C’est à travers une approche holistique et une méthode ludo-éducative que l’entreprise sociale Cocoon 4 Us organise des formations certifiantes, dans le cadre de son programme « Your Life, Your Way » (votre vie, votre chemin). Alliant l’éducation au bien-être, l’objectif est d’accompagner les adolescents dans la recherche de leur voie, et « d’ouvrir des fenêtres », selon la fondatrice de Cocoon 4 Us, Terry Moubayed Farah. « L’idée est que les jeunes aient un maximum d’outils entre les mains pour faire des choix de vie en meilleure connaissance et conscience, des outils qui leur correspondent, pour qu’ils avancent dans leur authenticité, dans ce qu’ils ressentent vraiment, pour qu’ils n’arrivent pas à un moment donné à se demander ce qu’ils ont fait dans leur vie », souligne-t-elle. Mère d’adolescents, Terry Moubayed Farah évoque les raisons qui l’ont poussée à lancer le projet. « Les jeunes d’aujourd’hui sont en attente de nouveaux idéaux et chemins, de même qu’ils n’ont plus envie d’être seuls, mais de construire, avec les autres, quelque chose qui a du sens. » En parallèle, ce qui l’a encore plus motivée, c’est son souhait d’aider les jeunes à tracer leur chemin au Liban. « Notre jeunesse a beaucoup plus de potentiel et de capacités qu’on ne l’imagine, mais ils ne pensent qu’à partir, ils pensent que la solution ne peut être qu’ailleurs. J’ai eu envie de leur démontrer que l’on peut encore réaliser des choses à partir d’ici. Ma motivation est de garder cette belle jeunesse dans le pays et de construire avec elle. Pour moi, c’est elle qui détient la clé du vrai changement. Nous sommes là pour les accompagner au mieux, pour essayer de faciliter la transition vers un nouveau monde », affirme la fondatrice de Cocoon 4 Us. Cette dernière rappelle dans ce contexte qu’avec l’essor des nouvelles technologies et l’internet, les horizons se sont élargis et de nouveaux chemins sont en train d’être construits. « Les jeunes ont réalisé l’existence d’une multitude de possibilités et de choix, à un point tel que, surinformés, ils ne savent plus quoi choisir ou décider », note Terry Moubayed Farah qui insiste sur l’importance de « leur montrer des chemins un peu plus concrets, de leur ouvrir des fenêtres qui leur permettent de trouver leur propre voie, et ne pas uniquement faire ce que leurs copains font ou par ce que leurs parents le leur disent… » En parallèle, entre ce que la jeune génération a vécu comme crises successives, et l’état mental lié à la surconsommation d’écrans en un temps court – dont la dérégulation émotionnelle et les états dépressifs –, il a été indispensable d’intégrer au programme « Your Life, Your Way » des ateliers de bien-être. Il s’agit de « leur permettre de retrouver un calme intérieur, de se recentrer sur soi, de se retrouver et être en vérité avec eux-mêmes ». Il a également été essentiel de penser les formations d’une façon à aider les adolescents à retrouver leurs repères. « On a besoin de s’arrêter et de se demander où l’on veut aller, qui je suis dans ce monde-là, ce que j’ai envie de faire, quel est mon rôle, et ce qui me correspond », assure celle qui a initié le projet. Ainsi, il était primordial que les cycles de formation accueillent des petits groupes « pour redonner de la valeur au temps donné à chacun, une valeur qu’on a perdue et qu’il est essentiel de retrouver. Des fois, prendre ce recul peut permettre d’ajuster légèrement le chemin et l’améliorer », note Terry Moubayed Farah qui veut surtout que les ados reprennent confiance.

Un cycle sur la médiation

S’étalant sur deux week-ends sur une durée totale de 10 à 14h, chaque cycle s’articule autour d’une thématique et se compose de plusieurs ateliers. Abordées d’une façon globale, les thématiques choisies englobent chacune plusieurs angles et métiers, et montrent aux jeunes participants l’évolution du domaine propre à la réalité du marché. Les cycles orientent ainsi les jeunes, leur procurent des informations techniques, des compétences générales, mais aussi leur rappellent les valeurs de la société, dans un souci éthique. Afin d’adapter les connaissances techniques à l’âge et aux besoins des jeunes, les formateurs adoptent une méthode ludo-éducative. De même, les petits groupes permettent davantage d’interaction et donnent son temps à chaque participant. La partie théorique est également mixée aux jeux d’équipes, à la mise en scène ou aux prises de paroles. « Les différents outils font que la dynamique change pour s’adapter au temps d’attention des jeunes qui est court. Le changement de rythme les motive et les intègre dans la dynamique du cycle », explique Terry Moubayed Farah. Pour les intéresser et les garder attentifs, les intervenants relient les sujets à leur vie quotidienne, comme ce fut le cas lors du cycle sur la finance qui a eu lieu vers la mi-mai, en partenariat avec l’Institut des finances Basil Fuleihan et l’Association libanaise pour les droits et l’information des contribuables (Aldic). « La finance doit être au service de l’économie. À travers la mécanique que j’ai voulu présenter dans le circuit financier, il était important pour moi de leur montrer comment passer de la finance privée, en l’occurrence de leur manière de gérer leur argent de poche, à la finance publique, à l’influence qu’on peut avoir sur son environnement », indique-t-elle. Succédant au cycle sur la finance, la formation sur la médiation se tiendra au mois d’octobre, en partenariat avec le Centre professionnel de médiation (CPM) de l’Université Saint-Joseph, au Collège Saint-Sauveur de Badaro. Les ateliers aborderont la notion du conflit et les différents modes de résolutions dont notamment la médiation, en passant par la communication. Allant de concepts théoriques jusqu’au vécu des jeunes participants, la méthode pédagogique engage en pratique ces derniers, à travers des études de cas et des jeux de rôle autour de la résolution de conflits. Quant à la deuxième partie du cycle, elle sera axée sur le bien-être des adolescents en cohérence avec les thèmes précédemment abordés et comprendra un atelier sur le pouvoir de la voix et un autre sur la confiance à travers des jeux de situation. Leur objectif : apprendre à ressentir son énergie intérieure, ainsi que développer sa confiance en soi et aux autres. Pour Terry Moubayed Farah, concevoir les ateliers avec les autres intervenants d’une façon holistique permet aux jeunes d’être actifs dans leur environnement, même lorsqu’il est anxiolytique. « La citoyenneté est importante dans ce projet, c’est redonner le pouvoir à ces jeunes. Être citoyen implique d’être actif dans son environnement. Maintenant, sur les réseaux sociaux, on reçoit passivement les informations. Pour agir, il faut sortir dans le monde, même si c’est difficile », assure la fondatrice de Cocoon 4 Us, qui espère que les cycles de formations permettront aux adolescents, de faire leur premier pas vers le monde adulte avec plus de confiance.