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Lifestyle - Mode

Les fossiles d’argent de Shaha

Les fossiles d’argent de Shaha

Les coquillages d’argent de Shaha Raphaël. Photo tirée du site web https://silver.shaha.xyz/

La géologie, le macro, le micro, le visible et l’invisible, les plis du paysage et les complexités de la texture. Shaha Raphaël est architecte. Utilisant des outils à la fois physiques et numériques, son travail est un aller-retour incessant de l’un à l’autre, constamment nourri de l’un pour informer l’autre. En marge de son travail d’architecte, elle explore des constructions à petite échelle dans le cadre d’un projet en évolution. Son premier chapitre, « I found a shell » (J’ai trouvé un coquillage), s’inscrit dans un ensemble plus vaste. Cette collection de bijoux légers en argent moulé sur des fossiles trouvés sera bientôt rejointe par d’autres éléments de « quincaillerie ».


Les créations de Shaha ne se préoccupent pas d’être parfaits. Ils viennent composer des formes brutes, primaires, marquées par le temps et les vagues. Photo tirée du site web https://silver.shaha.xyz/


Son compte Instagram, @shaha.xy, porte d’ailleurs la mention « Quincaillerie informatique ». Sur le rôle que joue l’informatique dans son travail, elle explique : « La collection est lancée sur une boutique en ligne et j’aime l’idée d’une quincaillerie parce qu’en fin de compte, c’est mon idée de la suite du projet. Des boîtes, des vis, des cuillères, une quincaillerie argentée surélevée. Plus tard, une lampe, un établi. Les quincailleries sont mes magasins préférés depuis toujours. »

« Avec leurs couches, leurs spirales et leurs épaisseurs, les coquillages portent les traces de leur environnement et de leurs habitants. L’idée est de créer des fossiles d’argent à partir de mon amas de coquillages collectés, en décryptant leurs qualités sculpturales, en modifiant et en imprimant le matériau calcaire pour les rendre portables », indique le manifeste de Shaha. Architectures fragiles et intrigantes, les coquillages trouvés deviennent coquillages inventés. Leur éclat amène sur la peau la mer et le sable dont il suspend le mouvement. Bijou archaïque, le coquillage n’a pas fini de séduire, et l’on sait la fascination qu’exerce depuis plusieurs années le petit cauri en forme de sourire, souvenir de vacances par excellence et symbole de joie, de soleil et de légèreté. Il n’y avait pas de raison qu’il accapare à lui seul toutes les vertus de son espèce. Les coquillages de Shaha ne se préoccupent pas d’être parfaits. Ils viennent, avec leurs scories et leurs sédiments minéraux, composer des formes brutes, primaires, marquées par le temps et les vagues. Sublimés dans l’argent, ils réinventent le bijou primitif. « Chaque pièce raconte une histoire d’évolution et de transformation, capturant les délicates empreintes du temps », écrit à ce propos un ami de l’architecte.


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Le lancement de la collection « I found a shell » est accompagné, sur le site de Shaha https://silver.shaha.xyz/ d’un shooting et d’un film d’Anne-Lise Agossa inspirés du projet : « Une jeune femme perdue en mer commence un rituel pour appeler Mami Wata, une divinité de l’Eau d’Afrique de l’Ouest. » Mami Wata est ainsi un poème et une lettre d’amour à la mer illustrés d’images profondes où l’obscurité laisse parler la lumière de l’argent. « Ces images oniriques, indique la réalisatrice, sont inspirées à l’origine par les magnifiques objets et bijoux sablés de Shaha. Elles explorent la nature transculturelle qui leur a donné vie. »

Sur l’avenir immédiat de ce projet qui évolue, Shaha annonce une deuxième collection bientôt en ligne sur son site web. « Mais j’ai aussi d’autres objets à ajouter à celle-ci avec le temps. Le processus est très important pour moi et je vais en partager plus sur ma page Instagram. Le mois prochain, je me concentrerai sur l’assemblage de tous les éléments à différentes échelles (tables de travail, chaises, bijoux, vaisselle), en vue d’une exposition à la fin du mois de mai pour inviter les gens à toucher et à regarder de près », ajoute-t-elle.

Shaha expédie les commandes une fois par semaine afin de préserver les ressources et minimiser les transports excessifs. Chaque pièce est fabriquée en quantité limitée et livrée dans une pochette en coton biologique et un petit sac fourre-tout fabriqué dans le même matériau, parfait pour être réutilisé. Chaque pièce est le fruit d’un travail artisanal méticuleux et d’un approvisionnement local, au sein de l’écosystème artisanal de Beyrouth. « Nous donnons la priorité à l’observation et à l’expérimentation, ce qui fait avancer notre processus créatif. Chaque article que vous recevez porte la marque d’une finition à la main, garantissant que chaque objet est unique », souligne l’architecte.

La géologie, le macro, le micro, le visible et l’invisible, les plis du paysage et les complexités de la texture. Shaha Raphaël est architecte. Utilisant des outils à la fois physiques et numériques, son travail est un aller-retour incessant de l’un à l’autre, constamment nourri de l’un pour informer l’autre. En marge de son travail d’architecte, elle explore des constructions...

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