
La photo de classe de la finale 2023 du concours organisé chaque année par le géant américain des paiements depuis 2015. Photo fournie par Visa
Depuis 2015, l’américain Visa organise chaque année un concours ouvert aux start-up et sociétés investies dans la fintech dans le monde entier. Baptisé Visa Everywhere Initiative (VEI), il s’articule en plusieurs étapes régionales et a déjà accueilli plus de 15 000 candidats.
Cette année, le géant des solutions de paiement a décidé de lancer une épreuve de barrage réservée aux candidats des pays du Levant, soit le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Palestine. Cette première a déjà rendu son verdict début juin et a « répondu aux attentes » de ses promoteurs, qui renouvelleront l’expérience l’année prochaine, selon Leila Serhane, vice-présidente et directrice générale de Visa pour la région allant de l’Afrique du Nord au Pakistan.
« Nous avons pris cette décision parce que le Levant est particulièrement riche en talents et en initiatives dans le domaine de la fintech. C’est au Liban qu’ont été lancés les premiers fonds de capital-risque de la région (le Berytech Fund et le Building Block Fund en 2008, NDLR). Tandis que l’une des plus importantes opérations de sortie du capital d’une start-up a eu lieu en Jordanie (le service mail en arabe Maktoob, racheté par Yahoo! en 2009 pour plus de 160 millions de dollars, NDLR) », expose-t-elle.
« Lancer ce concours intermédiaire réservé aux pays du Levant est aussi un moyen pour nous de repérer plus rapidement et soutenir toutes les entreprises qui développent des concepts qui peuvent façonner l’environnement numérique de demain dans une région où le taux de bancarisation est globalement assez bas, si l’on exclut les pays du Golfe », ajoute Leila Serhane. Le dernier rapport global de la Banque mondiale sur ce sujet, le Global Findex, date de 2022. Le prochain sera en principe publié l’année prochaine.
Leila Serhane précise aussi qu’avant que l’édition levantine du concours ne soit lancée, les start-up des pays du Levant avaient toujours la possibilité de s’inscrire en ligne pour participer à la compétition dans des phases intermédiaires regroupant les start-up de plusieurs régions du monde dans un même groupe. L’échelon supplémentaire ajouté permet d’augmenter l’attrait de la compétition via les prix mis en jeu (de 30 000 à 10 000 dollars pour les trois premiers). Elle ajoute enfin que le concours est réservé aux start-up dont le concept a déjà été finalisé et commercialisé. « Le but du concours est de soutenir des projets qui marchent », insiste-t-elle.
Vainqueur jordanien
Lancée au printemps, l’édition levantine de la compétition lancée par Visa s’est terminée début juin. Deux candidats libanais, Purpl, l’agrégateur de sociétés de transfert de fonds, et Matensa, une application pour la gestion de factures, faisaient partie des 5 finalistes retenus sur la centaine de candidats inscrits. Mais la compétition, organisée à Amman en partenariat avec la banque centrale de Jordanie, a finalement été remportée par une start-up locale (dont le siège est aux États-Unis), GamerG, qui a développé une plateforme de compétition d’e-sport (jeu vidéo de compétition).
Une autre société jordanienne, eDamana, une plateforme numérique permettant d’enregistrer des dépôts fiduciaires, est arrivée en deuxième position devant l’irakien Simma, un agrégateur de marché qui répond aux lacunes du pays en termes d’infrastructures de paiement.
En sus de son premier prix, GamerG a également remporté le droit de concourir dans la phase finale des pays d’Europe centrale et de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afrique. Cette prochaine phase du concours global sera organisée en ligne au début de l’été. Puis la phase finale qui consacrera le grand vainqueur de cette 9e édition se déroulera pendant l’édition 2024 de TechCrunch Disrupt, programmée du 28 au 30 octobre prochains à San Francisco. Organisé par le site d’information en ligne TechCrunch, il s’agit de l’un des plus grands événements mondiaux de la fintech.