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Monde - Repère

Il y a 25 ans, l'OTAN intervenait dans la guerre au Kosovo

Au soir du 24 mars 1999, les premiers missiles de croisière de l'OTAN s'abattent sur la Yougoslavie, une république fédérale créée en avril 1992 par la Serbie et le Monténégro après l'éclatement de l'ex-fédération.

Il y a 25 ans, l'OTAN intervenait dans la guerre au Kosovo

Cette photographie prise le 22 mars 2024 montre une grande banderole représentant un portrait de l'ancien président américain Bill Clinton à Pristina. Avec des statues, des drapeaux américains et des rues portant les noms des présidents des États-Unis, la gratitude du Kosovo pour l’intervention militaire occidentale qui a poussé le gouvernement serbe hors de la province séparatiste est évidente au premier coup d’œil. Photo Armend NIMANI/AFP

Retour sur la campagne de bombardements aériens lancée par l'OTAN contre l'ex-Yougoslavie le 24 mars 1999, pour mettre fin à la répression de la Serbie de Slobodan Milosevic contre les séparatistes albanais au Kosovo.

Cette opération, qui a duré 78 jours, représentait la première intervention militaire de l'Alliance atlantique contre un État souverain en cinquante ans d'histoire de l'OTAN et reste vécue comme une humiliation et un traumatisme par les Serbes.

Le conflit au Kosovo, marqué par des atrocités et une campagne d'épuration ethnique orchestrée depuis Belgrade, est le dernier chapitre sanglant du démantèlement de l'ex-Yougoslavie. Il a fait plus de 13 000 morts, principalement Albanais, et des centaines de milliers de déplacés.


Pourquoi une intervention de l'OTAN ?

Province peuplée à 90 % d'Albanais dans le sud de la Serbie - que cette dernière considère comme le berceau de la culture et de la religion orthodoxe serbes - le Kosovo est la cible en février et mars 1998 d'offensives meurtrières des forces serbes contre les séparatistes albanais de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).

Ces combats font redouter aux pays membres de l'OTAN une extension du conflit qui pourrait embraser les Balkans, trois ans seulement après les accords de Dayton ayant mis fin aux guerres en Bosnie et en Croatie.

L'échec des médiations internationales et le massacre en janvier 1999 de 45 civils albanais dans le village de Racak (sud) scellent la décision d'une intervention militaire, passant outre l'opposition de la Russie et de la Chine, membres permanents du  Conseil de sécurité de l'ONU.


Quels objectifs ?

Au soir du 24 mars 1999, les premiers missiles de croisière de l'OTAN s'abattent sur la Yougoslavie, une république fédérale créée en avril 1992 par la Serbie et le Monténégro après l'éclatement de l'ex-fédération. Les États-Unis et leurs alliés visent plusieurs dizaines de cibles militaires, puis des infrastructures (ponts, intersections ferroviaires, réseau électrique).

Mais bombes et missiles manquent parfois leur cible et provoquent émoi et vives critiques, notamment les frappes meurtrières sur l'immeuble de la télévision officielle RTS ou l'ambassade de Chine à Belgrade. Selon un rapport d'Human Rights Watch en 2000, quelque 500 civils, serbes et kosovars albanais, ont été tués dans les frappes de l'Otan.

Le 10 juin 1999, au terme d'onze semaines d'intervention, Slobodan Milosevic ordonne finalement à ses forces de se retirer du Kosovo, placé sous protection de l'ONU et de l'OTAN.


De quoi est accusé Milosevic ?

Le 27 mai 1999, le président yougoslave est inculpé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Kosovo par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye pour l'ex-Yougoslavie.

Chassé du pouvoir à la suite d'un soulèvement populaire le 5 octobre 2000, Slobodan Milosevic se rend finalement à la justice avant d'être transféré à La Haye où son procès débute le 2 février 2002. Plus de 60 chefs d'accusations de crimes contre l'humanité pour les conflits au Kosovo, en Croatie (1991-95) et en Bosnie-Herzégovine (1992-95) pèsent sur le leader déchu.

Il meurt à 64 ans, le 11 mars 2006, dans sa cellule, à quelques mois de l'issue prévue de son procès.


Quelle attitude du Monténégro ?

Le mariage de raison entre la plus grande et la plus petite des ex-républiques yougoslaves est rapidement devenu une source permanente de tiraillements, la Serbie s'arrogeant un rôle dominant et le Monténégro se plaignant de l'autoritarisme de Belgrade et de sa politique centraliste.

A son arrivée au pouvoir en 1998, le président monténégrin Milo Djukanovic - un réformateur honni par Belgrade - engage une politique d'ouverture au monde soutenue par les États-Unis et des Européens.

Le fossé se creuse encore lorsque Podgorica refuse de reconnaître l'état de guerre proclamé par le gouvernement fédéral yougoslave pendant la campagne de bombardements de l'OTAN. Longtemps brouillés, Belgrade et Podgorica finissent par signer en 2003 un accord de trois ans qui crée l’État de Serbie-Monténégro.

Le 3 juin 2006, le Monténégro proclame son indépendance à l'issue d'un référendum historique. Le Kosovo proclame à son tour son indépendance, le 17 février 2008, que ni la Serbie, ni ses alliés russe et chinois n'ont reconnue.

Retour sur la campagne de bombardements aériens lancée par l'OTAN contre l'ex-Yougoslavie le 24 mars 1999, pour mettre fin à la répression de la Serbie de Slobodan Milosevic contre les séparatistes albanais au Kosovo.

Cette opération, qui a duré 78 jours, représentait la première intervention militaire de l'Alliance atlantique contre un État...

commentaires (2)

La guerre était annoncée avant même la mort de Tito, et l’ex Yougoslavie fut enterrée avec lui. Tito, que ses camarades russes ne lui prêtaient aucune oreille pour sauver ce qui pourrait rester. Le bombardement de la Serbie vécu en temps réel par les medias du monde était possible si Poutine était déjà au pouvoir ? Poutine qui bat des records de longévité pourrait venir en aide aux Serbes (car in fine tout passe par Belgrade) au lieu de bombarder massivement des innocents, tous aussi orthodoxe que lui. En effet, les frappes sur Belgrade sont une blessure mal cicatrisée…

Nabil

14 h 04, le 24 mars 2024

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Commentaires (2)

  • La guerre était annoncée avant même la mort de Tito, et l’ex Yougoslavie fut enterrée avec lui. Tito, que ses camarades russes ne lui prêtaient aucune oreille pour sauver ce qui pourrait rester. Le bombardement de la Serbie vécu en temps réel par les medias du monde était possible si Poutine était déjà au pouvoir ? Poutine qui bat des records de longévité pourrait venir en aide aux Serbes (car in fine tout passe par Belgrade) au lieu de bombarder massivement des innocents, tous aussi orthodoxe que lui. En effet, les frappes sur Belgrade sont une blessure mal cicatrisée…

    Nabil

    14 h 04, le 24 mars 2024

  • USA ET LEUR CREATION LE NATO ONT DEMEMBRE LA YOUGOSLAVIE ET CREE TOUTES CES FANTOCHES REPUBLIQUES. SURTOUT LE KOSSOVO SERBE AVEC PLUS DE 200 COUVENTS SERBES ORTHODOXE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 37, le 24 mars 2024

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