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Culture - Théâtre

« Transit Tripoli » de Caroline Hatem au Madina

La metteuse en scène libanaise signe une libre adaptation d'un roman allemand des années quarante. Une histoire d’exil, d’amour et de liberté intérieure à l’affiche du Madina ce week-end encore.

« Transit Tripoli » de Caroline Hatem au Madina

Josef Akiki dans "Transit Tripoli". Photo Rabih Abdo.

De Marseille en 1940 à Tripoli aujourd’hui. Dans Transit Tripoli, Caroline Hatem s’est emparée d’un récit situé dans le passé, celui d’un jeune homme fuyant le bruit des bottes de l’occupation allemande en France, pour le transposer à la réalité du Liban d’aujourd’hui. La metteuse en scène libanaise, qui est également comédienne, danseuse et chorégraphe, livre ainsi sur les planches du Théâtre al-Madina sa libre adaptation de Transit, roman de l’auteure allemande opposante au régime nazi, Anna Seghers.

Ce spectacle, créé par Caroline Hatem à Berlin en novembre 2022, « en partenariat avec l'Akademie der Künste, une institution co-fondée par Anna Seghers elle-même » a ensuite été présenté en juin 2023 à Tripoli, sur le site de l’Exposition Universelle conçu par Oscar Niemeyer, avant de monter ces deux dernières semaines sur les planches beyrouthines*. Avec un seul comédien, Josef Akiki, accompagné du musicien et compositeur Rabih Gebeile et de projections vidéos.

Un seul en scène adapté d'un roman dense d'Anna Seghers. Photo Francesco Ceme.

Le synopsis : Dans un espace indéfini qu’il transforme au gré de ses récits et des personnages qu’il incarne, un jeune homme boit et raconte sa fuite de Syrie, son arrivée à Beyrouth, puis à Tripoli où il semble vouloir s’installer alors que tout le monde rêve de partir, le plus souvent par la mer. Il relate aussi la rencontre ultime avec la femme d’un autre, et son sentiment récurrent de vivre dans un présent où tout est à la fois possible et presque aussitôt englouti.

C’est une histoire d’exil et d’amour, mais c’est surtout « le récit du parcours d’un jeune homme intelligent qui refuse de se soumettre aux ambitions, aux idéaux et aux dogmes qui feraient de lui « un homme », indique la dramaturge et metteuse en scène. Dans ce Liban, censé n’être qu’un lieu de passage, un purgatoire, ce réfugié syrien, en quête d’Europe ou d’Etats-Unis, se confronte aux rappels et relents de son pays par le biais de la langue, la culture ou la nourriture, tout en se familiarisant aussi avec un espace privilégié de liberté de déplacement, d’expression et d’échappées.

Caroline Hatem. Photo DR.

« Comment préserver son intégrité, sa liberté de déplacement, son art de vivre en société, et a fortiori dans des sociétés secouées où l’on s’accroche à sa survie ? ». Voilà en somme les questionnements que transmet au public Caroline Hatem dans ce Transit Tripoli qui se joue encore ce samedi et ce dimanche soirs. Avis aux amateurs de pièces exigeantes.

*« Transit Tripoli » de Caroline Hatem au Théâtre al-Madina, rue Hamra, à 20h45. Réservation Antoine Ticketing.

De Marseille en 1940 à Tripoli aujourd’hui. Dans Transit Tripoli, Caroline Hatem s’est emparée d’un récit situé dans le passé, celui d’un jeune homme fuyant le bruit des bottes de l’occupation allemande en France, pour le transposer à la réalité du Liban d’aujourd’hui. La metteuse en scène libanaise, qui est également comédienne, danseuse et chorégraphe, livre ainsi sur...

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