Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati (d.), et le secrétaire général du Haut Conseil de coopération libano-syrien, Nasri Khoury, au Grand Sérail, le 30 avril 2024. Photo Ani
Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, s'est entretenu mardi avec le secrétaire général du Haut Conseil de coopération libano-syrien, Nasri Khoury, au sujet des « dossiers communs » entre les deux pays, à l'heure où la question des migrants syriens provoque des remous à Beyrouth. Lors de leur réunion, MM. Mikati et Khoury ont discuté de « la situation » entre le Liban et la Syrie, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Un communiqué du Grand Sérail ajoute que les deux hommes ont également évoqué « les moyens de faciliter le retour des migrants syriens ».
Les autorités libanaises avaient notamment annoncé la semaine dernière leur volonté de coopérer avec Damas sur la déportation des détenus syriens présents dans les prisons libanaises.
Le Haut conseil avait été créé avec la signature, en 1991, de l'accord dit de fraternité et de coopération entre le Liban et la Syrie, sous le mandat du président Élias Hraoui. Le retrait des troupes syriennes du Liban, en 2005, suivi de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri puis de l'inauguration, en 2008, de l'ambassade syrienne à Beyrouth ont peu à peu eu raison des activités du Haut Conseil, bien qu'il continue d'exister et que son secrétaire général, Nasri Khoury, effectue de temps à autre des réunions avec les leaders libanais au sujet de questions d'actualité.
Depuis 2011, date marquant le début de la guerre en Syrie après des manifestations anti-pouvoir violemment réprimées, aucune personnalité politique de premier rang ne s’est rendue en Syrie, les contacts entre les deux pays se limitant aux responsables sécuritaires, ministres et députés. Cette situation n'a pas été impactée par la réintégration, il y a près d'un an, de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Si une frange de la classe politique libanaise appelle à la coopération avec le régime Assad, pour des raisons commerciales et liées notamment aux réfugiés et migrants syriens, une partie de l'opposition y est toujours hostile.