L'hôtel Holiday Inn à Beyrouth en 1989. Photo Michel Sayegh/L'Orient-Le Jour
Plusieurs officiels libanais se sont exprimés samedi dans des communiqués ou sur les réseaux sociaux à l'occasion du 49e anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise le 13 avril 1975, qui intervient cette année dans un contexte de hautes tensions dans le pays après le meurtre d'un responsable des Forces libanaises. Certains voient derrière ce meurtre la main du Hezbollah, ennemi public numéro un des FL, tandis que les premières conclusions de l'enquête de l'armée qui a incriminé un gang de Syriens, entretiennent un fort sentiment anti-migrants syriens dans le pays.
De Bkerké, où il s'était rendu samedi en visite au patriarche maronite Béchara Raï, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a appelé à « tirer les leçons » du passé. « Nous commémorons aujourd'hui le 13 avril, date du début de la douloureuse guerre civile (1975-1990). J'appelle les générations qui n'ont pas connu la guerre à en tirer les leçons », a déclaré M. Mikati. « Nous serons perdants si nous commençons à nous battre les uns contre les autres... Tout le monde doit retourner dans le giron de l'État », a-t-il ajouté.
Suite à l'assassinat de Pascal Sleiman, les tensions entre le Hezbollah et les Forces libanaises se sont accrues. Les FL ont publié mardi un communiqué dans lequel elles ont critiqué la « présence illégale » du Hezbollah qui, selon elles, « entrave le rôle de l'État », laissant la place aux « gangs armés et au chaos ». Dans un discours prononcé lundi, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, avait vivement critiqué les FL et leurs alliés, leur reprochant de chercher à attiser la sédition en étant aussi prompts à pointer sa formation du doigt.
L'événement déclencheur de la guerre civile libanaise, qui a duré quinze ans, est considéré comme étant l'attaque d'un bus, le 13 avril 1975, par des hommes armés du parti chrétien Kataëb, dans le quartier de Aïn el-Remmané. Cette attaque avait tué trente Palestiniens qui se trouvaient dans le véhicule.
Le chef des Marada et candidat à la présidentielle, soutenu par le Hezbollah, Sleiman Frangié, a écrit que « le 13 avril 1975 est un jour noir dans l'histoire du Liban », appelant à ce qu'il serve de « douloureuse leçon à tous pour construire une nation digne des aspirations de son peuple ».
Point de salut sans unité
De son côté, le député du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Simon Abiramia a indiqué sur le réseau X que cette semaine avait « réveillé en nous la peur de revenir à une situation que nous ne voulons pas revivre ». « Il n'y a pas d'avenir pour le Liban tant que s'y trouvent des personnes qui veulent agir comme agents de l'étranger. Nous devons reconnaître nos différences et rejeter la violence et les affrontements. Nous devons revenir à nos principes humains, à nos croyances religieuses et à nos positions nationales pour apaiser les tensions [sectaires]... Personne ne peut annuler qui que ce soit au Liban. Il n'y a de salut que dans notre unité... », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le député Jamil el-Sayyed, proche du Hezbollah, s'est prononcé contre l'accord de Taëf, qui avait mis fin à la guerre, ainsi que contre la classe politique actuelle. « Ils ont dit que l'accord de Taëf avait mis fin à cette guerre, et ils ont menti au pays et au peuple... Non, l'accord de Taëf n'a pas mis fin à la guerre, il a plutôt transféré cette guerre des rues et des régions à l'État lui-même et à ses institutions, et il a remis l'État aux chefs des milices, qui l'ont divisé. Résultat, ils ont corrompu et détruit l'État, ruiné le peuple et poussé une génération de jeunes qualifiés à émigrer... La guerre de 1975 n'a pas pris fin, chaque chef a sa part, son pouvoir, ses juges et ses officiers dans l'État, et ses voyous dans les rues. La guerre ne se terminera pas tant que ceux qui l'ont faite ne seront pas partis », a écrit le député sur X.
Melhem Khalaf, député issu de la contestation a quant à lui a mis en garde contre le risque d'une escalade de la situation actuelle vers un scénario similaire à celui de la guerre civile. « Que le 13 avril de cette année soit le théâtre de décisions courageuses... Le 13 avril est absent de la mémoire, mais il est présent dans la réalité », a-t-il également écrit sur X. Dénonçant un « chaos contagieux », il a estimé que « les résultats de la guerre sont encore là, près de 50 ans après son commencement ».
Que de slogans vides de la part de ces politiciens, ils appelent à tirer les lecons du passé mais il est évident qu’eux memes n’ont retenu aucune lecon… En 1975 il y a eu la guerre parceque l’etat etait absent et incapable de controler un groupe armé qui faisait la loi et se permettait de faire la guerre au sud au dépend du peuple Libanais (les Palestiniens) aujourd’hui l’histoire se repete avec le Hezbollah , donc non vous n’avez clairement retenu aucune lecon.
23 h 51, le 13 avril 2024