L’art chrétien d’Antioche au menu d’une journée au patriarcat melkite

Le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des grecs-melkites catholiques, Mgr Youssef el-Absi, a inauguré le 26 avril une journée d’études au Centre Liqaa – Raboué intitulée : L’art chrétien dans le patriarcat d’Antioche : regards sur un patrimoine culturel. Parmi les intervenants, plusieurs professeurs et chercheurs : Raphaëlle Ziadé, Carole Roche-Hawley, Patricia Antaki, Patricia Ghanimé, Lévon Nordiguian, Nadine Panayot, Mat Immerzeel, Nada Hélou, P. Charbel Nassif, Grace Homsi, Nada Sarkis et

Sr Marie-Thérèse Élia.

Dans son discours inaugural, le patriarche a souligné l’importance de cet événement qui célèbre la richesse de l’art chrétien dans cette région. Il a rappellé à ce propos que l’art a toujours joué un rôle central dans le christianisme en tant qu’expression de la foi et de la spiritualité, transcendant les frontières linguistiques et culturelles.

Le patriarche a mis en lumière le rôle unique du patriarcat d’Antioche dans l’histoire de l’art chrétien, remontant aux premiers siècles du christianisme. « L’art chrétien antiochien fut une convergence de diverses traditions constituant ainsi un élément essentiel pour explorer les racines communes au sein des différentes Églises antiochiennes », a-t-il dit.

Mgr Absi a évoqué dans son intervention la fusion harmonieuse de styles et de motifs dans l’art chrétien antiochien, reflétant l’environnement arabe et musulman, soulignant l’importance de la préservation de ce patrimoine culturel. Il a mentionné au passage les efforts de numérisation entrepris par le patriarcat melkite pour préserver ce précieux patrimoine.

Le patriarche a exprimé pour l’occasion sa gratitude envers ceux qui ont organisé cette journée d’études, notamment le P. Rami Wakim, chancelier patriarcal, le P. Charbel Nassif, archiviste bibliothécaire du patriarcat, et Nada Hélou, professeure à l’Université libanaise. Il a également encouragé la poursuite des recherches pour enrichir la compréhension de ce riche héritage spirituel. Lors de sa conférence inaugurale intitulée « L’art chrétien du Proche-Orient : perceptions, périmètres, dénomination d’un champ d’études en constante évolution aux XXe et XXIe siècles », Raphaëlle Ziadé, conservatrice des collections byzantines au Petit Palais à Paris, a adopté une approche des arts visuels qui transcende les divisions confessionnelles ou linguistiques. Elle a cherché à dépasser les dichotomies simplistes qui perçoivent la côte orientale comme une périphérie. En réfutant ces notions binaires, elle a mis en lumière la production artistique distincte et continue du Moyen-Orient, démontrant sa qualité et sa richesse propres.

La journée d’études s’est déroulée en trois sessions couvrant une large période chronologique et englobant des domaines allant de l’histoire de l’art à l’archéologie, en passant par la préservation du patrimoine illustrant ainsi la richesse de l’art chrétien antiochien et son originalité artistique.

• Vestiges archéologiques et architecturaux : entre exploration et réutilisation.

• Patrimoine iconographique : caractéristiques et échanges.

• Préservation du patrimoine : architecture, icônes et manuscrits.

Mgr Youssef el-Absi a décerné à la fin de la journée la Croix de Jérusalem à Nada Hélou, Raphaëlle Ziadé et Lévon Nordiguian en reconnaissance de leurs précieuses contributions dans l’histoire de l’art du christianisme oriental.

Les actes de cette journée d’études seront publiés dans la revue Eastern Christian Art.