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Nos Lecteurs ont la Parole

La mort du romantisme...

Il fut un temps où, à travers des lettres d’amour,

On glissait nos mains dans la paume de l’autre, sans calcul.

Un temps où les mots tracés à l’encre brûlaient sur les feuilles,

À en rendre jaloux les éclats limpides d’un soleil.

Or, les séquelles de l’égarement du romantisme rôdent dans notre société.

Désormais, à peine le mot « amour » décrété,

Qu’on s’en détourne, écœuré.

Je consacre ces fades pensées comme égards à mes aïeux, Hugo et Musset.

On prodigue des formules embaumées de comédie,

Provenant de cœurs en anesthésie,

En distribuant des « je t’aime » qui, jadis,

Étaient des versets que l’on mendie,

Mais qui sont désormais fredonnés à foison.

Des mots inconsidérés,

Des aveux indifférenciés

Qu’on invente pour exprimer nos crus sentiments, sans une miette de sincérité.

Fut un jour, où l’on était presque avare

De ce doux mot de « je t’aime ».

Hier, l’amour était une vertu précieuse et onéreuse.

Avant, l’amour était un sentiment tempétueux

Outrepassant le précepte des émotions,

Et non un choix que l’on asservit ou subsiste.

Malheureux de dire que désormais,

On balance notre amour et on le partage de gré ou de force,

Et qu’à force, il a fini par perdre sa réelle portée,

Dans une société factice et mensongère,

Où l’amour est l’avers de l’hypocrisie.

Triste de dire, qu’il ne me reste, au nom de l’amour,

Que cette élégie manifeste pauvre en rimes,

Fardée d’insipidité,

Et d’où fuse le désarroi,

Qui fait le deuil,

De la mort du romantisme.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Il fut un temps où, à travers des lettres d’amour, On glissait nos mains dans la paume de l’autre, sans calcul. Un temps où les mots tracés à l’encre brûlaient sur les feuilles, À en rendre jaloux les éclats limpides d’un soleil. Or, les séquelles de l’égarement du romantisme rôdent dans notre société.Désormais, à peine le mot « amour » décrété, Qu’on...

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