Le sort des élections municipales prévues normalement en mai se jouera jeudi prochain

Le Parlement se réunira jeudi prochain avec notamment à l'ordre du jour une nouvelle prorogation du mandat des conseils municipaux du Liban, a annoncé mercredi le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, à l'issue d'une réunion du Bureau de la Chambre présidée par le chef du Législatif, Nabih Berry.

Les élections municipales ont été déjà reportées à deux reprises pour cause de manque de financement, au vu de l’effondrement de la livre libanaise depuis 2019. En avril 2023, le Parlement avait reporté les municipales d’un an, pour la deuxième année consécutive, en approuvant une loi qui prolonge le mandat des conseils municipaux jusqu’au 31 mai 2024 au plus tard.

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Lundi, le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a officialisé la date du 19 mai pour une deuxième session d'élections municipales au Liban-Nord, après avoir fixé précédemment le scrutin dans le Mont-Liban au 12 du même mois. Mais l'incertitude continue de planer sur l'organisation du scrutin et de l'élection des mokhtars, en raison du conflit armé entre Israël et le Hezbollah au Liban-Sud, de la crise multiforme dans le pays, et de la vacance présidentielle et institutionnelle généralisée.

"Là où c'est possible"

"Il a été discuté de deux projets de loi : le premier sur la prorogation des mandats des municipalités jusqu'au 31 mai 2025, présentée par le député Jihad Samad. L'autre porte sur une loi applicable aux volontaires de la Défense civile libanaise", a expliqué M. Bou Saab à l'issue de la réunion, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Présidée par M. Berry, la réunion s'est tenue en présence des secrétaires du Bureau de la chambre et de députés représentant divers groupes parlementaires. "Aucune des personnes présentes n'a formulé d'autre demande sur cet ordre du jour", a affirmé M. Bou Saab. 

Pour mémoire

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Interrogé sur le fait de savoir si la tenue d'élections municipales est possible dans certaines régions en guerre, comme le sud du Liban, M. Bou Saab a répondu : "Commençons par organiser les élections là où c'est possible, à mon avis (...) d'un autre point de vue, nous sommes en guerre et l'ennemi n'épargne aucune localité dans le sud ni dans la Békaa", a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que les élections doivent se tenir en temps et en heure selon lui, notamment à Beyrouth.

Appel de Geagea au CPL

M. Bou Saab a en outre affirmé avoir pris contact avec le ministre de l'Intérieur, qui lui a assuré "que le financement est prêt" pour ces élections, et qu'aucune candidature n'a été déposée pour l'instant.

Certaines forces politiques s'opposent farouchement à la prorogation des élections municipales, comme les Forces Libanaises (FL) de Samir Geagea. "Quiconque participe à une troisième prorogation des municipalités commet un crime supplémentaire contre le Liban et les Libanais", a twitté mardi soir le chef des FL. Il s'en est pris au camp de la Moumanaa (axe pro-Hezbollah au Liban), l'accusant de "priver les Libanais d'autorités locales".

Éclairage

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"Le Courant patriotique libre (CPL), avant n'importe qui d'autre, est appelé aujourd'hui à ne pas participer à ce crime, et à ne pas assister à la séance prévue de prorogation, afin de forcer le gouvernement à organiser les élections municipales dans toutes les régions libanaises à l'exception de celles où les opérations militaires sont continues", a également écrit M. Geagea. Un message adressé au chef du CPL (aouniste) Gebran Bassil, qui avait laissé la porte ouverte quant à une participation de son parti à une séance parlementaire sur la question.

Le courant aouniste est considéré comme l’élément clé de la tenue d’une telle séance parlementaire, dans la mesure où il assurerait la couverture chrétienne à la démarche, les FL et le parti des Kataëb refusant de prendre part à une séance législative en période de vide présidentiel.