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Technologies - INNOVATION

La quête du robot humanoïde ni trop humain ni trop machine

Avec leurs grands yeux expressifs, oreilles de lapin et adorables roucoulements, Miroka et Miroki semblent échappés d’un studio d’animation. Mais ces robots tout en capteurs et poésie doivent remplir des tâches de soutien logistique.

La quête du robot humanoïde ni trop humain ni trop machine

Miroka et Miroki, deux robots tout en capteurs et poésie.

« On n’est pas obligé de vivre avec des machines moches ! » lance Jérôme Monceaux, patron de la start-up parisienne Enchanted Tools. « Je pourrais couper la tête aux robots et leur enlever leurs couleurs, mais je ne suis pas sûr que vous auriez envie de partager votre quotidien avec eux », poursuit-il.

De nombreuses start-up travaillent sur des robots humanoïdes qui aient l’air familiers et aident les humains sans les mettre mal à l’aise ou en danger. Les robots d’Enchanted Tools devront ainsi soulager les employés des tâches contraignantes et répétitives, comme de ramener des plateaux tous les soirs dans un hôpital ou un hôtel. Ils amèneront aussi une touche de « merveilleux » dans les établissements.

« C’est une façon de célébrer quelque chose de très beau en nous et d’éviter de nous transformer nous-mêmes en machines », explique Jérôme Monceaux.

Son entreprise espère produire 100 000 robots en 10 ans et explore d’autres usages, comme l’accompagnement de patients.

Les humanoïdes devront soulager les employés des tâches contraignantes et répétitives.

« Vous gardez le contrôle »

Chaque année, les nouvelles technologies apportent leur lot de robots compagnons et d’androïdes fonctionnels ou pleins d’esprit, mais ils n’ont pas gagné beaucoup de terrain dans la vie réelle.

« L’adoption n’est pas encore là », reconnaît Joe Lui, directeur mondial de la robotique chez Accenture. « Mais on manque de bras. Environ 18 millions de postes sont inoccupés dans le monde », constate-t-il.

Si des tâches ont pu être adaptées pour des bras mécaniques et chariots autonomes, de nombreuses autres nécessitent le langage, la mobilité, la compréhension de son environnement... et donc des humains. Ou des humanoïdes « dotés d’intelligence humaine », souligne l’expert. Il voit dans les progrès actuels de l’intelligence artificielle (IA) la clef du développement de robots utiles et modulables au quotidien.

« Nous sommes de plus en plus proches d’un futur rempli d’humanoïdes », abonde Chris Nielsen, patron de Levatas, une entreprise qui a intégré de façon expérimentale le logiciel d’IA générative ChatGPT à Spot, le robot quadrupède de Boston Dynamics. « Ils vont devenir des collègues des humains, notamment grâce aux interfaces en langage naturel. »

Grâce à l’IA générative, les robots dépendent moins de scripts prérédigés pour converser. Mais « ne vous inquiétez pas, les robots comme nous sont conçus pour aider les humains. Nous suivons toujours les instructions. Vous gardez le contrôle », assure Moxie.

Haute comme trois pommes, visage de dessin animé – et désormais dopée à l’IA générative –, Moxie joue le rôle d’une poupée éducative. Elle danse, échange avec les enfants, leur raconte des histoires et leur donne des cours de maths.

« Moxie est une mentor et une amie », indique Daniel Thorpe, responsable des relations clients d’Embodied, mais « elle n’est pas là pour remplacer » les proches.

Dopée à l’IA générative, Moxie joue le rôle d’une poupée éducative.

Réaction épidermique

Les humanoïdes bipèdes, mobiles et autonomes ont encore du chemin à parcourir avant de quitter les laboratoires. Mais certains de leurs précurseurs sont au moins sortis, comme Moxie ou Aura. Des robots très anthropomorphiques qui peuvent assurer le divertissement.

« On me pose beaucoup de questions : es-tu un homme ou une femme ? Veux-tu dominer le monde ? Veux-tu m’épouser ? Quel est le sens de la vie ? » relate Aura pour les interlocuteurs curieux. Elle ponctue ses réponses de plaisanteries, de rires exagérément saccadés, de mimiques ingénues. Et n’hésite pas à rouler des mécaniques avec ses épaules, comme un humain.

Pour Jérôme Monceaux, ces prouesses technologiques ne sont pas adaptées à la vie en société. Ces robots « suscitent une réaction épidermique. Ils créent de la confusion entre notre humanité et leur nature. Ils font peur », estime-t-il. Surtout, « cela génère une attente de comportement similaire au nôtre », et donc un risque de déception, « car le robot ne voit pas et ne comprend pas le monde comme nous ».

Agility a longtemps débattu cette question pour ses Digit, des androïdes à l’expression neutre qu’Amazon teste en ce moment pour déplacer des bacs dans ses entrepôts. « Ils n’ont pas vraiment besoin d’une tête, mais si on l’enlevait, ça ferait bizarre à leurs collègues humains », note Jonathan Hurst, cofondateur d’Agility.

Au dernier Salon de l’électronique grand public à Las Vegas, Adam le robot-barista (Richtech Robotics) sert des cafés aux participants ravis, danse, et peut désormais faire des blagues, grâce à l’IA générative. Mais pour remettre du lait dans la machine, il a encore besoin des humains.

Source : AFP

« On n’est pas obligé de vivre avec des machines moches ! » lance Jérôme Monceaux, patron de la start-up parisienne Enchanted Tools. « Je pourrais couper la tête aux robots et leur enlever leurs couleurs, mais je ne suis pas sûr que vous auriez envie de partager votre quotidien avec eux », poursuit-il.De nombreuses start-up travaillent sur des robots humanoïdes qui...

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