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Société - Réfugiés syriens

Trois suspects arrêtés après le meurtre de Azzouniyé, des camps de réfugiés démantelés dans la Békaa

À Bar Elias, des dizaines de Syriens ont dû plier bagage suite à des perquisitions des forces de l’ordre, dans la nuit du 16 au 17 avril.

Trois suspects arrêtés après le meurtre de Azzouniyé, des camps de réfugiés démantelés dans la Békaa

Des réfugiés syriens pliant bagage à la hâte à Marj, dans la Békaa. Photo fournie par Rafaat Abdallah

Deux camps informels de réfugiés syriens ont été démantelés mercredi dans la Békaa centrale, l’un à Bar Elias et l’autre à Marj, dans le sillage de l’arrestation de trois suspects dans l’affaire du meurtre d’un homme à Azzouniyé (caza de Aley), le 16 avril, rapportent notre correspondant dans la région et des sources concordantes. Le mohafez de la Békaa, Kamal Aboujaoudé, a confirmé les faits à L’Orient-Le Jour. Toutefois, dans la nuit de mercredi à jeudi, et selon des informations de notre correspondant, la destruction du camp de Marj s’est arrêtée suite à l’intervention de personnalités influentes de la Békaa.

Il semble que les suspects du meurtre aient habité dans le camp de Bar Elias, et qu’ils se soient réfugiés à Marj, d’où le fait que ces deux camps ont fait l’objet d’une perquisition par les services de renseignements de l’armée et par la Sécurité de l’État, dans la nuit du 16 au 17 avril.

Dans la soirée de mercredi, l'armée libanaise a annoncé avoir arrêté des personnes soupçonnées d'avoir assassiné "Yasser al-Koukach", "dont deux ont avoué avoir participé" au crime. La troupe a également déclaré qu'elle continuerait à enquêter sur le crime "sous la supervision des autorités judiciaires compétentes" et qu'elle "poursuivrait son travail pour arrêter le reste des personnes impliquées". 

Un sexagénaire avait été tué lundi à Azzouniyé, retrouvé mort étranglé dans un appartement qu’il possède : il était visiblement en train de faire visiter le bien à des personnes qui s’étaient présentées comme des locataires potentiels. Le motif du meurtre serait le vol. Les soupçons s’étaient tout de suite portés sur des ressortissants syriens.

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Selon le mohafez Aboujaoudé, « il y a eu effectivement des arrestations dans les deux camps de la Békaa en relation avec ce crime ». Des sources locales concordantes et le moukhtar de Azzouniyé, Faouzi Imad, contactés par L'Orient-Le Jour, indiquent que trois suspects ont été arrêtés. Le bureau de communication de l’armée a refusé de commenter l’affaire, assurant qu’un communiqué sera publié en temps dû.

Mais pourquoi le démantèlement de ces deux camps après l’arrestation de quelques personnes ? Le mohafez de la Békaa assure que « ce sont les réfugiés syriens eux-mêmes qui ont quitté leurs camps de peur de représailles après l’identification des meurtriers ». Il ajoute qu’il ne « permettra pas à ces camps de se reformer, ces réfugiés iront probablement louer des appartements ou résider chez des proches ».

D’autres sources des deux localités, qui préfèrent rester anonymes, réfutent cette version et assurent à notre correspondant que les réfugiés syriens ne quitteraient pour rien au monde leurs tentes volontairement, étant donné qu’ils n’ont nulle part où aller. Selon ces sources, « les réfugiés des deux camps ont reçu l’ordre de vider les lieux sans délai, de la part de services de sécurité libanais », sans préciser lesquels.

Le camp de Bar Elias était visiblement formé d’une quinzaine de tentes, alors que celui de Marj était plus grand, comportant près d’une centaine de tentes abritant des familles.

La tension retombe à Azzouniyé

Pendant ce temps, à Azzouniyé, la situation semblait s'être calmée après plusieurs heures de haute tension au cours desquelles les habitants de la localité et des villages environnants s'étaient mobilisés pour réclamer la vérité. Mercredi, L'Orient-Le Jour a pu constater sur place ce retour au calme, après les funérailles de la victime. Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), des représentants des trois principaux partis de cette région à prédominance druze, le Parti socialiste progressiste (joumblattiste), le Parti démocratique libanais (de Talal Arslane) et le Parti Tawhid (dirigé par Wi'am Wahhab) ont assisté aux obsèques aux côtés de habitants. Les habitants ont appelé lors de la cérémonie à « accélérer l'enquête ». 

La tension au sujet des réfugiés syriens au Liban est à son paroxysme depuis l’enlèvement et le meurtre du cadre des Forces libanaises (FL) à Jbeil Pascal Sleiman, le 7 avril dernier, suivi du meurtre à Azzouniyé. Après avoir demandé aux municipalités de durcir les contrôles sur les réfugiés syriens le 15 avril, le mohafez du Liban-Nord a appelé mercredi le commandant de la gendarmerie de cette région à « démanteler tous les empiétements sur les terrains publics, notamment dans la ville de Tripoli, en accordant aux contrevenants un délai de quinze jours pour quitter les lieux ».

Environ 1,5 million de Syriens vivent au Liban, le pays ayant la plus grande population de réfugiés par habitant au monde. Quelque 800 000 d'entre eux sont enregistrés auprès de l'ONU. Leur présence au Liban alimente régulièrement le débat politique, les responsables libanais réclamant leur rapatriement. 

Deux camps informels de réfugiés syriens ont été démantelés mercredi dans la Békaa centrale, l’un à Bar Elias et l’autre à Marj, dans le sillage de l’arrestation de trois suspects dans l’affaire du meurtre d’un homme à Azzouniyé (caza de Aley), le 16 avril, rapportent notre correspondant dans la région et des sources concordantes. Le mohafez de la Békaa, Kamal Aboujaoudé,...

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Aux politiciens libanais : faîtes pression sur les représentants occidentaux pour qu'ils annulent l'embargo et se retirent des terres syrienne. Petit à petit, l'économie nationale s'améliora et les syriens retourneront vivre chez eux. La seule solution !

peacepeiche@gmail.com

04 h 20, le 18 avril 2024

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  • Aux politiciens libanais : faîtes pression sur les représentants occidentaux pour qu'ils annulent l'embargo et se retirent des terres syrienne. Petit à petit, l'économie nationale s'améliora et les syriens retourneront vivre chez eux. La seule solution !

    peacepeiche@gmail.com

    04 h 20, le 18 avril 2024

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