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Politique - Liban

Bassil lance des fleurs à Berry... sans trancher sur les municipales

« L'arrêt de la guerre est une revendication du Liban et des Libanais », a lancé le chef du CPL.

Bassil lance des fleurs à Berry... sans trancher sur les municipales

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil. Photo d'archives/AFP

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s’est félicité mardi des résultats des élections tenues dimanche à l’ordre des ingénieurs de Beyrouth, et remportées par Fadi Hanna (CPL) à la faveur d’une alliance tissée avec le tandem chiite Amal-Hezbollah. « Le CPL est sorti vainqueur de l’interminable complot visant à l’éliminer », a-t-il lancé. Selon lui, « le complot a pris de l’ampleur en 2019 (dans la foulée de la contestation d’octobre, NDLR), notamment après l’échec monumental de l’expérience des amateurs de révolution et de changement ». « Cela a pris fin aujourd’hui », a tranché M. Bassil, rappelant que lors des dernières élections de l’ordre (2021), les candidats relevant de cette mouvance avaient obtenu 65,6% des voix contre 10,5% seulement dimanche. « Il s’agit d’une victoire remportée à l’issue d’une bataille politique claire aux significations nationales et populaires, qui pourrait avoir des répercussions futures », s’est réjoui M. Bassil, dans une fleur lancée en direction du président de la Chambre et chef d’Amal, Nabih Berry, avec lequel le courant aouniste vient de reprendre langue.

Ce rapprochement va-t-il se concrétiser au moment de la probable prorogation du mandat des conseils municipaux ? La question se pose à l’heure où le courant aouniste est considéré comme l’élément clé de la tenue d’une séance parlementaire qui serait principalement consacrée à cette question, dans la mesure où il assurerait la couverture chrétienne à la démarche, les Forces libanaises et les Kataëb refusant de prendre part à une séance législative en période de vide présidentiel. « Il n’y a pas de lien entre la question des municipales et les élections de l’ordre des ingénieurs », a-t-il toutefois assuré, comme pour écarter le scénario d’un troc conclu avec Nabih Berry sur ce plan. Il a, en outre, soufflé le chaud et le froid concernant sa position officielle : « Nous allons nous entretenir avec le ministre sortant de l’Intérieur. Et si le ministère est prêt à tenir le scrutin, le CPL (y) participera et ne prorogera pas le mandat des conseils municipaux », a-t-il indiqué, affirmant, dans le même temps, que son parti est contre la vacance au niveau des municipalités.

Alors que le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a officialisé lundi la date (19 mai) d’une deuxième session d'élections municipales pour le Liban-Nord, l'incertitude continue de planer sur l'organisation du scrutin municipal et de l'élection des mokhtars, en raison du conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban-Sud, mais aussi de la crise multiforme qui touche le pays, et de la vacance présidentielle et institutionnelle généralisée. M. Maoulaoui a convoqué les collèges électoraux du Liban-Nord et du Akkar afin d'élire les membres des conseils municipaux et de déterminer leur nombre par conseil et pour chaque localité. Il a aussi appelé à élire les mokhtars, des élus locaux chargés de procédures administratives liées aux questions d’état-civil. Début avril, le ministre avait fixé au 12 mai 2024 la date des élections municipales au Mont-Liban. S’il devait effectivement se tenir, ce scrutin se déroulerait huit ans après les dernières élections municipales qui avaient eu lieu en mai 2016, en quatre étapes. En 2022, les législatives avaient bien eu lieu, mais pas les municipales. Ces dernières ont été reportées à deux reprises pour cause de manque de financement, au vu de l’effondrement de la livre libanaise (elle s’échange aujourd’hui à 89 500 LL pour un dollar contre 1 500 LL en septembre 2019). En avril 2023, le Parlement avait pour la deuxième année consécutive reporté d’un an les élections municipales. Pour ce faire, il avait approuvé une loi prolongeant le mandat des conseils municipaux jusqu’au 31 mai 2024 au plus tard.

Par ailleurs, lors de sa conférence de presse, le chef du CPL a abordé la question des migrants syriens, affirmant qu’il fallait « une position parlementaire décisive refusant le maintien des déplacés » au Liban. Ses propos interviennent dans un contexte de recrudescence des violences verbales et physiques à l'encontre des ressortissants syriens et de leurs représentants après l'assassinat il y a une semaine d'un cadre des FL. M. Bassil a appelé chaque ministre « à accomplir son devoir » et aux municipalités de « traiter le problème des déplacés en situation irrégulière ». « Nous devons nous entendre sur la question des déplacés en tant que Libanais, a-t-il ajouté. Le Liban est pour les Libanais et pour nos enfants après nous ». La veille, il avait déjà appelé à l'expulsion de ceux parmi les migrants syriens qui « violent les lois libanaises et internationales ».

La situation dans le Sud
M. Bassil a aussi abordé la situation à la frontière libano-israélienne où le Hezbollah et Israël s'affrontent quotidiennement depuis le 8 octobre 2023, dans le sillage de la guerre à Gaza, critiquant de nouveau la notion d' « unité des fronts ».  « Tous les fronts arabes sont à l'arrêt, tandis que le front libanais est enflammé, a-t-il déclaré, mettant en garde contre « le danger israélien » et « l’expansion de l’agression ».  « L'arrêt de la guerre est une revendication du Liban et des Libanais », a-t-il déclaré. Lundi, il avait proposé à toute une série d'acteurs internationaux l'idée d'adopter une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui « soutiendrait l'intégrité territoriale » du Liban et appellerait à un cessez-le-feu permanent le long de la frontière libano-israélienne. « Si une décision internationale est prise, le Hezbollah doit la respecter, a déclaré M. Bassil. Nous menons des efforts diplomatiques en tant que parti, mais c’est la responsabilité du Liban officiel et de l'État, et nous comptons sur la sagesse du (chef du Législatif, Nabih) Berry ».

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« Gebran (Bassil) veut séparer le front sud de Gaza, et ça ça ne marche pas, a réagi M. Berry. L'unité des fronts reste de mise qu'ils le veuillent ou non ».  M. Berry a aussi affirmé qu'il « n'y aura pas d'élections municipales sans le Sud ». « Geagea doit comprendre que je ne suis pas prêt à distinguer le Sud du reste du Liban », a-t-il ajouté.

Crise économique
Enfin, M. Bassil abordé la situation économique au Liban. « Le Parlement n'a pas réussi à adopter les lois de réforme et le gouvernement n'a pas approuvé de plan pour récupérer les dépôts », a dénoncé le chef du CPL. « Un audit judiciaire des banques libanaises est indispensable pour connaître la destination des fonds transférés à l’étranger, a-t-il martelé. Les déposants ne peuvent pas supporter les conséquences des pertes ». Quatre ans et demi depuis le début de la crise économique au Liban, le système bancaire est encore très loin d’atteindre son niveau d’avant la crise. Dans un rapport publié mi-2023, la Banque mondiale relevait le fait que l’économie du cash, estimée alors à 9,86 milliards de dollars en 2022, soit 45,7 % du PIB, était encore en pleine expansion en raison de la « faillite systémique du secteur bancaire libanais et l’effondrement de la monnaie nationale ».


M. Bassil a en outre estimé que le dossier de la société Optimum Invest « est d'une grande gravité ». La société financière libanaise Optimum Invest (OI) est accusée de malversation financière en lien avec la Banque du Liban (BDL), après des articles de presse publiés fin mars relevant des transactions suspectes présumées. « Les informations convergent vers une somme d'environ 8 milliards de dollars transférés illicitement, a-t-il révélé. Nous intensifierons nos efforts dans la lutte contre la corruption financière pour restaurer la confiance dans le système financier et bancaire ». 

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s’est félicité mardi des résultats des élections tenues dimanche à l’ordre des ingénieurs de Beyrouth, et remportées par Fadi Hanna (CPL) à la faveur d’une alliance tissée avec le tandem chiite Amal-Hezbollah. « Le CPL est sorti vainqueur de l’interminable complot visant à l’éliminer », a-t-il lancé. Selon lui, « le...

commentaires (4)

Une Victoire qui ressemble à vous toutes vos fausses victoires sont tachées par les mensonges, la corruption et la falsification des faits Victoire au goût de miel mais mélangé au poison Vous étiez et vous serez toujours assoiffé aux vraies victoires

william semaan

04 h 37, le 18 avril 2024

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Commentaires (4)

  • Une Victoire qui ressemble à vous toutes vos fausses victoires sont tachées par les mensonges, la corruption et la falsification des faits Victoire au goût de miel mais mélangé au poison Vous étiez et vous serez toujours assoiffé aux vraies victoires

    william semaan

    04 h 37, le 18 avril 2024

  • Un jour il détesté Berry et le trite de balatagi, un autre il l’encense pour devenir son ami. Ça prouve la cohérence de ce type et le niveau de son patriotisme. Certains libanais sont vraiment bon à être jetés dans poubelles non recyclables.

    Sissi zayyat

    13 h 33, le 17 avril 2024

  • Un CPL a été élu? Circulez il n’y a plus de pays qui vaille. Les libanais sont des vendus nés et défendent toujours leurs tortionnaires. Ils doivent souffrir du syndrome de Stockholm.

    Sissi zayyat

    11 h 01, le 17 avril 2024

  • "Si une décision internationale est prise, le Hezbollah doit la respecter". Ah bon! Au nom de quoi? La "décision internationale" a déjà été prise il y a 18 ans et le Hezbollah s’est engagé à la respecter et voilà le résultat. Israël et le Hezbollah ont ceci en commun qu’ils se moquent des "décisions internationales" et ne respectent ni leur parole, ni leur signature.

    Yves Prevost

    07 h 25, le 17 avril 2024

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