Les députés Paula Yacoubian (constestation) et Charbel Massaad (indépendant) ont déposé mardi un recours auprès du Conseil constitutionnel contre la récente loi prorogeant les mandats des conseils municipaux pour la troisième fois en trois ans, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Les parlementaires ont soumis le recours au Conseil constitutionnel à son siège à Hadath, dans le district de Baabda, au nom d'autres députés du Changement, à savoir Najat Saliba, Firas Hamdan, Melhem Khalaf, Ibrahim Mneimné, Yassin Yassin, Oussama Saad, Nabil Badr et Michel Doueihy. Le recours vise la loi votée le 25 avril qui reporte aussi les élections municipales jusqu'au 31 mai 2025 au plus tard.
Le scrutin, déjà reporté en 2022 puis en 2023 pour des raisons financières, a de nouveau été repoussé d'un an en raison du contexte sécuritaire marqué par les affrontements à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d'Israël, quotidiens depuis le lendemain du début de la guerre de Gaza qui a éclaté le 7 octobre 2023. Les critiques suggèrent que le Liban pourrait demander l'aide du Fonds monétaire international pour faciliter l'organisation de ces élections.
Car malgré une allocation de 10 millions de dollars dans le budget 2024, des défis importants subsistent, notamment l'affectation de personnel pour organiser le scrutin, l'identification des centres de vote, la mise en place de dispositifs de sécurité suffisants ou encore la réticence politique à organiser ces élections.
Ce recours déposé par Paula Yacoubian et Charbel Massaad n'est pas la première initiative parlementaire contre la loi votée le 25 avril. Le 7 mai dernier, dix députés de l'opposition ont également déposé un recours devant le Consseil constitutionnel pour contester le texte. Parmi les députés signataires de l'appel, on compte quatre députés des Kataëb (Samy et Nadim Gemayel, Salim Sayegh et Elias Hankache), trois membres du Bloc du Renouveau (Michel Moawad, Fouad Makhzoumi et Achraf Rifi), deux députés du mouvement de protestation (Waddah Sadek et Michel Doueihy), ainsi que l'indépendant Bilal Hocheimi. Avant eux, les Forces libanaises avaient déjà saisi la juridiction suprême une semaine plus tôt.
« Plus il y a de recours, mieux c'est », a déclaré Mme Yacoubian dans un communiqué. « C'est un phénomène sain, et nous devons toujours recourir au Conseil constitutionnel chaque fois qu'il y a un coup d'État et une violation de la Constitution au Liban, un coup d'État complet contre le système démocratique.
« L'année dernière, ils ont donné de faibles excuses, et cette fois-ci, l'argument est plus important. Il y a une guerre dans le Sud (du Liban). Nous espérons que le Conseil constitutionnel incitera le Parlement à ne pas sous-estimer les droits constitutionnels tels que les élections municipales », ajoute-t-elle.
« Crise existentielle »
Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a proposé de reporter les élections dans les zones d'insécurité, mais cette proposition est contestée par le Hezbollah et le mouvement Amal, qui s'inquiètent de la tenue d'élections n'importe où dans le pays alors que les deux partis sont engagés dans des combats contre Israël le long de la frontière méridionale.
Charbel Massaad, cité par l'Ani, a déclaré que de nombreuses municipalités du pays sont « inefficaces », qu'elles fonctionnent mal et qu'elles doivent être remplacées. « Nous avons également une crise existentielle, qui est la crise de la présence syrienne, et les municipalités jouent un rôle efficace dans ce domaine.
Le milliard de l'UE
Le Parlement devrait se réunir mercredi pour discuter de l'accord financier de l'UE d'un milliard d'euros, destiné à renforcer les services de base tels que l'éducation et la santé. L'accord prévoyait explicitement que le Liban s'attaquerait à son tour à l'immigration illégale vers l'Europe à partir des côtes libanaises.
Interrogée sur sa participation à la session parlementaire de demain, Paula Yacoubian a déclaré : « Un grand nombre d'entre nous participeront à la session de demain : « Un grand nombre d'entre nous y participeront. Il doit y avoir un plan clair pour le retour des personnes déplacées ».
L’assassinat de Pascal Sleiman, un responsable FL, en avril dernier a suscité une réaction épidermique au sein d’une frange importante de la population libanaise dans un pays où la présence de réfugiés et de migrants syriens a nettement augmenté depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie. Selon les chiffres officiels du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 1,5 million de Syriens sont présents, dont 779 645 sont enregistrés auprès de l’organisme, sachant qu’en 2015, le gouvernement libanais avait suspendu l’enregistrement des réfugiés syriens auprès du HCR.
Il y a deux semaines, la commissaire européenne Ursula von der Leyen a annoncé lors de son passage à Beyrouth une aide d’un milliard d’euros pour soutenir la « stabilité socio-économique » du Liban. Cette annonce a été interprétée par une partie de l’opinion comme une tentative détournée d’encourager les autorités locales à maintenir les réfugiés syriens sur le territoire libanais, interprétation démentie par une source diplomatique occidentale à L’OLJ et, à plusieurs reprises, par le Premier ministre sortant Nagib Mikati.
Ils ne veulent pas renoncer à ce pouvoir usurpé. Ils useront de tous les subterfuges afin qu’aucune élection n’ait lieu jusqu’à posséder le pays entier et ainsi sévir pour nous achever une fois pour toute, « légitimement » comme les mollahs en Iran. Maudits soient tous ces vendus qui ont pillé et anéanti notre beau pays.
12 h 08, le 15 mai 2024