, afin de tenter d’obtenir un nouveau sursis pour le Liban, qui risque de se retrouver à nouveau sur la liste des pays sous surveillance du Groupe d’action financière (Gafi)  l’automne prochain.L’information a été communiquée à L’Orient-Le jour par une source haut placée à la BDL, selon laquelle « les réunions avec le Trésor américain seront cruciales ». D'ici son retour le 15 juillet le gouverneur p.i. doit également rencontrer des responsables du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).Le quotidien libanais al-Akhbar rappelle, à ce sujet, que ce n’est pas le premier déplacement...
commentaires (4)

Les dirigeants politiques libanais et leurs complices mafieux pensent se permettre de faire tout et n’importe quoi en matière de criminalité financière et ensuite aller supplier les gendarmes des finances une clémence à leur égard. Au fait ils prennent le monde entier pour des cons. Ils l’ont imposé au peuple libanais par la force de la répression armée et ils pensent qu’ils pourront s’en tirer à l’étranger. Malheureusement pour vous, un jour ou l’autre vous serez tous punis pour avoir pillé et volé tout le peuple libanais

Lecteur excédé par la censure

10 h 39, le 07 juillet 2024

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Commentaires (4)

  • Les dirigeants politiques libanais et leurs complices mafieux pensent se permettre de faire tout et n’importe quoi en matière de criminalité financière et ensuite aller supplier les gendarmes des finances une clémence à leur égard. Au fait ils prennent le monde entier pour des cons. Ils l’ont imposé au peuple libanais par la force de la répression armée et ils pensent qu’ils pourront s’en tirer à l’étranger. Malheureusement pour vous, un jour ou l’autre vous serez tous punis pour avoir pillé et volé tout le peuple libanais

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 39, le 07 juillet 2024

  • Les mafieux de l'etat, politichiens et hauts fonctionnaires vereux, ont mis en place DELIBEREMENT une economie de cash pour pouvoir blanchir tranquillement le fruit de leurs rapines et de leurs traffics.

    Michel Trad

    09 h 54, le 07 juillet 2024

  • C'est essentiel. Le climat des affaires est difficile. Le Liban est en concurrence avec d'autres pays. Il ne faut pas confondre sanctionner les politiciens et sanctionner le secteur privé. Mettre le Liban sur la liste grise portera un coup aux entreprises.

    Moi

    21 h 16, le 06 juillet 2024

  • Ne donnez plus aucun sursis à cette république de brigands ! Il faut que tout s’écroule une fois pour toutes pour reconstruire.

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 30, le 06 juillet 2024

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