Après les frappes sur Baalbeck et la Békaa, le Hezbollah "n'aura pas peur de riposter, quel qu'en soit le prix"

Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a promis dimanche que le parti chiite  « n'aura pas peur » de riposter aux frappes israéliennes contre des cibles « civiles », en réaction à des bombardements ayant notamment frappé depuis hier soir Baalbeck et la Békaa-Ouest. 

Depuis plusieurs semaines, Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur contre des positions du Hezbollah en territoire libanais, accentuant les menaces et les risques d'une guerre ouverte. Samedi soir, l'armée israélienne a frappé la région de Baalbeck, touchant un bâtiment habité de deux étages à al-Osseira. Et dimanche, c'est la Békaa-Ouest qui a été bombardée, pour la première fois depuis octobre dernier et le début des affrontements quotidiens entre le parti chiite et l’État hébreu. La frappe sur une voiture à Soueiri a tué le conducteur du véhicule, un Syrien. 

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q« Aujourd'hui, l'ennemi tente d'étendre ses attaques contre des cibles civiles à Baalbeck, dans la Békaa-Ouest ou ailleurs, et il y aura des ripostes à chacune » de ces frappes, a lancé Naïm Kassem au cours d'une cérémonie dans la banlieue-sud de Beyrouth. « Une heure après la frappe à Baalbeck, nous avons riposté sur des positions stratégiques », a-t-il rappelé, alors que le parti avait annoncé dans la nuit avoir lancé des  « dizaines de missiles Katioucha » contre les bases israéliennes de Yoav et de Kilaa.

Selon le communiqué publié dans la nuit, des soldats de la brigade Golani, revenus de Gaza, s'entraînaient près de la caserne de Kilaa. La base de missiles et d'artillerie de Yoav et celle de « défense anti-aérienne et anti-missiles » de Kilaa sont toutes les deux situées sur le plateau du Golan occupé,  à une quinzaine de kilomètres de la frontière libanaise. Ce n'est pas la première fois qu'elles sont prises pour cible.

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En outre, le Hezbollah a annoncé plusieurs frappes dans le courant de la journée, notamment, à 17h20 contre « un bâtiment dans lequel étaient mobilisés des soldats israéliens, dans la colonie de Manara », face aux  localités libanaises de Houla et Maïss el-Jabal (caza de Marjeyoun), « en riposte aux attaques sionistes contre les villages du Sud et les habitations de civils ». 

« Quel que soit le prix à payer »

« Nous n'aurons pas peur » de répondre à chaque attaque, quel que soit le prix à payer ou les difficultés », a encore lancé Naïm Kassem, qui a insisté sur le fait que le parti ripostera à « toute attaque contre des civils ou toute situation qui ne respecte pas la nature actuelle de la confrontation ». « Nous sommes prêts, nous sommes sur le terrain et nous n'accepterons pas que les agressions augmentent sans qu'ils en paient le prix ». « Soyez sûrs que cette confrontation que nous menons actuellement, malgré son coût élevé, a beaucoup moins de conséquences que si nous attendions que l'ennemi vienne à nous », a-t-il estimé.  

Selon lui, les combats dans lesquels le parti pro-iranien est engagé depuis le 8 octobre « soutiennent Gaza, mais rendent aussi un grand service au Liban, en faisant comprendre à Israël qu'il ne peut pas envisager d'envahir à nouveau le pays sans rencontrer d'opposition ». « Il n'y a pas de distinction entre l'intérêt de la Palestine et celui du Liban. Nous sommes face à un ennemi expansionniste et il vaut donc mieux ne pas lui laisser le champ libre pour agir contre nous. Nous savons ce que nous faisons et tout est réfléchi », a-t-il lancé.

Il a enfin estimé qu'il était illogique d'appeler le Hezbollah à désarmer. « Les armes seraient un problème si elles étaient utilisées à l'intérieur du Liban pour favoriser une partie face aux autres, exercer une mainmise sur la politique et gérer le pays, mais elles ne sont utilisées contre personne d'autre que l'ennemi » israélien, a-t-il poursuivi. « Sans la résistance et ses armes, Israël ne serait pas dissuadé ». 

Depuis le début de la guerre de Gaza et de l'ouverture du front libanais, le parti chiite a perdu 246 membres dans des frappes israéliennes au Liban et en Syrie. Après une douzaine de jours au cours desquels le groupe n'a annoncé aucun décès dans ses rangs, le parti a perdu dans la journée de dimanche deux de ses combattants, dans une frappe israélienne sur la localité de Adaïssé.