Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Nickel et reluisant, mais immonde

À petite échelle et dans une approche micro, chacun de nous a (ou doit avoir), en toute logique, des principes de vie. Principes qui diffèrent d’une personne à l’autre, d’une éducation à l’autre, d’un contexte à l’autre...

À titre d’exemple indicatif et non limitatif, quand nous sommes dans l’impossibilité de payer de retour celui qui, avec générosité de cœur et grandeur d’âme, nous a rendu service, il convient dans ce cas, au moins, de clamer haut et fort le bienfait octroyé et de le reconnaître.

Sinon, nous tombons dans le vilain défaut de l’ingratitude et du manquement grave au devoir de reconnaissance.

Inversement, il ne suffit plus ici d’admettre et de reconnaître une faveur, mais plutôt d’essayer, autant que possible, d’être proche et solidaire de celles et ceux qui, dans la vie, subissent de grandes injustices. En particulier, ceux qui vivent des épreuves insurmontables dont les solutions très souvent nous dépassent.

Sinon, nous chutons dans le vice hideux de l’insensibilité et de l’indifférence.

De nos jours, et abstraction faite des relations sociales et personnelles, c’est à se demander si, à plus grande échelle et dans une approche macro, les principes de vie sont encore à la mode. Si les normes, les critères et les préceptes ont encore un effet utile et salutaire. Surtout avec les concepts idéologiques qui prétendent qu’il n’y a pas d’absolu, que tout est relatif et qui, en fin de compte, nient toute allégation d’objectivité. Sans parler de la présence croissante, dans les esprits, de hiérarchies des valeurs qui font primer de plus en plus le lucre, le profit, l’intérêt et la jouissance pervertie avant tout autre valeur humaine.

Au milieu de ce manque de repères qui va en grandissant et de tout ce charabia existentiel, il reste encore une bouée de sauvetage pour notre humanité en détresse. Au sein de ce chaos généralisé et du cercle vicieux où cette même humanité se débat, il y a encore une infime lueur d’espoir. Une toute petite idée salutaire qui se résume en quelques mots très simples : « Ne pas faire à autrui ce que tu ne veux pas qu’il te fasse. » Une formule sommaire à même de nous faire sortir de l’œil du cyclone où nous sommes et qui mérite d’être explorée.

Une règle d’or à méditer profondément et surtout à appliquer, et qui est susceptible de devenir une base solide pour une réflexion en profondeur sur un véritable (en insistant sur le terme « véritable »)

nouvel ordre mondial, basé non pas sur les guerres et les intérêts égoïstes des grandes puissances, mais sur la justice, le vouloir sincère du bien d’autrui et l’empathie. Un vrai et réel nouvel ordre mondial authentique, digne de foi, capable de nous faire éviter ce choc des civilisations tant redouté.

Ils nous ont rabâché les oreilles, ces dernières décennies, avec des slogans fallacieux, rien de plus douteux et suspects, du « nouvel ordre mondial » à celui du « nouveau Moyen-Orient ». Des slogans qui, quoique en apparence « nouveaux » et reluisants, provoquent panique et frayeur rien qu’à les nommer du fait qu’ils sous-entendent complot, domination, conspiration, remplacement de peuples par d’autres, déplacement massif et par la force de population (qui rappellent un certain « transfert » de triste mémoire et qui, hélas, est toujours d’actualité)... Et c’est d’ordinaire les plus faibles qui paient les pots cassés, malheureusement. C’est à se demander, par conséquent, si cette expression du « néo-ordre mondial » tant acclamée est adéquate et s’il ne vaut pas mieux parler du

« néodésordre mondial ». Et s’il n’est pas plus opportun de remplacer le concept du « nouveau Moyen-Orient » par l’enfer du « nouveau Moyen-Orient ».

Je sais parfaitement bien que je vais être taxé d’utopique et que ma proposition va être considérée comme relevant du pur naïf, imaginaire et chimérique. À ceux-là, je demande, très cordialement et avec une grande et sincère ouverture d’esprit, ce qu’ils proposent comme critère et élément de référence afin de rendre plus humain et plus fraternel notre monde dominé par les guerres, les tensions, les divisions et les incompréhensions de toutes sortes. Que ces derniers mettent, cartes sur table, leurs suggestions dans le but d’ouvrir les débats pour une sortie de crise pacifique, humaine et dans la dignité la plus totale. C’est un appel d’offres pour une solution radicale et respectable afin de quitter au plus vite et à jamais les catastrophes terribles qui entourent notre monde d’aujourd’hui, surtout que les rumeurs de troisième guerre mondiale avec possibilité d’utilisation de la bombe atomique commencent de plus en plus à prendre de l’ampleur. Une invocation salutaire pour mettre fin aux malheurs effroyables de notre planète.

Dans tous les cas, cette règle d’or, si simple et qui constitue une révolution pacifique sans aucun caractère agressif (en fait, une révolution de l’amour vrai et authentique), une nouvelle vision du monde et surtout un tronc commun entre les trois grandes religions monothéistes du monde (sans parler de bien d’autres religions), aura-t-elle des oreilles attentives pour devenir à tout le moins matière à réflexion au niveau relationnel ? Relationnel, que ce soit dans une approche micro ou bien dans une autre, macro. C’est-à-dire pour devenir un critère utile et efficace (et peut-être le Critère, avec un grand « C »), afin de réduire drastiquement les tensions et de réglementer, d’une part, les rapports humains et, d’autre part, les relations internationales.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la Cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

À petite échelle et dans une approche micro, chacun de nous a (ou doit avoir), en toute logique, des principes de vie. Principes qui diffèrent d’une personne à l’autre, d’une éducation à l’autre, d’un contexte à l’autre... À titre d’exemple indicatif et non limitatif, quand nous sommes dans l’impossibilité de payer de retour celui qui, avec générosité de cœur et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut