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Politique - Focus

Face à la léthargie des autorités, des élèves officiers passent aux mesures concrètes

De nouvelles recrues en suspens de l’École militaire ont saisi le Conseil d’État en quête d’une décision au sujet de leur admission au sein de l’institution.

Face à la léthargie des autorités, des élèves officiers passent aux mesures concrètes

Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, et le commandant de l’armée, Joseph Aoun, au ministère de la Défense, le 8 mai 2024. Photo fournie par le bureau du ministre

« Le spectre du vide plane sur l’École militaire. Car pour la seconde année consécutive, il n’y aura pas de nouveaux élèves qui y feront leur entrée pour assurer la pérennité de l’armée, des Forces de sécurité intérieure, de la Sûreté générale, de la Sécurité de l’État et des douanes. Si une divergence de points de vue venait à causer un nouveau vide (après la vacance à la présidence de la République), qui protégera les droits des nouvelles recrues ? » Ce cri d’alarme lancé dimanche par le patriarche maronite, Béchara Raï, résume la grogne qui continue de monter dans les rangs des nouveaux élèves de l’École militaire, qui attendent d’y être officiellement admis. Sauf que leur sélection, relevant de la compétence du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée présidé par son chef), se heurte encore au veto du ministre sortant de la Défense, Maurice Slim (gravitant dans l’orbite du Courant patriotique libre). Une position rigide qui ne peut être dissociée du bras de fer chronique entre le ministre aouniste et le commandant en chef de l’institution militaire, Joseph Aoun (bête noire du CPL).

Une dizaine de mois après la décision du Conseil des ministres (août 2023) d’autoriser l’institution militaire à organiser un concours d’entrée à l’École militaire afin de recruter 173 nouveaux officiers, l’affaire continue donc de faire couler de l’encre. Car parmi les 800 candidats qui s’étaient présentés aux examens, le commandement de l’armée a uniquement sélectionné les 118 ayant réussi les épreuves sans aucune note éliminatoire (tout en respectant le principe de la parité islamo-chrétienne). En face, Maurice Slim reproche à l’institution militaire d’avoir finalisé le processus alors qu’elle devait, à ses yeux, donner leur chance à de nouveaux candidats pour présenter les épreuves, de sorte qu’on parvienne au chiffre de 173. C’est pour cette raison qu’il n’a toujours pas apporté son contreseing aux résultats des épreuves, souligne-t-on dans les milieux proches du ministère. À cela s’ajoutent, bien entendu, des motifs politiciens découlant du divorce consommé entre le chef du CPL, Gebran Bassil, et Joseph Aoun. 

Pour mémoire

Les élèves officiers attendent toujours la fin du feuilleton Maurice Slim-Joseph Aoun

Ne voulant pas attendre la fin de ce feuilleton, certains candidats ayant présenté les examens ont saisi le Conseil d’État (tribunal administratif) en quête d’une issue de crise, c’est-à-dire pour pousser les autorités compétentes à se prononcer sur cette affaire, une fois pour toutes, indique à L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. Mais comment les intéressés ont-ils pris connaissance de leurs résultats non encore officialisés ? De sources concordantes, on laisse entendre qu’ils sont probablement entrés en contact avec Yarzé.

Quid de la prochaine étape ? De source judiciaire informée, on fait valoir qu’au sein du Conseil d’État, une telle démarche risque de prendre plusieurs mois (voire un an), au vu des délais que la loi accorde à chacune des deux parties pour présenter ses preuves et ses arguments. En attendant, plusieurs députés poursuivent leur mission de bons offices en quête d’une solution. Il y a quelques semaines, des parlementaires relevant du bloc de la Modération nationale (majoritairement sunnites ex-haririens) s’étaient lancés dans une médiation entre MM. Slim et Aoun. Dans ses grandes lignes, le projet prévoyait d’obtenir du ministre de la Défense qu’il accepte, dans un premier temps, d’avaliser la sélection des 118, en échange de quoi le commandement de l’armée organiserait un nouveau concours pour compléter le groupe d’élèves. Sauf que pour le moment, cette proposition peine à faire son chemin, tant le ministre que le commandant de la troupe se montrant attachés à leurs positions respectives. Maurice Slim a même profité de la réunion de la commission parlementaire de la Défense, tenue il y a trois semaines, pour réitérer son appel à un nouveau concours. « Il a même fait valoir que c’est de cette façon qu’il avait lui-même fait son entrée à l’institution militaire en 1975 », raconte à L’OLJ un parlementaire présent lors de la réunion. « Nous devons nous réunir avec le général Joseph Aoun dans un avenir proche pour tenter de débloquer le dossier », confie Jihad Samad, président de la commission parlementaire de la Défense.

Hassane Audi bis ?
Mais à Bkerké, on perd patience. Craignant « un autre vide tout aussi dangereux que le premier », le patriarche maronite a ainsi exhorté le gouvernement sortant à « régler cette affaire rapidement (…) et rouvrir les portes de l’École militaire ». Un appel qui intervient à l’heure où l’on évoque, dans les coulisses, un projet de solution selon lequel le Conseil des ministres pourrait publier les résultats du concours sans le feu vert du ministre de la Défense, comme ce fut le cas pour la nomination de Hassane Audi (officier druze) au poste de chef d’état-major de la troupe, en février dernier.

Si cette décision avait alors été prise dans la foulée de la mésentente entre le chef du gouvernement et le ministre de la Défense autour de la prorogation du mandat de Joseph Aoun (votée à la Chambre le 15 décembre 2023), Nagib Mikati semble aujourd’hui vouloir rester fidèle à sa politique d’arrondissement des angles : « Il n’est pas question de prendre une telle décision sans passer par le ministre », affirme à L’OLJ une source gouvernementale haut placée, faisant savoir toutefois qu’une décision du Conseil d’État autorise le gouvernement à le faire, notamment dans les circonstances actuelles. « Mais les contacts avec M. Slim n’ont pas encore porté leurs fruits. Et c’est pour cette raison qu’il s’est entretenu lundi avec Nagib Mikati », souligne la source, excluant une décision dans un avenir proche. 

« Le spectre du vide plane sur l’École militaire. Car pour la seconde année consécutive, il n’y aura pas de nouveaux élèves qui y feront leur entrée pour assurer la pérennité de l’armée, des Forces de sécurité intérieure, de la Sûreté générale, de la Sécurité de l’État et des douanes. Si une divergence de points de vue venait à causer un nouveau vide (après la ...
commentaires (3)

Pourquoi me censurer? L’armée est devenue la bête noire du gendron qui a réussi à tenir jusque là. Avec l’ex. President de pacotilles, ils ont réussi en un temps records à détruire toutes nos institutions qui faisaient la fierté de notre pays. Nous voilà au moyen âge, sans eau ni électricité ni justice, ni sécurité, ni banques ni argent ni la jeunesse. Nos enfants qui avaient des projets constructifs à en vendre pour notre pays. Tous disparus. Il ne reste que cette armée qui tient encore sur une seule jambe que le gendron veut amputer et la sacrifier pour ses intérêts personnels.

Sissi zayyat

13 h 39, le 25 juin 2024

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Commentaires (3)

  • Pourquoi me censurer? L’armée est devenue la bête noire du gendron qui a réussi à tenir jusque là. Avec l’ex. President de pacotilles, ils ont réussi en un temps records à détruire toutes nos institutions qui faisaient la fierté de notre pays. Nous voilà au moyen âge, sans eau ni électricité ni justice, ni sécurité, ni banques ni argent ni la jeunesse. Nos enfants qui avaient des projets constructifs à en vendre pour notre pays. Tous disparus. Il ne reste que cette armée qui tient encore sur une seule jambe que le gendron veut amputer et la sacrifier pour ses intérêts personnels.

    Sissi zayyat

    13 h 39, le 25 juin 2024

  • Pourquoi me censurer? L’armée est devenue la bête noire du gendron. C la seule à avoir tenu. Lui et cet ex President de pacotilles, ont réussi en un temps record, à détruire toutes nos institutions qui faisaient la fierté de notre pays. Nous voilà au moyen âge, sans eau ni électricité ni justice, ni sécurité, ni banques ni argent ni la jeunesse. Nos enfants qui avaient des projets constructifs plein la tête pour notre pays, sont partis sur conseil de Aoun, ne reste que cette armée qui tient encore sur une seule jambe que le gendron veut amputer et la sacrifier pour ses intérêts personnels

    Sissi zayyat

    13 h 12, le 25 juin 2024

  • Est-il faux de remarquer que le CPL est souvent dans une posture de blocage ?

    K1000

    11 h 17, le 25 juin 2024

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