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Culture - Événement

À Beyrouth, les « lignes de faille » de la 9e Nuit des idées

L’invitation annuelle à questionner les grands défis de notre époque vous donne rendez-vous le mardi 14 mai à l’Institut français de Beyrouth et le samedi 11 mai dans un supplément spécial de « L’Orient-Le Jour ». 

À Beyrouth, les « lignes de faille » de la 9e Nuit des idées

Pour Sabine Sciortino, directrice de l’Institut français du Liban et conseillère de coopération et d’action, La Nuit des idées est un temps fort, un repère dans l’année. Photo DR

Déjà 9 ans que La Nuit des idées de l’Institut français du Liban (IFL) s’inscrit parmi les activités culturelles majeures des Libanais. Initialement prévue pour le 20 avril, elle a été reportée au 14 mai en raison des circonstances dans la région. Cette édition, placée sous le thème « Les lignes de faille », porte tout son sens en ces temps troubles et est d’autant plus symbolique du rôle de la culture dans le monde.

Les lignes de faille, c’est aussi la somme des fractures que subit le monde un peu partout. De même, c’est un peu partout qu’a lieu cette manifestation culturelle initiée en 2016 lors d’une soirée exceptionnelle qui a réuni à Paris de grandes voix françaises et internationales conviées à dialoguer autour des grands enjeux de notre temps. Un événement qui compte aujourd’hui la participation de plus de 115 pays célébrant ensemble la libre circulation des idées et des savoirs en proposant, le même soir, conférences, rencontres, forums et tables rondes, mais aussi projections, performances artistiques et ateliers pour la jeunesse.

(Découvrez, en cliquant ici, l'édition spéciale : L'Orient des idées)

Pour Sabine Sciortino, directrice de l’Institut français du Liban et conseillère de coopération et d’action, La Nuit des idées est un temps fort, un repère dans l’année, une thématique décidée à Paris mais que chaque ambassade décline en fonction du contexte local.

Le concept de La Nuit des idées au Liban est particulièrement porteur pour Sabine Sciortino, qui se dit très marquée par la culture du débat partagée entre Français et Libanais, une vraie passion pour les échanges intellectuels. « Avec le débat d’idées, on accompagne des questionnements fondamentaux sur la société, l’état du monde. La parole s’affranchit et ce format permet de créer des espaces d’expression et de liberté », dit-elle à L’Orient-Le Jour

À propos du thème de cette année, qu’elle considère comme percutant et particulièrement pertinent au Liban, elle note qu’il rappelle la tectonique des plaques, cette idée de frottements, frictions, chocs, bouleversements. « Ce thème géologique, à l’origine, est utilisé pour réfléchir à ces ruptures qui peuvent paraître très négatives, notamment quand on pense au changement climatique, aux nouveaux types de conflits du XXIe siècle, aux craintes que suscitent les nouvelles technologies », poursuit la directrice de l’IFL. « En somme, les fragilités, les pertes de repères mais aussi les opportunités, les nouvelles dynamiques mondiales qui en découlent et qui transcendent les frontières culturelles », développe-t-elle.

L’affiche de La Nuit des idées 2024. Image DR

Une programmation variée tous publics

Et comme chaque année, la programmation est diversifiée et s’adresse à tous les publics, des débats aux performances artistiques en passant par les expositions. Des figures de proue libanaises et françaises d’horizons variés seront au rendez-vous pour dialoguer avec l’assistance et ne manqueront pas de plancher sur tous les défis et obstacles qui nous guettent.

Pour entamer l’événement, La Petite Nuit des idées, organisée en partenariat avec les étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ), fera, à 16 heures, la part belle à la jeunesse de 5 à 15 ans, lors d’une après-midi consacrée aux échanges sous une forme ludique adaptée à cette tranche d’âge sur des thèmes sociaux, environnementaux et philosophiques. « Une séquence qui me tient particulièrement à cœur, car il n’y a pas d’âge pour s’interroger collectivement. Il nous importe d’accompagner les jeunes sur des thématiques du quotidien qui vont les interpeller, ainsi que les écouter, parce qu’ils nous apprennent beaucoup de choses sur leur regard, primordial pour l’Institut français qui, en général, mène une importante action sur la jeunesse, les citoyens de demain », confie Sabine Sciortino.

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Et c’est la salle Montaigne qui accueillera à 18h30 le débat-clé de cette édition intitulé « Guerres réelles, guerres virtuelles », organisé en partenariat avec L’Orient-Le Jour. Il donne la parole à Ghassan Salamé et est modéré par Anthony Samrani, corédacteur en chef de L’Orient-Le Jour. Le grand débat est précédé d’une ouverture à 18h avec le comédien Chaker Bou Abdalla à 18h15. «Ghassan Salamé prendra probablement de la hauteur pour essayer d’analyser les nouveaux rapports de force et équilibres internationaux qui nous ont menés sur des chemins imprévus», poursuit Sabine Sciortino, pour qui le plus important est l’interactivité du public afin qu’il puisse s’approprier les thématiques proposées, les contester ou les approuver. Ghassan Salamé signera par ailleurs ses ouvrages à la fin du débat, dont son dernier livre, La tentation de Mars. Le grand débat se déroulera en français et sera simultanément traduit en arabe, un élément essentiel pour Sabine Sciortino qui ne veut pas que la langue soit un obstacle à la compréhension ou la participation.

« Le débat d’idées, c’est très important car il ne se contente pas d’asséner une position, mais il sollicite une empathie qui permet de se mettre à la place de l’autre pour comprendre sa vision sans forcément la partager, puis par la suite entamer le dialogue », souligne Sabine Sciortino.

En guise de clôture, l’Institut français propose sous les arcades à 20h une performance dessinée du talentueux collectif Ya Beyrouth qui était invité il y a quelques mois au festival de BD d’Aix-en-Provence et qui a travaillé sur un projet de journal collectif original mettant en valeur des quartiers de Beyrouth. Il sera accompagné par la musique de DJ AHMZ.

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L’Institut français du Liban accueille, par ailleurs, l’exposition Le Monde sans fin, issue de la bande dessinée éponyme, fruit de la collaboration entre Christophe Blain, célèbre auteur de bande dessinée, et Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste des questions d’énergie et de climat. Cette bande dessinée propose une réflexion approfondie et pleine d’humour sur les causes et les conséquences du dérèglement climatique.

Accès entièrement gratuit, pièce d’identité requise à l’entrée pour accéder aux espaces de l’IFL. Les places sont limitées, réservez dès maintenant votre participation chez Antoine !

Et, en avant-goût des débats à venir, retrouvez le supplément « Idées » de L’Orient-Le Jour sur notre site web, ainsi qu’en version papier dans notre édition du samedi 11 mai.

Déjà 9 ans que La Nuit des idées de l’Institut français du Liban (IFL) s’inscrit parmi les activités culturelles majeures des Libanais. Initialement prévue pour le 20 avril, elle a été reportée au 14 mai en raison des circonstances dans la région. Cette édition, placée sous le thème « Les lignes de faille », porte tout son sens en ces temps troubles et est d’autant...
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