Le CICR "inquiet" pour les hôpitaux libanais en cas d'escalade dans le Sud

Alors que les hôpitaux libanais font déjà face à une pénurie de financements en raison de la crise que traverse le pays, une intensification des affrontements à la frontière sud les mettrait davantage en difficulté, a averti mercredi le responsable pour le Moyen-Orient du Comité International de la Croix-Rouge (CICR).

Depuis cinq mois, en parallèle avec la guerre à Gaza, de violents échanges de tirs opposent le Hezbollah libanais, lourdement armé, et Israël, de part et d'autre de la frontière.

Dans un entretien avec l'agence Reuters près de l'Hôpital gouvernemental de Marjeyoun, non loin de la frontière avec Israël, le responsable régional du CICR, Fabrizio Carboni, a expliqué que le Liban ne disposait pas des ressources nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de ses infrastructures de santé. « À cela s’ajoute le fait qu'un grand nombre de personnels de santé ont quitté le pays – donc oui, il y a matière à s'inquiéter », a-t-il souligné. « Nous savons que si quelque chose devait se produire – et nous espérons que la situation ne se détériorera pas – la population du sud du Liban et toutes les personnes affectées par le conflit auront grand besoin de soins », a ajouté M. Carboni.

L'Hôpital de Marjeyoun, doté de 14 lits d'urgence, peine à fonctionner en raison du manque de personnel et, surtout, de pénuries de carburant, a confié son directeur à Reuters. L'établissement fonctionne avec ses propres générateurs électriques pendant 20 heures par jour, avec des frais mensuels s'élevant jusqu'à 20 000 dollars pour le carburant.

M. Carboni a encore exhorté les parties en conflit à la frontière libano-israélienne à respecter le statut protégé du personnel médical et des établissements de santé, soulignant qu'il était « très préoccupant, très inquiétant » d'observer des cas de secouristes tués dans des frappes israéliennes.

Selon le ministère de la Santé libanais, sept secouristes et ambulanciers ont été tués dans des bombardements israéliens sur des centres de défense civile du Hezbollah au cours des cinq derniers mois.